Une anarchie règne dans le secteur privé de la santé en Côte d'Ivoire, où l'on note, selon le président de l'Ordre national des médecins de Côte d'Ivoire, Dr Aka Kroo Florent, entre autres, le non respect des tarifs homologués (tarifs anarchiques, dumping), l'augmentation des coûts des facteurs de production alors que la chute des tarifs s'accentue, l'implantation anarchique des structures de santé, la multiplicité des maisons d'assurances, l'exercice illégal, le mépris pour les malades, le racket, etc. Un forum a été engagé hier au centre Uemoa, sur l'amélioration de l'environnement des affaires dans le secteur privé de la santé en Côte d'Ivoire, en collaboration avec l'Association des cliniques privées de Côte d'Ivoire (Acpci) et du Syndicat national des médecins privés (Synamepci). Il s'agit pour les participants de trouver, au dire du président de l'Ordre, les voies et moyens nécessaires à une compréhension approfondie des dysfonctionnements qui minent le secteur privé de la santé. Mais déjà le premier responsable du Synamepci, Dr Gnahoua Gozoro, a relevé comme difficulté au secteur privé, la crise et ses conséquences; particulièrement, la faillite de médecins privés exerçant tant en zones assiégée que gouvernementale. Ceux-ci ont mis la clé sous le paillasson pour aller se chercher ailleurs. Dr Gnahoua Gozoro a dénoncé en outre la directive de l'Uemoa sur la libre circulation et le droit d'installation des médecins dans cet espace. Une mesure de nature à augmenter la concentration de médecins privés dans un environnement propice mais qui en réalité est très malsain. Pour un meilleur fonctionnement, le représentant du ministre de la Santé et de l'Hygiène publique, Pr Joseph Andoh, a souhaité la mise en place d'un fonds de soutien au secteur privé, ainsi que le renforcement des dispositifs législatifs et réglementaires.
Le forum s'achève demain.
Marcelline Gneproust