samedi 7 juin 2008 par Fraternité Matin

La possibilité presque irréversible de tenir le 1er tour de la présidentielle le 30 novembre 2008 éveille la conscience citoyenne des Ivoiriens qui ne ménagent plus aucun effort pour que ce pari soit tenu. A côté de la classe politique, la société civile qui est l'interface entre le pouvoir politique et les populations pour que fonctionne véritablement le processus démocratique en Côte d'Ivoire. Elle entend donner une éducation civique et électorale aux populations ivoiriennes pour la paix à travers des élections réussies. Plusieurs coalitions et Réseaux d'ONG de Côte d'Ivoire, sur l'initiative du Club Union Africaine, qui a eu le soutien de la RADDHO, du FOSACAO, de l'Alliance pour refonder la Gouvernance, des organisations s?urs de la CEDEAO, du PNUD et de l'Onuci ont planché jeudi et vendredi sur La Contribution des organisations de la société civile à la consolidation de la paix et du processus électoral en Côte d'Ivoire. Pour le président du Club Union Africaine de Côte d'Ivoire, Traoré Wodjo Fini, ce séminaire qui intervient dans un contexte marqué par l'organisation prochaine d'élections libres, crédibles et transparentes, est un lourd défi pour toute la société civile ivoirienne qui devra jouer sa partition. C'est aussi le signe évident de l'engagement de la société civile et notamment du Club Union africaine pour la consolidation du processus électoral en vue d'une paix durable en Côte d'Ivoire. Il a alors indiqué que son organisation entend créer le cadre pour une harmonisation des actions de la société sur le terrain ; cela en synergie avec les institutions compétentes telles la CEI, la CNSI sans oublier les organisations internationales. Le représentant spécial du président de la Commission de l'UA en Côte d'Ivoire, Ambroise Niyonsaba, a soutenu cet engagement et situé les enjeux des prochaines élections ivoiriennes. Pour lui, la Côte d'Ivoire s'engage sur la voie des élections démocratiques qu'elle doit réussir. C'est-à-dire que ce pays doit entrer dans la stabilité démocratique avec laquelle le développement sera une quasi certitude. Il s'est félicité de la tenue de ce séminaire qui, au-delà d'un simple exercice d'intellectuels, consiste à se livrer principalement à la critique des autres, se propose de créer une synergie d'actions en vue d'harmoniser l'intervention de la société civile. Il y a donc une obligation de résultats qui rend la société civile comptable du succès et de l'échec du processus électoral. La cérémonie d'ouverture a pris fin avec la conférence inaugurale sur La stratégie d'intervention de la société civile ivoirienne dans le processus électoral dite par Traoré Wodjo Fini, qui a montré combien il était important que la société civile, pendant toutes les étapes du processus électoral, fasse de l'éducation civique et électorale et soit vigilante avec les électeurs formés pendant la période pré-électorale, électorale et post-électorale. Il a indiqué comme principales déclinaisons du processus électoral l'administration électorale, le découpage électoral, l'enrôlement des électeurs, les audiences foraines, l'identification des électeurs et la délivrance des cartes nationales d'identité et d'électeurs ; la constitution du fichier électoral, l'accès aux médias et la réglementation du temps d'antenne, le financement des partis politiques et la campagne électorale. Dans les discussions et pendant les différentes contributions, il a été relevé la nécessité pour la société civile d'avoir la cartographie des besoins des populations, de se repartir les charges et les missions sur le terrain pour être plus efficace en élargissant la base de leurs actions, d'avoir confiance dans les institutions qui gèrent les élections et d'entretenir avec elles des relations de bonne connivence pour les légitimer auprès des populations et ainsi leur servir de bouclier contre les pouvoirs publics qui n'hésitent pas à se les inféoder. Il a été proposé par l'Ong Playdoo de Dr Kodjo née Marie Paul Djédjé Capri de faire du développement participatif pour que les populations entrent dans le jeu démocratique avec toute leur dignité et qu'ainsi on ne vote plus celui qui donne à manger et achète les consciences, mais celui dont le programme de gouvernement et le projet de société prennent en compte les besoins du plus grand nombre. D'autres sujets de panel ont été discutés toute l'après-midi et tard en début de soirée : protocole additionnel de la Cedeao sur la démocratie et la bonne gouvernance : pratiques, opportunités et enseignements ; Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance : enjeux et défis ; traitement de l'information en période électorale : responsabilités des médias ; stratégie de la CNSI pour la confection d'un fichier électoral crédible, ouvert et inclusif puis rôle de la société civile ouest africaine dans l'observation des élections : expériences de Foscao/ wacsof.



Franck A. Zagbayou

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