Honneurs militaires, bénédictions d'ussage, acceuil chalereux. Le premier ministre Guillaume Soro a eu droit à tous les honneurs, tout sauf le tapis rouge à l'occasion de la visite qu'il effectue depuis, hier, en pays koyaka. Cette visite qui, selon lui même, intervient un peu plus d'un an après la signature de l'accord de Ouaga s'inscrit dans le cadre de la seconde phase de regroupement des ex combattants des Forces Nouvelles dont la première phase a eu lieu le 2 mai dernier à Bouaké. Le meeting organisé, à cet effet, à la Place Madègbè du Centre Culturel de la ville a permis au chef du gouvernement ivoirien de s'adresser aux populations du Worodougou mais surtout de faire un bilan plus ou moins exhaustif de l'accord de Ouaga dont il a en charge la conduite. L'intervention du Premier ministre a porté sur les questions liées au processus d'identification et à l'organisation des élections à venir. Sur ce point précis, l'orateur n'a pas fait mystère de sa volonté farouche d'oeuvrer à l'organisation d'élections démocratiques, transparentes et ouvertes à tous?. De sorte que même le plus vieux des Ivoiriens qui le désire puisse faire acte de candidature. Louant en cela le mérite des populations du Worodougou, il leur a demandé, en plus du soutien qu'elles apportent à son action à la tête du gouvernement, de lui apporter leurs bénédictions afin que son équipe et lui aient la maitrise de tous les rouages et mécanismes des prochaines échéances électorales: Si je pars d'ici, je veux que les élections reussissent?. Parce que, poursuit-il, il faut que l'Afrique arrive à exorciser les élections et à en maitriser les mécanismes. Car, nous n'avons pas le droit de casser notre pays?. Au chapitre de l'Identification, le Chef du gouvernement a fait une promesse de taille non seulement aux Worodougoukas et alliés mais à toute la Nation ivoirienne: Bientôt, vous aurez vos cartes nationales d'identité?. Pour lui, plus qu'une simple exigence de circonstance, c'est une nécessité vitale pour les populations d'avoir leurs papiers. C'est en autres, le sens véritable de la présente cérémonie de regroupement: Nous le faisons d'abord pour nous mêmes?, avoue-t-il. Abordant le chapitre du developpement, Guillaume Soro a déploré, en premier lieu, l'état de dégradation avancé de la voirie dans le département et la région: Il n'y a plus de route à Séguéla. C'est un vrai problème. Rien n'a été fait dans ce sens depuis toutes ces années mais, nous allons très bientôt réagir à ce problème. Nous allons refaire et reprofiler les routes qui peuvent l'être?. Joignant l'acte à la parole, il a donné instructions fermes au général Soumahila Bakayoko, Chef d'Etat-major, afin de prendre toutes les dispositions utiles pour proceder à un transfert immédiat des compétences au maire Amadou Soumahoro en vue de la collecte des taxes municipales. Les ressources ainsi générées devraient servir à couvrir, à court terme, les besoins de developpement exprimés par le président du Conseil général, Dosso Losseny qui a pris la parole au nom des cadres et populations: Faites une reunion avec les militaires et redonnez la mairie au maire.?. Il a également instruit le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Sidiki konaté pour la réhabilitation immédiate de l'Hotel SIETHO ded Séguela dans la perspective de la prochaine visite d'Etat prévue dans la région. S'adressant, au passage, aux acteurs sociaux et politiques, il a exhorté les uns et les autres à faire preuve d'humilité et de responsabilité mais surtout à avoir le sens du discernement: Le rôle d'un chef, ce n'est pas d'être suicidaire. Mais la responsabilité commandait d'aller à la paix. C'est pourquoi, j'ai dit non à l'invective et nous avons fini par accepter le poste de Premier ministre qui nous permet,aujourd'hui de conduire le peuple sur le chemin de la vraie liberté?, a-t-il dit pour couper court aux supputations. Saluant, in fine, la jeunes et les femmes du Worodougou, Soro promet revenir sous peu à Séguela pour s'entretenir avec les populations et autorités locales des questions restées en suspens. Avant lui, le maire et le président du Conseil général ont traduit toute la joie des Worodougoukas de recevoir leur fils et allié? sur les terres de leurs ancêtres. Dans la soirée, le Premier ministre a accordé une série d'audiences aux cadres, autorités administratives, politiques, aux dignitaires réligieux et chefs coutumiers. La suite du programme prévoit la cérémonie de régroupement de 500 élements des FAFN de la zone, ce matin, à kani, ville située à quelques encablures de Séguela et administrée par le maire Yaya Méité. L'étape de Mankono a été reportée à une date ultérieure. Mais, dans tous les cas, le premier ministre et sécrétaire général des FN a promis à la face de la Nation un régroupement zone par zone. Le Premier ministre avait à ses côtés, plusieurs membres du gouvernement et de son cabinet ainsi que les autorités et élus locaux. Une absence fort remarquée, tout de même, celle du Commandant Zakaria koné, Com'Zone. Il n'a été appercu ni à la cérémonie d'acceuil à l'entrée de la ville, ni sur la Place publique. Renseignement pris, il bénéficie d'une permission en bonne et due forme de l'Etat-Major des FN pour des besoins de santé à l'exterieur. Une absence que d'aucuns ont tôt fait de qualifier de boycott. Faux, archi faux, retorque le Commandant Wattao qui a dit toute la determination des Forces Nouvelles à aller au bout du programme de regroupement droit vers les élections de Novembre.
Khristian kara, envoyé spécial dans le Worodougou