samedi 7 juin 2008 par Le Patriote

Dès que les mêmes qu'Ibrahim Coulibaly ont attaqué la Côte d'Ivoire au mois de septembre 2002, j'ai demandé à la France un accord de défense. C'est parce qu'elle ne l'a pas fait, que le conflit a perduré. Le président Laurent Gbagbo s'exprimait ainsi au cours de l'interview qu'il a accordée jeudi dernier à la chaîne de télévision française France 24 . Le chef de l'Etat a justifié les relations exécrables entre Abidjan et Paris ces dernières années par la non intervention de l'ancienne puissance coloniale dans le conflit inter ivoirien. En dépit de l'accord de défense qui lie les deux pays. Pour Laurent Gbagbo, l'armée française aurait dû l'aider dès les premières heures à écraser ceux qui ont osé s'attaquer à son régime. Mais l'homme fort de la Refondation oublie une chose. S'il est encore à la tête de la Côte d'Ivoire, c'est grâce à cette présence militaire française sur le sol ivoirien. De septembre à octobre 2002, date du cessez-le-feu, l'armée ivoirienne était quasi inexistante. Sous équipées et démoralisées, les forces de défense et de sécurité n'étaient préparées à faire face à un conflit armé. Après le repli stratégique des insurgés suite à l'échec du coup d'Etat, le 19 septembre 2002, les grandes villes ivoiriennes du nord ont commencé à tomber une à une aux mains du Mouvement patriotique de la Côte d'Ivoire. La contre-offensive initiée par l'état-major des FDS sur Bouaké le 6 octobre, a été un véritable fiasco. Les pertes en vies humaines comme en matériel sont lourdes pour l'armée ivoirienne. Pis, comme si cette attaque l'avait piqué au vif, l'ex-rébellion a repris de plus belle sa marche triomphale vers Abidjan. Des villes comme Man et Daloa ont payé les frais de ce regain de violence. Même si la ville de Daloa a été reprise quelques heures plus tard, l'armée ivoirienne, il faut le reconnaître, était vraiment en difficulté sur le terrain. L'ouverture du front ouest a montré toutes ses limites. Après l'échec de la reprise de Man, il a fallu l'intervention des militaires de la force Licorne pour freiner les enragés du MPIGO (Mouvement patriotique du grand ouest) à Duékoué. Dans cette ville, les soldats français ont repoussé au moins dix attaques des hommes de Doh Félix. Les rebelles envisageaient coûte que coûte de rallier le port de San Pedro. Il a fallu toute la détermination des soldats français pour faire échec à leur projet. Au centre, les hommes de Guillaume Soro ont été arrêtés à Tiébissou par la même armée française. Pendant que l'armée ivoirienne s'était recroquevillée à Yamoussoukro. N'eut été cette intervention, la rébellion aurait gagné Abidjan. Car les chars, les Soukhoi et les autres avions de guerre n'avaient pas encore été achetés. Aujourd'hui, lorsque le président Laurent Gbagbo ne reconnaît pas ce pan de notre histoire récente, cela parait curieux. Même si l'on sait que la mauvaise foi est la chose la mieux partagée en politique, le droit de reconnaissance lui commande au moins à défaut de reconnaître le soutien militaire de la France à son régime, de ne pas l'occulter.
Jean-Claude Coulibaly

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