samedi 7 juin 2008 par L'intelligent d'Abidjan

Ce qui était apparu comme une simple rumeur, est désormais une réalité. Tous les billets de banque ne seront plus systématiquement acceptés par les caissières des sociétés telles que CIE, SODECI, Côte d'Ivoire Télécom et/ou les banques et établissements financiers. Tous les billets dits douteux sont systématiquement rejetés.

Sont considérés billets douteux, des billets de banque sans valeur. Il s'agit des billets maculés à l'encre ou tout autre produit ; de billets portant un cachet (d'institutions) ; des billets perforés ou ayant perdu un quart de leur surface ou encore des billets portant des numéros différents. Les dispositions portant rejet systématique de billets douteux, concernent également les billets mutilés, a savoir: billets très froissés et illisibles ou portant une inscription (écriture à la main). C'est de ces billets que la population ivoirienne doit désormais se méfier et redoubler plus de vigilance. Elle ne doit plus accepter n'importe quels billets de banque, au risque de ne pas pouvoir les utiliser. La raison est que plusieurs structures financières et de collectes de fonds sont de plus en plus méfiantes. Tous les billets qu'elles reçoivent, font l'objet de minutieux contrôle. Tous ceux qui ont l'ère douteux, sont systématiquement rejetés. Déjà, au niveau de certains agences de la CIE dont celle d'Abengourou, la mesure est entrée en vigueur. Cette nouvelle disposition a fait l'objet d'une note (Référ: DCC/AS/N°003/2008) adressée au personnel et aux agents de ladite société, depuis le 28 mai 2008. Dans celle-ci, il demandé aux agents plus de vigilance et de rejeter tous les billets douteux. Cette mesure fait suite à l'analyse de certains écarts entre le montant des valeurs déclarées par les caissières et les montants reconnus par BRINK'S. En effet, les sociétés ont constaté que, de plus en plus, certains billets de banque sont systématiquement rejetés par la BCEAO (Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest). Les billets déclarés mutilés par la BCEAO ne peuvent être échangés par celle-ci qu'après une enquête. S'ils sont déclarés sans valeur, ils sont détruits. Ce qui constitue un manque à gagner pour les structures. Pour éviter qu'on en arrive à une telle situation, certaines structures de collectes de fonds ou de sociétés ont décidé d'être plus regardantes sur les billets de banque qu'elles jugent douteux.
En outre, les sociétés n'agissent pas en vas close. Elles agissent avec l'accord de l'agence principale de la BCEAO d'Abidjan, de laquelle elles ont reçu des instructions. La mesure s'inscrit dans le cadre de la politique de la BCEAO de lutte contre le blanchiment d'argent et de la corruption, a expliqué M. Kouakoua Landry, agent à la BCEAO, un spécialiste en de billets de banque. L'institution d'émission est soucieuse de la problématique de la lutte contre le phénomène de blanchiment d'argent. Par conséquent, la BCEAO ne va ni contre les intérêts des entreprises ni ceux des banques. Elle ne fait que jouer son rôle de régulateur du marché financier, précise l'agent de la banque. En réalité, pour tromper la vigilance des uns et des autres, certains fraudeurs ont trouvé mieux de signer sur des billets de banque où en y imposant un cachet de certaines institutions de l'ONU. D'autre préfèrent simplement froisser les billets, de sorte à devenir illisibles. Sachant toutes ces pratiques qui visent à introduire de l'argent sale dans le circuit normal, la BCEAO a décider de réagir.

Honoré Kouassi

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