samedi 7 juin 2008 par Le Patriote


C'est catastrophique (). L'armée est vautrée dans la drogue, la luxure et les vols. Samedi dernier, le premier magistrat du pays, Laurent Gbagbo a mis le pied dans le plat. D'habitude prompt à défendre ?'ses'' soldats, il a cette fois dénoncé leurs errements. Il a cependant oublié de dire quelque chose d'important. A savoir que l'armée est aussi et surtout vautrée dans le racket, la corruption. En un mot dans l'enrichissement illicite. L'armée ivoirienne n?est plus la grande muette. Elle est devenue, en tout cas depuis le déclenchement de la crise, une armée qui a oublié sa mission première de protection des citoyens pour s'adonner à certaines pratiques honteuses. En quelque sorte, une armée d'opérateurs économiques. Avec à sa tête un groupe d'affairistes. Selon des témoignages qui nous sont parvenus ainsi que des indiscrétions qui circulent dans l'armée, certains hauts gradés de l'armée ivoirienne se sont enrichis sur le dos du contribuable. Par des trafics en tout genre. Il se raconte même que ces ?'grands types'' de notre armée percevaient des commissions sur les véhicules en provenance des pays limitrophes et des zones anciennement occupées. Ces commissions tout naturellement, ne rentrent pas dans les caisses de l'Etat, mais plutôt dans les poches des hauts gradés. De sorte qu'il se murmure même qu'il existe des soldats ivoiriens riches comme Crésus. C'est pour cela que l'on émet de sérieux doutes sur l'efficacité de l'opération coup de poing contre les racketteurs initiée depuis quelques jours seulement par la hiérarchie militaire. De fait cette opération est perçue par certains comme de la poudre aux yeux. Convaincus qu'ils sont qu'elle ne servira à rien. Dans la mesure ou ce que l'opinion nationale et internationale voient sur les routes ou des policiers s'adonnent impunément au racket n'est que la face visible de l'iceberg. D'ailleurs, l'argent que les policiers et certains éléments des FDS prennent indûment aux automobilistes est reversé à la hiérarchie. Tenez! Un automobiliste qui était au volant de sa voiture a été sifflé par une patrouille de policiers dans la commune de Marcory. Plus précisément en Zone 4. Il se trouve que celui-ci n'était pas à jour de sa vignette. Il a fait savoir aux policiers qu'il allait ainsi se mettre à jour. Refus poli des policiers qui lui ont demandé de payer. Le conducteur propose donc de payer la somme de 5 000 F. Chose qu'accepte l'un d'entre eux. Mais le second refuse. Il exige le double. Motif : Après, quand on va arriver au bureau, on va dire qu'on a bouffé leur argent. Oui, vous avez bien lu. Cette conversation certifiée authentique montre très bien, si besoin en était encore que l'argent du racket est aussi destiné aux ?'grands''. C'est pourquoi, les ?'sans grades'' s'étonnent que leurs patrons les présentent aux yeux des populations comme les seuls racketteurs.
C'est également pourquoi, depuis cette mesure dite d'éradication du racket, les ?'petits'' et les ?'grands'' sont presque à couteaux tirés. Les premiers ne comprennent donc pas du tout pourquoi l'on veut leur faire porter le chapeau d'une situation dont toute la hiérarchie bénéficie et dont ils ne sont en réalité que les bras séculiers.
Yves-M. ABIET

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