mardi 20 mai 2008 par Le Nouveau Réveil

Le président du Congrès pour la renaissance ivoirienne (CRI) estime qu`il faut " convaincre le peuple de Côte d`Ivoire sur la nécessité de mettre à la retraite politique les fossoyeurs de l`économie ivoirienne, qui ont installé par des politiques approximatives notre pays dans la guerre et refusent tous de l`assumer ". Depuis les Etats unis où il réside, il s`ouvre à Le Nouveau Réveil?. Exclusif.

Dr Diomandé Mamadou, vous résidez aux USA et vous êtes le président d`un nouveau mouvement à vocation politique le Congrès pour la renaissance ivoirienne (C.R.I). Pouvez-vous vous présenter davantage aux Ivoiriens ?
Je m`appelle Diomandé Mamadou Vincent, je suis docteur en pharmacie, né le 20 décembre 1956 à Sipilou, dans le département de Biankouma. Je suis marié et père de trois enfants. Depuis 1991, je vis aux U.S.A où j`ai été de 1994 à 1998 le président des Ivoiriens de la Vallée Delaware, regroupant les trois Etats de Pennsylvanie, de New-Jersey et Delaware. De 2001 à 2004, j`étais le président de la Chambre de commerce des Ivoiriens aux Etats-Unis avant de rentrer en Côte d`Ivoire en 2004 comme DG de la Compagnie Ivoirienne de Distribution de produits Pharmaceutiques (CODIPHARM).

Monsieur le président, pouvez-vous nous dire les réelles motivations qui vous ont poussé à créer le CRI ?
Je suis effectivement l`un des initiateurs du CRI mais il faut retenir que cette organisation est le fruit de plusieurs années de réflexions et d`analyses de la situation socio-politique et économique de notre pays, fait par un ensemble d`Ivoiriens d`ici et d`ailleurs. Nous avons posé le diagnostic de la crise et la seule thérapie que nous proposons réside dans la prise en main de la situation par la société civile. C`est pourquoi, nous avons décidé d`être les catalyseurs de cette autre lutte de libération par le renforcement des capacités d`appréciation de nos concitoyens afin que ceux-ci s`inscrivent résolument dans le processus de la troisième voie, qui mènera notre pays à la paix par une réconciliation véritable de tous les Ivoiriens. Notre objectif est, avant tout, d`éveiller la conscience du peuple, afin que celui-ci cesse d`être instrumentalisé par les politiques. Faire en sorte qu`il advienne désormais en Côte d`Ivoire, une nouvelle société avec des dirigeants épris de paix, d`humilité, solidaires et soucieux de l`épanouissement du peuple.

Quelle place voulez-vous occuper dans le paysage socio-politique actuel ?
En tout cas, le CRI entend ?uvrer à l`éveil de la conscience ivoirienne ; il veut concourir au réveil de toute la société civile, qui jusque-là est restée inexistante, face aux souffrances que les politiciens font subir à notre patrie. Et comme dans toute société humaine, la révolution démocratique a des meneurs, le CRI veut être l`incarnation de ce combat pour les libertés et la dignité du peuple de Côte d`Ivoire, en oeuvrant à l`avènement d`un véritable changement de comportements et des mentalités. Lequel changement consacrera la gouvernance de femmes ou d`hommes honnêtes capables de rétablir la Côte d`Ivoire dans le concert des nations modernes et modèles.

Dans votre discours de présentation lu par votre secrétaire général dimanche 11 mai dernier, vous avez exprimé votre scepticisme quant à l`organisation des élections le 30 novembre prochain. Ne croyez-vous donc pas en l`accord de Ouagadougou ?
Ecoutez, cela fait aujourd`hui six ans que cette crise perdure. Pendant ce temps, tous les accords signés volontairement par ses acteurs portent la même marque en ce qu`ils se ressemblent. De Lomé à Ouagadougou, en passant par Marcoussis, Accra et Pretoria, rien n`a véritablement changé. De toutes les façons, les gens nous ont suffisamment habitués à des spectacles douloureux et déshonorants par la roubladise, en ne respectant pas leurs propres signatures. C`est donc pour cela que nous doutons de leur engagement sincère à donner la paix aux ivoiriens. Ceci étant, nous souhaitons qu`il y ait des élections le 30 novembre comme annoncé et que la présidentielle soit organisée en même temps que les législatives. Cependant, sachez que le CRI soutient la paix, donc les accords de Ouagadougou.

