jeudi 29 mai 2008 par Fraternité Matin

Une mission d'information a été menée à la suite des plaintes récurrentes formulées par les populations contre les Forces de l'ordre. Les conclusions des réflexions menées par la Commission de la Sécurité et de la Défense dans le cadre de la Mission d'information parlementaire sur le thème Respect de l'éthique, des lois et des valeurs républicaines dans les relations entre les Forces de Défense et de Sécurité et les populations ont fait l'objet d'une séance de travail, hier, à l'Assemblée nationale. Du rapport de la Commission, il ressort que la mission d'information démarrée le 18 septembre pour prendre fin le 30 novembre 2007 vise un objectif : identifier les difficultés qui caractérisent les relations Forces de Défense et de Sécurité (FDS)/ et populations et de proposer des solutions. Pour les 23 députés qui ont participé à la mission, sur les 36 que compte la Commission, il est aussi question de connaître les besoins et préoccupations des FDS dans le contexte actuel de sortie de crise, et de déterminer les mesures à prendre pour y faire face. La mission, il convient de le dire, a rencontré des difficultés dans son déroulement. En effet, les auditions du Chef d'état- major des armées et du Commandant supérieur de la gendarmerie nationale n'ont pu se tenir. Explication : le ministre de la Défense ne leur aurait pas donné l'autorisation de se rendre à ces auditions. Qu'en est-il de la Police nationale ? A ce niveau, les enquêteurs , dirigés par le président de la Commission, Akoun Laurent, ont identifié plusieurs problèmes et dysfonctionnements. Entre autres : l'indiscipline des policiers, l'insuffisance de leur encadrement et de leur contrôle, des choses qui ont été accentuées par la guerre qui a favorisé un effectif pléthorique dans la zone dite gouvernementale, les abus et exactions commises sur les populations sont légion, la complicité et la responsabilité de la hiérarchie dans la persistance du racket. Quelles solutions à tous ces problèmes ? Les députés proposent des sanctions aussi bien pour des agents fautifs que pour leurs responsables hiérarchiques, la révision des systèmes de recrutement et de formation, la mise en place d'infrastructures de formation adaptéeset l'augmentation du budget alloué à la sécurité en vue de fournir aux agents, les moyens nécessaires à un meilleur accomplissement de leurs missions. Les cas de tracasseries commises par les agents des Affaires maritimes ont été relevés. Pareil pour les agents des Douanes. La Commission a également relevé les écarts de conduite des agents des Eaux et Forêts dans l'exercice de leurs fonctions. Concernant les entreprises de sécurité privée, un seul problème a été identifié : l'insuffisance du cadre normatif. Ce secteur n'est régi par aucune loi et les décrets successifs pris en vue d'en assurer la réglementation ne sont pas toujours appliqués à ce jour , souligne le rapport de la Commission. Conséquence : l'absence de contrôle exercé par l'autorité de tutelle, la création d'entreprises de sécurité privée ne répondant à aucune norme requise pour l'exercice de cette activitéet les risques de manipulation de certains acteurs du secteur à des fins politiques , déplorent les députés enquêteurs. Ceux-ci ont également mis le doigt sur l'insuffisance des moyens mis à la disposition du Commissaire du gouvernement pour l'accomplissement de ses missions. Au titre des recommandations, les élus du peuple ont souhaité l'élaboration et l'adoption d'une loi anti-corruption, la création d'un Observatoire national anti-corruption, l'élaboration d'une réglementation portant sur l'usage du téléphone portable au volant des véhicules, etc.

Emmanuel Kouassi

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