jeudi 29 mai 2008 par L'intelligent d'Abidjan

Sam Fam Thomas était récemment au Burkina Faso pour recevoir une distinction décernée par les organisateurs des Kundé. L'artiste n'a pas changé. Il a toujours la même influence sur ses fans africains. Son public Burkinabé lui a bien rendu son talent.

Que faites-vous au Burkina Faso ?
Je suis là pour les Kundé 2008 , précisément pour recevoir un trophée, une sorte de reconnaissance pour l'ensemble de ma carrière. Je suis donc venu recevoir un Kundé d'honneur. C'est une manière de me dire merci pour ce que je fais.

Il y a longtemps qu'on ne vous a pas revu sur la scène
Oui, c'est vrai. Mais, je suis souvent revenu en Côte d'Ivoire. Il y a quatre ans encore, j'y étais, mais ce n'était pas pour le show-biz. J'accompagnais des hommes d'affaires Camerounais qui devaient rencontrer le chef de l'Etat Ivoirien.

Etês-vous reconverti en homme politique maintenant?
Non ! c'était juste un ami que j'accompagnais. C'est un ami qui est homme d'affaires qui a bien voulu que les artistes l'accompagnent dans sa tournée. Parce qu'après les affaires, on devait aller s'amuser , décompresser dans les boîtes de nuit.

Aujourd'hui vous semblez vous retirer de la scène, ou alors vous sortez seulement pour le compte des privés ?
Pas vraiment. Puisque je suis toujours dans la musique, mais derrière le rideau. J'ai créé un studio d'enregistrement au Cameroun appelé Studio Macaci, où je suis ingénieur de son et en même temps arrangeur de ceux qui veulent bien que je travaille sur leurs chansons.

Mais pourquoi ceux qui veulent bien , est-ce qu'il y aurait une raison particulière pour laquelle des artistes devraient vous éviter?
Non ! Je le dis parce que je ne suis pas le seul musicien. Bien que j'ai un studio d'enregistrement, certains viennent avec leur arrangeur. Personne ne m'évite mais, bien au contraire, la musique camerounaise à plusieurs rythmes divers que je ne peux pas arranger. Par exemple le Bicossy, la musique du Nord, je ne la maîtrise pas suffisamment.

La musique Camerounaise n'a pas beaucoup évoluée depuis, êtes-vous toujours aussi renfermé au Cameroun?
Moi, je pense que le Makossa fait toujours son petit bonhomme de chemin. Peut-être que les jeunes générations n'arrivent pas à crever l'écran comme les autres l'ont fait par le passé. Sinon, le Makossa se vend très bien au Cameroun, et même au-delà des frontières camerounaises. Puisqu'il y'a des artistes camerounais qui vont faire des spectacles en France, en Suisse et un peu partout. Peut-être qu'en Côte d'Ivoire ça n'a plus la même ampleur d'il y a 20 ans, sinon au Cameroun la musique marche bien.

Vivez-vous sur votre passé ?
De toute façon, ma musique ne varie pas. J'ai fait Africa Music connections , Mandela , Sabina , Makassi J'ai fait au total 18 albums parmi lesquels j'ai eu deux disques d'or et des petites distinctions, des instances qui ne sont pas uniquement au Cameroun. Je ne vis pas sur mon passé. Mais, c'est la qualité de mes ?uvres passées qui continue de me suivre. Par exemple l'année dernière, j'ai reçu le Tamani au Mali, aujourd'hui c'est le Kundé , j'ai été chevalier de l'Ordre de la valeur au Cameroun. J'ai joué pour François Mitterrand, () je suis passé partout.

Votre dernier album date de quand ?
Mon dernier album date de 1998. Je mets le temps qu'il faut, je ne suis pas en train de courir après les disques. Mes albums ont beaucoup marché, un peu partout en Afrique.

Le prochain, c'est dans combien d'année ?
Je travaille avec David Tayaurault. Il m'a dit qu'il aime ce que je fais. Et qu'il écoutait ce que je faisais pour s'en inspirer pour ses propres chansons. Et comme je dois présenter le Makassi bal international pour mes 30 ans de carrière, je ferai quelque chose. Je compte célébrer mes 30 années de musique dans plusieurs pays, dont la Côte d'Ivoire, le Mali, etc. Il y'a de fortes chances qu'on prépare mon prochain album à partir de ce que j'ai fait, mais avec de nouvelles sonorités, presque dans le courant actuel. Mais, ce n'est pas très éloigné de ce qui se fait actuellement sur le plan international. Parlant de la musique africaine, bien sûr.

Vous revenez dans la course alors, n'avez-vous pas peur des nouvelles sonorités telles le Couper décaler ?
Il y a des versions Makossa-Décaler. Le Makossa-Décaler a été fait par des Camerounais. Ces nouvelles sonorités reflètent extérieurement ce que j'ai l'habitude de faire, en vérité ce que je fais n'est pas tout à fait loin de ce qui se passe maintenant, la seule différence c'est qu'il y'a plus d'animation au niveau des paroles et je me retrouve.

Pendant que vous vous retirez de la scène, que faites-vous derrière le rideau?
Je suis toujours dans la musique. Déjà le studio m'occupe sérieusement. Quand je fais l'arrangement, je dis que je suis derrière le rideau, je veux dire que je suis derrière des artistes Camerounais qui ont émergé. J'ai remis des artistes sur pied, actuellement je suis en studio avec le Koutchaba , un groupe traditionnel Bamiléké. C'est à partir de mon studio qu'ils ont été révélé au grand public. Etre derrière le studio, ça veut dire aussi que je travaille plus en studio, mais pas au devant de la scène.

Jocelyne Ballot à Ouaga

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