Monsieur le président, vous avez aussi insisté, dans votre discours de lancement sur la nécessité d`une réconciliation vraie. Que voulez-vous dire par là ?
Oui, à ce niveau nous ne sommes pas les seuls à poser la problématique d`une vraie réconciliation. Je me rappelle que les Evêques de Côte d`Ivoire réunis à Ferkessédougou au début de cette année ont suggéré des préalables à la paix donc à la vraie réconciliation. Ils ont relevé à cet effet, que jusqu`ici l`on ignore les auteurs du coup d`Etat contre le président Bédié, les responsables du charnier de Yopougon, les auteurs des déchets toxiques, l`attentat contre l`avion du Premier ministre Soro Guillaume ; et le CRI d`ajouter : les auteurs de l`assassinat du Général Gueï Robert, de sa famille, les extorsions de fonds organisées par les maisons de placements ainsi que les résultats des enquêtes relatives à la tentative de coup d`Etat, dit-on, de la force Licorne qui a vu la mort de plusieurs Ivoiriens et l`éviction du Général Mathias Doué, de l`état major des armées. Aujourd`hui, plusieurs Ivoiriens, civiles comme militaires sont en exil. Pour le CRI, cela ne rassure pas sur la crédibilité du processus de réconciliation actuel. Il s`agit d`une question de cohérence.

Pour vous, qu`est-ce qu`il faut pour sortir la Côte d`Ivoire de la pauvreté ?
A ce niveau, nous proposons aux Ivoiriens l`avènement d`une nouvelle race de dirigeants intègres, rigoureux dans la gestion des affaires de l`Etat, humbles et particulièrement ceux qui ont la crainte de DIEU. Car sans ces vertus auxquelles il faut ajouter la volonté politique, aucun programme de gouvernement ne peut être exécuté. Nous proposons aussi la mise en place urgente d`une caisse de stabilisation doublée d`une banque de planteurs. Nous proposons également la mise en place d`une sécurité sociale et très rapidement nous pensons que cela doit faire l`objet d`une étude profonde afin de n`ignorer aucun aspect. Aussi, l`accent doit être mis sur la création d`entreprises privées. A cet effet, l`Etat doit encourager et assister les nouveaux entrepreneurs par la création d`une banque d`investissement dont le mode de fonctionnement diffère de celui de la BNI anciennement CAA. La restructuration de l`école ivoirienne afin que celle-ci soit compétitive en ce moment où nous pensons à l`intégration mondiale et africaine. La réorganisation de l`armée et de l`administration à la dimension des grandes nations. De toutes les façons, notre vision globale de la nouvelle Côte d`Ivoire vous sera publiée dans les semaines à venir.

Monsieur le président, le CRI est une organisation de la société civile. Dès lors, comment pouvez-vous opérer une alternative politique ? Avez-vous déjà un candidat à l`élection présidentielle prochaine ?
Effectivement, le CRI est une organisation apolitique de la société civile. A ce titre, nous ne saurions en tant que tel opérer une alternance. Mais nous allons aider le peuple à opérer un choix qualitatif à toutes les élections qui engagent la vie de la nation, particulièrement aux présidentielles et aux législatives. Aussi, faut-il que vous sachiez que lorsque les politiques ont failli à leurs devoirs vis-à-vis du peuple, il ne reste plus qu`à la société civile de prendre ses responsabilités historiques. Pour l`instant, notre préoccupation majeure n`est pas de nous précipiter à la recherche d`un candidat. Mais plutôt, de convaincre le peuple de Côte d`Ivoire sur la nécessité de mettre à la retraite politique les fossoyeurs de l`économie ivoirienne, qui ont installé par des politiques approximatives notre pays dans la guerre et refusent tous de l`assumer.

Quel est votre message pour les Ivoiriens ?
J`ai pour les Ivoiriens un message d`espoir. Car le CRI est une organisation qui appartient au peuple de Côte d`Ivoire tout entier. Ce peuple des sans voix qui désormais retrouvent dans le CRI un représentant sûr et loyal capable de traduire ses vraies aspirations. Je lance un vibrant appel à toutes et à tous les Ivoiriens, où qu`ils soient, militants de partis politiques, de la société civile, cadres, paysans, sans emplois, artisans, à ce joindre au CRI en vue de tracer ensemble les sillons d`une nouvelle Côte d`Ivoire. Une Côte d`Ivoire débarrassée de la haine, où l`amour du prochain et surtout la vérité doivent être le leitmotiv du développement. Sortons des logiques claniques et ensemble oeuvrons avec le CRI, véritable troisième voie au rétablissement de la stabilité par une démocratie pleine et entière.
Interview réalisée par Internet par
PRINCE BEGANSSOU

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