samedi 7 juin 2008 par Le Patriote

A défaut d'affronter voire assumer avec courage son bilan. Laurent Gbagbo s'évertue, à chaque fois que l'occasion lui est offerte, d'amuser ses compatriotes. En vérité, le leader de la Refondation a honte de son propre bilan tant celui-ci est entaché de scandales aussi aberrants que révoltants. Dès lors, il trouve une échappatoire toute faite : son passé d'opposant historique et la guerre absurde selon ses propres termes, faite à son régime. Il ne pouvait en être autrement quand on sait que, celui qui s'est autoproclamé chantre de la démocratie, avait juré de gouverner autrement et mieux la Côte d'Ivoire, si les Ivoiriens lui donnaient l'occasion de le faire. Arrivé au pouvoir dans des conditions calamiteuses, comme il se plait à la répéter, Laurent Gbagbo n'a pas prouvé au peuple ivoirien sa capacité à résoudre la crise et à remettre la Côte d'Ivoire au travail. Le reniement perpétuel, la polémique inutile, le peu d'égard pour ses adversaires, ne sauraient être des promesses politiques. En refusant de reconnaître le caractère catastrophique de son bilan et l'assumer comme tel, Gbagbo développe en lui ce qu'on pourrait appeler le complexe du major de promotion. C'est-à-dire l'attitude d'un médecin qui aura été major de sa promotion mais qui s'avère un piètre praticien. Pour se donner une bonne conscience, ce dernier évoquera toujours son passé glorieux des amphithéâtres. Gbagbo est dans cette disposition d'esprit, lorsqu'il dit : Mon passé plaide pour moi. J'ai fait quatre fois la prison. J'ai connu l'exil pendant six ans et demi , quand le confrère de France 24 lui demande seulement s'il allait accepter le verdict de la prochaine présidentielle. Or en tant que président sortant, il devrait parler plutôt de son bilan pour pouvoir justifier son passé. Encore que ce passé de la lutte pour la démocratie n'est pas de son fait uniquement. Avant lui, bien d'Ivoiriens ont secoué le cocotier pour réclamer le multipartisme et un nouvel ordre politique en Côte d'Ivoire. On peut citer les Kragbé Gnagbé, Gbaï Tagro, Francis Wodié et autres. En somme, Gbagbo ne peut se prévaloir du titre de chantre du multipartisme. Le faire, c'est insulter la mémoire collective et tenter de déformer l'histoire récente de notre pays.
Ibrahima B. Kamagaté

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