jeudi 29 mai 2008 par Le Temps

Le mariage n'aura duré que le temps du quinquennat de Chirac. Depuis le départ de l'Elysée du dernier adepte des méthodes foccardiennes, le PDCI et le RDR, tous deux membres du RHDP, n'ont pas pu contenir leur haine réciproque. Les piques se multiplient. Le Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP). C'est la trouvaille de l'ancien Président français, Jacques René Chirac, dans sa guerre à relent colonialiste, pour contrer le Président ivoirien, Laurent Gbagbo. Objectif : servir de rampe de renversement du pouvoir d'Abidjan. Envers qui, la haine du néo-colon, était tenace. On n'a donc pas hésité sous la pression, à mettre dans le sac, deux hommes qui se vouent également une haine rasoir. Oubliant le postulat en Physique qui veut que les corps de même nature se repoussent. Bédié et Ouattara ont, et c'est un secret de polichinelle, la rancune tenace. Qu'ils ont réussi à communiquer à leurs partisans. Ceux-ci, de part et d'autre, ont du mal à digérer ce mariage de circonstance. Mais, ils ont longtemps maintenu, bon an mal an le couvercle de la haine. Comme le naturel revient toujours au galop, les piques ne manquent plus à l'approche de l'élection présidentielle fixée au 30 novembre 2008. Le premier à mettre le pied dans le plat, fut le maire de Taabo, Maurice Bandama, fidèle parmi les fidèles lieutenants de Ouattara. Alors que les pseudo-Houphoutistes ont convenu de présenter chacun son candidat, il n'a pas hésité à prendre le contre-pied en demandant à Bédié de se retirer de la course à la Présidentielle au profit du mentor du RDR. La réplique vient de lui être donnée. Depuis l'Europe où il est en visite, Kobenan Adjoumani, le " suiveur " de Bédié, spécialiste des invectives, a demandé à Ouattara d'accepter d'être le Premier ministre de Bédié. En clair, il doit se retirer de la joute présidentielle. En d'autres mots, il n'est bon que pour le poste de Premier ministre. La météo politique annonce des moments tumultueux dans les relations des deux hommes. Qui, et c'est un euphémisme, ne se portent pas dans les c?urs. Tellement leur guerre d'héritiers à tourné à des dérives. Bédié, dans son livre, " Les chemins de ma vie ", a ouvertement traité Alassane d'étranger et d'usurpateur véreux. Un mandat d'arrêt international avait même été lancé contre lui par le Sphinx de Daoukro. Les pro-Ouattara présentent Bédié comme le responsable des ennuis politiques de leur " brave-tchê ". Bacongo, un autre " sofa " d'Alassane, dans son récent ouvrage sur Ouattara, a vertement tiré sur N'Zuéba. De son côté, Bédié ne pardonnera jamais à Ouattara de l'avoir renversé en 1999. Même si, officiellement, il s'agissait d'une mutinerie qui s'est muée en coup d'Etat, Bédié y a toujours vu la main de Ouattara qui, publiquement, a déclaré, " je frapperai ce pouvoir, et il tombera ". La suite, on la connaît. Bédié a honteusement pris la route de l'exil, lui l'Ivoirien de souche multiséculaire. La frustration doit être à l'extrême. Surtout quand on a le sentiment d'être chassé de la terre des ancêtres par un non Ivoirien. Le livre de Bédié meuble encore les rayons des librairies. Dans cette frustration mutuelle, il faudra du temps pour effacer les rancoeurs. Malheureusement, ces deux hommes, sous la poussée de Chirac, ont cru naïvement que leur haine pour Laurent Gbagbo, du reste un bouc-émissiare, pouvait les aider à se rapprocher. Oubliant leur boulimie du pouvoir. Quel dommage !

Tché Bi Tché

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