samedi 7 juin 2008 par Le Temps

A la faveur de la dernière journée d'excellence à l'école célébrée à Gagnoa, nous avons rencontré M. Noël Bady, directeur régional de l'Education nationale. Entretien.
Comment se porte l'école dans votre région ?
Elle se porte très bien non seulement dans le département de Gagnoa, mais aussi d'Oumé et de Sinfra qui composent la direction régionale de l'Education nationale de Gagnoa. Je n'exagère pas quand je dis qu'elle se porte à merveille. Quand je pense à ce qui est arrivé depuis cette rentrée scolaire dans toutes les régions. Il n'y a pas eu école et dans certaines régions, l'école n'a pas ouvert très tôt ses portes. C'est pratiquement en janvier que les cours ont commencé. A Gagnoa, de façon exceptionnelle, c'est à la date indiquée que nous avons ouvert les portes et les cours se sont poursuivis sans interruption. Chose rarissime, sans grève d'élèves.
Une recette particulière ?
C'est la communication. Il faut savoir être avec les enfants tout en étant le responsable. Mais aussi le père et l'autorité qui sait les écouter. Généralement, ils écoutent et comprennent quand on leur parle et on leur dit la vérité. Il ne faut pas mentir aux enfants, quand ils découvrent cela, le retour du bâton est catastrophique. Voici 4 ans que vous avez initié la journée de l'excellence à l'Ecole qui est en train de devenir une tradition. Quand on entreprend une action qui réussit, on ne peut qu'être fier. La SIR a pour tradition, de récompenser les meilleurs élèves d'un établissement scolaire dans une Direction régionale de l'Education nationale donnée. Nous avons approché le PCA Laurent Ottro pour étendre cela à plusieurs établissements. Et la SIR a accédé à notre requête. Aujourd'hui, ce prix est devenu département et la population du fromager en est très fière. Nous ne pouvons que dire merci à cette entreprise citoyenne dont la direction générale ne ménage aucun effort pour financer cette fête de la jeunesse. ( Voir encadré)
Pouvez-vous nous présenter la population scolaire de Gagnoa?
C'est une population scolaire très dense. Quand on additionne le primaire et le secondaire, nous avons plus de 500 mille élèves. Parce qu'aujourd'hui, dans chaque village de Gagnoa, il y a une école primaire. Nous avons plus de 600 écoles primaires et près d'une trentaine de lycées et collèges privés et publics confondus. Malheureusement, dans le public, les infrastructures ne suivent pas. Comme dans bien de régions, aujourd'hui, la population scolaire a augmenté. L'Etat est en crise, mais malgré cela, nous avons bénéficié d'une situation favorable cette année. Compte tenu de l'esprit qui a prévalu, dans tous nos établissements. Principalement, les deux gros que sont le Lycée moderne et le collège moderne, ont été réhabilités et clôturés.
A quels soucis répond la scission du Lycée moderne en deux établissements ?
C'est une belle initiative et je félicite pour cela le ministre de l'Education nationale. Désormais, nous avons le lycée moderne I et le lycée moderne II de Gagnoa. Pour avoir été chef d'établissement pendant une dizaine d'années, j'avoue que cela n'est pas une tâche facile. La plupart des chefs d'établissements souffrent de tension artérielle et de crises de nerfs. Parce que les effectifs sont non seulement pléthoriques mais aussi l'esprit n'est pas bon. Pour un établissement qui dépasse plus de dix mille élèves, on ne peut le diriger sérieusement. Quand on voit les bons résultats dans les collèges catholiques, ce n'est pas qu'au départ que les élèves sont brillants mais que l'environnement propice qui agit. Les effectifs dans les classes sont connus et le professeur a le temps de suivre chaque élève. Même le Père supérieur peut appeler un élève par son nom dans la cour de l'école. Ce qui est source de motivation. Cette scission du lycée moderne n'est qu'un début et pensons que l'Etat ira plus loin avec plus de moyens. Par contre la situation n'a pas été des plus calmes dans l'enseignement privé à Gagnoa?
On ne peut pas parler de tension. On en parle, lorsque des élèves qui sont des acteurs majeurs, ont des problèmes et qu'on les gère mal. Mais que les écoles privées qui estiment qu'elles ont été lésées, se plaignent, pour n'avoir pas obtenu les effectifs qu'elles voulaient, parce que le DREN décide de transférer des élèves affectés par l'Etat, du privé au public, à la demande des parents qui n'ont pas les moyens pour payer 40 mille FCFA, c'est de bonne guerre. Mais vers la fin, nous avons fini par nous expliquer et nous nous sommes compris. C'est une option qui n'est pas nouvelle, car je vous signale qu'il y a de cela quelques années, le ministre Amani nous avait instruits dans ce sens, en retirant progressivement les élèves affectés par l'Etat au privé vers le public.

Propos recueillis par
Bamba Mafoumgbé

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