samedi 7 juin 2008 par Le Patriote

John Garang est devenu vice-président au Soudan avant de mourir. Jonas Savimbi est devenu vice-président en Angola avant qu'il ne meurt (). Le chef rebelle Le Sierra Léonais Foday Sankoh est devenu vice-président avant de mourir. C'est un schéma que je n'ai pas inventé() et dans lequel je me suis inscrit . Des exemples bien choisis par le président Laurent Gbagbo dans son interview d'hier sur la chaîne de télévision France 24. Il tentait ainsi d'expliquer sa position de rapprochement avec l'ancien chef rebelle Guillaume Soro, devenu aujourd'hui son premier ministre. Cependant, simple coïncidence ou expression d'un v?u caché, en tout cas, Laurent Gbagbo annonce une tragédie pour Guillaume Soro. En effet, tous ceux qu'il a cités en exemple ont, comme l'actuel premier ministre, été chefs rebelles avant de se rapprocher du pouvoir. Et le hic ici, c'est qu'ils ont tous été liquidés par la suite. D'abord, John Garang. Chef rebelle et fondateur de l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), il devient le 9 juillet 2005 vice-président du Soudan, après la signature d'un accord de paix avec le président Oumar El Bechir. Le 31 juillet 2005, soit 22 jours après sa nomination, John Garang meurt dans un accident (?) d'hélicoptère, alors qu'il revenait d'une rencontre à Kampala avec le président Ougandais Yoweri Museveni. Ensuite, il y a le cas de Jonas Savimbi. Chef rebelle, à la tête de l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA), Savimbi signe l'accord de paix en 1995 avec le président José Edouard Dos Santos. En juillet de la même année, la révision de la Constitution par le pouvoir angolais crée deux postes de vice-président dont l'un sera confié à l'ancien chef rebelle. Quelques temps après, soit le 22 février 2002, le même Jonas Savimbi est abattu par les soldats loyalistes fidèles au président Dos Santos. C'est idem pour Foday Sankoh, ex-patron du mouvement rebelle sierra léonais, le RUF. Ce dernier fut vice-président à côté du président Amed Tedjan Kabah, avant d'être abattu par les hommes de celui-ci en 2006. Bref, c'est à ce sort tragique d'anciens chefs rebelles que Laurent Gbagbo fait référence parlant du destin de son actuel Premier ministre qui est aujourd'hui, pratiquement, le deuxième homme fort de la Côte d'Ivoire. Le Premier ministre est donc averti. Cela est dommage d'autant plus que Laurent Gbagbo sait pertinemment qu'il y a aussi des chefs rebelles qui deviennent président de la République. C'est le cas de l'ex-chef rebelle hutu Paul Kagamé au Rwanda. C'est le cas du burundais Pierre Nkrumunziza, qui d'ailleurs était récemment en visite en Côte d'Ivoire.
Diawara Samou

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