samedi 7 juin 2008 par Notre Voie

Les taxis désertent les rues La mesure de lutte contre le racket entrée en vigueur depuis le lundi 2 juin dernier fait de nombreuses victimes parmi les chauffeurs de taxis à Toumodi dont la plus part sont contraints à garer, faute de pièces.
Ce mercredi 4 juin est jour du marché hebdomadaire à Toumodi. C'est ce jour que le marché enregistre plus de monde. C'est aussi le moment pour les taxis d'augmenter leurs recettes. Les clients viennent des villages environnants pour écouler leurs produits. Pour les habitants de la ville c'est aussi le jour de s'approvisionner. Mercredi est donc un grand jour de rendez-vous pour tout le monde. Conséquemment, les chauffeurs de taxis et autres mini-cars sont sollicités plus que d'ordinaire. Mais le mercredi 4 juin dernier. La guerre de taxis est presque vide. Impossible de trouver un taxi pour les courses. Les chauffeurs ne travaillent pas aujourd'hui, ils sont en grève?, nous informe un usager. En réalité, ce n'est pas d'une grève qu'il s'agit. Et c'est M. Mory Cissé, le président des chauffeurs et propriétaires de taxi qui va nous éclairer. Nous le trouvons entouré de plusieurs chauffeurs dont les véhicules ont été contraints à garer. M. Mory reçoit les rapports (non écrits) d'un peu partout. Chacun lui raconte ses déboires avec les agents. Le président des chauffeurs est tantôt avocat à décharge, tantôt avocat à charge. Tantôt il prend position pour ses mandands, tantôt il déplore leur légèreté parce qu'ils n'ont pas toutes les pièces afférantes à leurs véhicules ou font du surnombre, donnant ainsi l'occasion aux agents de sévir. A la réunion nous avons dit aux chauffeurs de ne prendre que le nombre de passagers tel qu'indiqué sur la carte grise, mais il se trouve des chauffeurs qui ne veulent pas se conformer à ces consignes?, regrette le porte-parole des transporteurs. Avant de s'en prendre aux agents de l'ordre pour leur excès de zèle subit.
Les consignes du général Mangou ne sont pas celles qu'appliquent les agents. Il a dit que les contrôles doivent porter sur les pièces, rien que sur les pièces du véhicule et non sur le véhicule lui-même. Or, les agents contrôlent l'état des pneus, les phares, les rétroviseurs, bref des choses qui n'ont rien à voir avec les éléments à contrôler?, s'insurge-t-il. Il ajoute que les barrages supposés avoir été démantelés sont revenus sous une forme beaucoup plus pernicieuse. Les agents sont postés sur les principaux axes qui desservent la ville et les contrôles sont plus tatillons que d'ordinaire. A en croire les chauffeurs, quelque chose doit être fait avant qu'il ne soit trop tard. Aussi ont-ils décidé de s'en référer au préfet pour lui exposer de vive voix toutes leurs préoccupations. Sinon, nous serons obligés de garer tous nos véhicules. C'est une question de vie, voire de survie?, clament les chauffeurs en ch?ur. De leur côté, les agents déclarent ne faire que leur travail. Les barrages ont été démantelés, mais cela ne signifie pas qu'il ne doit plus avoir de contrôle?, a répondu le commissaire Taï Marcelin aux griefs des chauffeurs. Ce que nous leur demandons, c'est d'être en règle, c'est tout. Après ce premier mercredi nous avons marqué une pause, le temps pour les chauffeurs de se mettre en règle?, prévient le commissaire.





Pierre Djessane Gervais à Toumodi

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