Le mardi 27 mai dernier, le président du Rassemblement des républicains (RDR) recevait, à son cabinet des 2-Plateaux, un groupe de femmes chrétiennes. A cette occasion, M. Alassane Dramane Ouattara les rassurait sur l'issue des prochaines élections. " A l'issue des élections, a-t-il prophétisé, il n'y aura pas de vaincus. Le président élu rassemblera tout le monde et chacun contribuera, à sa manière, au développement du pays. " Le président du RDR fait rêver les Ivoiriens. Seulement si ce rêve longtemps caressé pouvait se transformer en réalité, cela suffirait au bonheur d'un peuple dans l'espérance d'une tranquillité perdue depuis 2000. Nos mémoires ne peuvent s'empêcher d'immerger un passé trouble fait de propos et d'actes. ADO, l'hôte des femmes chrétiennes n'est point un innocent. L'histoire a ceci d'être têtue. Sans jouer les rabat-joie, il est bon de rappeler que l'homme qui a reçu les femmes chrétiennes le mardi dernier, est le même qui, en 2000 posait un pied de nez à la cohésion nationale. En effet, en réponse à la main tendue de Laurent Gbagbo fraîchement élu président de la République, Ouattara avait prétexté le pogrome, connu sous l'appellation de ''charnier de Yopougon'' pour refuser aux cadres de son parti l'entrée au gouvernement de large ouverture ou d'union du Premier ministre Pascal Affi N'Guessan. "Nous n'avons pas fini de pleurer nos morts. Laissez-nous d'abord pleurer nos morts ", avait-il déclaré. Finalement ses militants avaient intégré le gouvernement. Par stratégie ? Toujours est-il que deux ans après, en 2002 la rébellion éclate. Pour ses détracteurs, ce n'est que la traduction dans les actes des menaces de déstabilisation des institutions républicaines proférées par M. Ouattara, pendant les campagnes électorales. Car entre temps, l'homme avait dit : "s'ils veulent que ce pays que soit mélangé, on va le mélanger". Sa sortie devant les chrétiennes s'inscrit-elle dans le registre d'il y a six ans?. Intrigues. " A l'issue des élections, il n'y aura pas de vaincus. Le président élu rassemblera tout le monde? Voilà qui inspire circonspection. Revenir sur ces faits anecdotiques n'est pas faire entorse au processus de paix. Bien au contraire
S Allard