jeudi 29 mai 2008 par Notre Voie

La lutte que mène Robert Mugabe contre les occidentaux remonte à bien longtemps.
Elle débute officiellement dans les années 60 quand il crée un parti politique, la ZANU, et prend le maquis après avoir été emprisonné pendant 10 ans par le régime de Ian Smith.
Il faut dire que le territoire du Zimbabwe fut colonisé par la Grande Bretagne et les fermiers blancs originaires des Pays Bas, de l'Allemagne et de la Belgique en 1895 et officiellement baptisé Rhodésie du nom de l'homme d'affaires britannique Cecil John Rhodes (1853-1902). C'est la compagnie de Rhodes qui administrait le pays, avec son gouvernement particulier et ses propres lois coloniales.
Ian Smith, chef de file de ces fermiers d'origine européenne, libère en 1923 le Zimbabwe de la tutelle de Rhodes et acquiert l'autonomie politique.
Le Zimbabwe devient ainsi autonome mais avec comme chef Ian Smith !
Il a dès le début de son règne renforcé la politique de l'apartheid qui avait déjà cours.
Les fermiers blancs, qui sont désormais des zimbabwéens, avaient les meilleures terres, recevaient les meilleures instructions et détenaient tout le pouvoir politique au détriment de la majorité des noirs.
Robert Mugabe, qui a pris la tête de la branche militaire de la ZANU, a dû combattre avec ses amis, pendant 14 ans pour faire plier Ian Smith qui admit le principe de l'intégration des noirs dans le jeu politique.


Le clash en 1997
Robert Mugabe avait des rapports acceptable avec le monde occidental jusqu'à la réforme agraire qu'il initie en 1997 pour la deuxième fois sous la pression d'une opinion zimbabwéenne mécontente de son état de pauvreté.
Cette réforme est perçue comme une volonté de spolier les blancs du Zimbabwe.
La Grande Bretagne, l'ex-colonie de ce pays d'Afrique centrale, prend la tête de la frond. Elle obtient la suspension du régime de Robert Mugabe pour une durée d'un an du Commonwealth (l'association des pays ayant fait partie de l'ancien empire britannique, créée en 1926 ) en 2002.
Mugabe est interdit d'effectuer des voyages en Europe et aux Etats Unis.
Un an plus tard, la sanction est remise au goût du jour à Abuja, au Nigeria. Cette fois la sanction est prise pour une durée illimitée.
Mugabe décide alors de retirer son pays de cette communauté de pays anglophones. La brouille entre Mugabe et la Grande Bretagne, soutenue par une grande partie des pays occidentaux, devient de l'animosité. Chaque camp ne manque pas d'occasion pour s'envoyer des piques enflammées .
Un autre fait qui illustre aussi le désamour entre l'ex-colonie et l'ex-nation colonisatrice est le boycott du premier ministre britannique Gordon Brown du sommet Europe-Afrique qui s'est tenu en décembre 2007 au Portugal.
Le premier ministre Gordon Brown a manifesté ainsi son opposition à l'invitation de Robert Mugabe à cette rencontre.
Au cours même des débats lors de ce rendez-vous, l'Allemagne, représentée par sa chancelière Angela Merkel, a dénoncé avec force le non respec? du régime de Mugabe des droits de l'homme? au Zimbabwe.
Elle a été suivie par la Suède, le Danemark et les Pays-Bas.

Solidarité africaine

Le soutien des Chefs d'Etat Africains ou des africains tout court n'a pas fait défaut au héros de la libération du Zimbabwe, Robert Mugabe. Après les élections de 2002 dans son pays, alors qu'il faisait l'objet d'une attaque régulière de la grande Bretagne, Mugabe a bénéficié du soutien du Chef de l'Etat sud africain, Thabo Mbeki.
C'est de façon générale que tous les chefs d'Etat des pays de l'Afrique australe l'ont soutenu dans sa quête de redonner un peu de dignité à son peuple.
Les Etats de la ligne de front, qui étaient dirigés par des vétérans des luttes de libération (M. Sam Nujoma en Namibie, M. Joaquim Chissano et le Front de libération-Frelimo au Mozambique, M. Eduardo dos Santos en Angola) ont souvent fait front contre ce qu'ils appellent une volonté de déstabiliser leur région? afin de revenir à l'ordre colonial ancien.
Autre exemple : l'Afrique du Sud et le Nigeria se sont battus pour amoindrir les sanctions que la Grande Bretagne entendait infliger au Zimbabwe en 2002.
Ces pays ont toujours préconisé la voie de la négociation. Cette détermination à défendre Mugabe s'est également observée avant et pendant le sommet du Portugal en décembre 2007. Les pays de l'Afrique australe ainsi que l'Union Africaine (U.A) ont fait bloc derrière Robert Mugabe que le premier ministre Gordon Brown ne voulait pas voir à ce sommet.
L'Afrique a dit non?d'une seule voix et a fait reculer le Portugal qui accueillait cette rencontre devant permettre de redéfinir les relations entre l'Afrique et l'Europe.
Robert Mugabe a pu se rendre à ce sommet. Le Premier ministre Britannique, lui, a boudé ses retrouvailles entre Africains et Européens.





Zimbabwe digest
Capitale: Harare
Population: 14,3 millions (2003)
Langues officielles: anglais, shona, ndébélé, venda, nambya, shangaan, kalanga, southou et tonga (de jure)
Groupe majoritaire: shona (54,8 %)
Groupes minoritaires: ndébélé (12,3 %), anglais
(3,2 %), manika (3,1 %), nyanja (3,1 %), kalanga (1,5 %), tonga (0,9 %), venda (0,7 %)...
Langues coloniales: anglais et afrikaans
Système politique: république unitaire
Superficie : 390 784

Source : www.tlfq.ulaval.ca


Serge Armand Didi

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