Plus de 48 heures après le coup d'envoi de la grand-messe du football des nations européennes, Euro 2008, le doute qui planait fortement sur la possibilité de diffusion de l'évènement par les chaînes de télévision publiques ouest-africaines, s'est, malheureusement, confirmé. En effet, les droits de retransmission concédés par l'Union européenne de football (Uefa) à des chaînes privées européennes ont été acquis pour l'Afrique par la chaîne panafricaine de droit béninois, LC2, de M. Lagnidé Christian. Seulement voilà, à l'instar de la Coupe d'Afrique des nations (Can 2008), la chaîne propose un peu plus de 400 millions de FCFA comme coûts de diffusion pour les télévisions publiques de la sous-région mais pour tout juste 8 matches sur les 31 que compte la compétition. Aussi, réunis récemment à Bamako au Mali pour arrêter des stratégies efficientes de management de leurs médias, les responsables des télévisions de l'Afrique de l'ouest ont-ils débattu de la question. A en croire M. Alain Doumouya, directeur de RTI Sports qui s'exprimait lundi dernier sur les antennes de la 1ère, relayé en cela par un élément de la télévision malienne, les négociations avec M. Lagnidé ont achoppé sur le nombre de matches à diffuser ; étant entendu qu'il consentait à faire baisser les enchères jusqu'à 240 millions de FCFA pour les 8 rencontres. A l'inverse, les télévisions nationales se proposaient de faire un effort pour atteindre les 300 millions FCFA pour tout le tournoi. Mieux, elles ont proposé le schéma de batering; un mécanisme qui permettrait à LC2 d'implémenter à sa diffusion, ses annonceurs propres sur les signaux des chaînes publiques réceptrices. Que nenni! Quand on sait que les championnats des pays européens et la Ligue européenne des champions n'intéressent les spectateurs africains que du seul fait de la présence foisonnante de footballeurs africains y évoluant, on se demande l'enjeu de débourser des sommes aussi faramineuses pour une compétition où il n'y a aucun de ces joueurs?, s'interroge Alain Doumouya. Même s'il est admis que cette coupe d'Europe intéresse les férus de football et autres techniciens nationaux. En attendant, c'est l'impasse totale sur la diffusion de l'Euro 2008 car les deux parties campent sur leurs positions. Aucune des parties n'ayant lâché du lest, LC2 perd ainsi un pôle de clients captifs qui, vu la faiblesse de leurs moyens, ne lui feront jamais ombrage pour bien encore des lustres dans la négociation des droits télévisés à l'international. En plus, faute de paiement des miettes des 8 chaînes, LC2 enregistrera un manque à gagner plus grand dans la compensation de son investissement.
Rémi Coulibaly