jeudi 29 mai 2008 par Le Temps

Aucune amnistie n'est envisageable pour les crimes de guerre et les crimes contre l'Humanité et autres violations graves des Droits de l'Homme?. Déclaration de Mme Kyung-Wha, haut commissaire adjoint de l'ONU aux Droits de l'Homme. Une vérité universelle qui aurait dû passer sous silence si le fonctionnaire onusien n'avait pas jeté le pavé dans la mare. En effet, au terme de son séjour d'une poignée de jours sur le sol ivoirien, elle aurait confié aux autorités ivoiriennes qu'il y a un déphasage entre l'Accord politique de Ouaga qui respecte les principes internationaux en matière de Droit de l'Homme et l'ordonnance du 12 avril 2007 portant amnistie. A l'en croire, cette loi comporte des imprécisions donnant l'impression que certaines violations de Droit de l'Homme sont passées sous silence. Au premier degré, l'inquiétude de l'ONU est compréhensible. Parce que les Droits humains, quels qu'ils soient, méritent d'être protégés. Mais cette préoccupation ne fait pas que planer la menace sur les ex-rebelles, bénéficiaire de cette amnistie. Elle menace aussi le processus de paix en cours. Parce que les ex-rebelles, prétextant du fait qu'ils ne sont pas à l'abri de poursuite pour, par exemple, des violences sexuelles, pourraient remettre en cause leurs engagements pour la paix. Et c'est là qu'on s'explique difficilement l'opportunité de cette démarche onusienne. L'ONU, pour avoir été marginalisée, a toujours soutenu l'Accord de Ouaga que du bout des lèvres. On peut même la tenir en suspicion de travailler à son échec. On ne peut pas se réclamer gardienne des Droits humains et refuser d'enquêter sur l'abominable attaque à la roquette de l'avion du Premier ministre d'un Etat membre qui en a dûment fait la demande. Au risque d'être soupçonné d'avoir une vision sélective des Droits de l'Homme. Ou bien le Droit à la vie, le primat des Droits humains, des victimes de l'attaque du 29 mai 2007, n'en vaut-il la peine tant que, au nombre de ceux qui avaient en charge la sécurité de l'aéroport, figurent des casques bleus ? L'ONU qui dispose des moyens adéquats peut-elle restée silencieuse sur l'identité des financiers de l'ex-rébellion ivoirienne et s'inquiéter des conséquences de cette balafre nationale ? Il est grand temps d'arrêter cette comédie avec les Nations jugées faibles. Si on ne veut pas mériter son qualificatif de " machin " dont le général De Gaule détient le brevet.

Tché Bi T.
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