Un sous-officier anonyme qui refuse son statut. Le MDL Akaï Mambo sort de nulle part. Presque personne n'avait entendu parler de lui avant son interview dans un quotidien de la place à la mi-mai dernière. Nous avons décidé de mettre en place une organisation à caractère revendicatif pour améliorer les conditions de travail et de vie des militaires ivoiriens, déclare-t-il au confrère. Mais il se garde de l'appeler syndicat. C'est de l'organisation nationale des forces de défense et de sécurité de Côte d'Ivoire (ONFDSCI). Et est certain que son initiative n'a rien d'illégal. () Depuis août 2000, le Constituant Ivoirien a décidé que le droit de se syndiquer, bien plus, de se mettre en grève soit reconnu aux travailleurs ivoiriens du secteur public , argumente-t-il. Pourtant il est arrêté. Mais curieusement aussitôt relâché et muté auprès du Commandant supérieur de la Gendarmerie, le général Edouard Tiapé Kassaraté. Il n'en démord pas pour autant. Le 21 mai, il organise une assemblée générale constitutive avec plusieurs dizaines de sous-officiers à la Bibliothèque nationale à Abidjan-Plateau. Un bureau exécutif nationale provisoire dont il est le secrétaire général provisoire est crée. Puis il rentre en clandestinité. J'ai décidé de ne plus de me faire arrêter, nous déclare-t-il au téléphone mardi soir. Parce que la dernière fois, c'est moi qui ai décidé de me faire arrêter. Ils ne me verront pas tant que je n'aurai pas mis tout mon programme en oeuvre . Puis, il nous informe qu'il fermera le numéro que nous connaissons. Il est sûr de lui. Sa voix ne tremble pas. Sans doute, a-t-il raison. Nos sources indiquent que son organisation et les actions qu'il compte mener ont des échos favorables dans les casernes d'Abidjan et de l'Intérieur du pays. C'est certainement pourquoi dans sa déclaration de mercredi matin, il ne va pas du dos de la cuillère. Il appelle à une grève de 48 heures. Une déclaration à la limite de l'appel à la subversion. Il appelle au départ de certains officiers et assène aux sous-officiers : Ne te laisse pas impressionner par les menaces des Officiers. Sur 12.000 gendarmes, il y a à peine 500 officiers. Sur 16.000 policiers, on compte moins de 2.000 officiers et commissaires. Pareil pour les forces TAM. Moins de 4.000 officiers ne mettront pas en péril la vie d'environ 45.000 personnes. Lèves-toi et prends ton destin en main. Le confrère qui publie sa déclaration nous confie que son standard n'a eu de cesse de crépiter. Nous avons eu au bout du fil de nombreux soldats heureux et fiers, affirme un rédacteur de ce quotidien. En revanche, le palais présidentiel n'a pas du tout apprécié. Selon de bonnes sources, c'est le Chef de l'Etat en personne qui demande qu'il soit mis aux arrêts. Jeudi, trois soldats supposés proches de lui sont arrêtés et un mandat d'arrêt est lancé contre lui-même. Il faut se rendre à l'évidence, le Mdl a jeté la frousse dans les rangs des officiers. Au moment où, le Chef de l'Etat major des armées, le général Philippe Mangou, est en croisade contre le racket, c'est un son totalement discordant. Dorénavant le Mdl Akaï Mambo est comme un épouvantail pour le CEMA.
KIGBAFORY Inza