samedi 7 juin 2008 par Le Temps

Le chef de l`Etat, Laurent Gbagbo a accordé hier, une grande interview à la chaîne française, France 24. Au nombre des sujets abordés, la loi d`amnistie d`avril 2007. Au terme d`un séjour de trois jours en terre ivoirienne, le Haut commissaire adjoint aux Droits de l`Homme, Mme Kyung-Wha, a déclaré : " aucune amnistie n`est envisageable pour les crimes contre l`Humanité et autres violations des Droits de l`Homme ". Elle ne s`est pas arrêtée là. Elle aurait dit aux autorités ivoiriennes que l`ordonnance du 12 avril 2007, portant amnistie, manque de précisions et donne l`impression que certaines violations auraient été passées sous silence. Le président de la République, Laurent Gbagbo, vient de donner la réplique dans l`interview qu`il a accordée, hier, au confrère, France 24. Le chef de l`Etat n`a pas porté de gants pour dénoncer l`ambivalence dans l`attitude onusienne. " On ne peut pas à la fois me féliciter d`avoir pris l`initiative du dialogue direct avec la rébellion, d`avoir ouvert la voie à la normalisation, et en même temps, me reprocher d`avoir pris une loi d`amnistie ", a relevé le numéro 1 ivoirien. Le chef de l`Etat a fait référence à des faits similaires qui ont marqué l`Histoire récente de l`Afrique, en matière de rébellion. " Je voudrais signaler, a fait remarquer Laurent Gbagbo, qu`en Afrique, dans tous les pays où il y a eu la guerre civile, il y a eu ce genre de dialogue. John Garang est devenu vice-président au Soudan avant de mourir. Jonas Malheiro Savimbi est devenu vice-président en Angola avant qu`il ne meure, à la suite des lois d`amnistie. Le chef rebelle Foday Sankoh est devenu vice-président en Sierra Leone. C`est un schéma que je n`ai pas inventé, qui a eu cours dans de nombreux pays africains, dans lequel je me suis inscrit ". Le Président Gbagbo rejette fermement l`affirmation selon laquelle il court au détriment des victimes. Il invite ceux qui s`adonnent à ce genre de commentaires à lire et à relire les termes des lois, deux lois d`amnistie qu`il a eues à prendre. Notons que le Président de la République, Laurent Gbagbo, s`est trouvé dans l`obligation de prendre des ordonnance portant amnistie pour effacer certains faits de guerre des ex-rebelles pour qu`ils acceptent de déposer les armes. La première loi a été votée en 2003. La seconde est intervenue en avril 2007, après la signature de l`accord politique de Ouaga. Depuis, le moins qu`on puisse dire, c`est que les ex-rebelles montrent des signes d`engagement au retour à la paix. C`est pourquoi, la sortie de la fonctionnaire onusienne a surpris plus d`un. Les observateurs de la crise ivoirienne s`expliquent difficilement l`opportunité de cette prise de position. D`autant plus que l`ONU qui se veut la gardienne des Droits de l`Homme refuse toujours d`enquêter sur l`attaque à la roquette de l`avion à bord duquel le Premier ministre, Guillaume Soro, se trouvait le 29 juin 2007. Alors que les autorités ivoiriennes en ont dûment fait la demande. Au nom du Droit à la vie des victimes. La réponse sans ambiguïté du chef de l`Etat ivoirien sonne comme une désapprobation du double jeu de l`ONU.
Tché Bi Tché

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