lundi 9 juin 2008 par Fraternité Matin

C'est une semaine riche en événements à caractère international qui s'ouvre pour la Côte d'Ivoire, qui était honnie et bannie il y a à peine plus d'un an. En effet, depuis hier soir, une délégation du Conseil de sécurité des Nations unies séjourne à Abidjan. Mardi, c'est la capitale politique et administrative, Yamoussoukro, qui abritera (10 au 13 juin) la 12ème session du Comité intergouvernemental de suivi et de coordination sur la coopération économique entre les pays en développement, communément appelé groupe des 77 plus la Chine. Cette rencontre majeure, au-delà des objectifs officiels de la réunion, permettra aux représentants de 129 pays de se rendre compte par eux-mêmes que la Côte d'Ivoire est sur la voie de la paix et de la réconciliation.
Après cet événement de dimension internationale, la Côte d'Ivoire entamera une nouvelle étape dans le réchauffement de ses relations bilatérales avec la France, à l'occasion de la visite qu'effectuera, les 14 et 15 juin, le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner. Cette visite devrait voir la confirmation des nouvelles orientations de la politique de la France envers la Côte d'Ivoire; qui ont maintenant pour fondements des relations empreintes de respect mutuel. Enfin ?l'un ayant certainement un rapport avec l'autre? les patrons français, réunis au sein du Mouvement des entreprises de France (Medef), effectueront une mission de travail à Abidjan. Pour tenter de défendre, voire accroître, leurs parts de marché dans l'économie ivoirienne, désormais ouverte à tous les partenaires désireux d'investir dans le pays. Ces événements, quel que soit leur niveau d'importance, marquent et accompagnent la normalisation des relations entre l'Etat ivoirien et la communauté internationale, aux plans politique, diplomatique et économique. Ils manifestent le retour définitif de la Côte d'Ivoire dans le concert des nations respectées et courtisées pour leurs nombreuses potentialités. La multitude d'interviews sollicitées auprès du Président Laurent Gbagbo par les médias internationaux, notamment français, n'est qu'un révélateur de cette nouvelle dynamique. Qui prend sa source dans les résultats positifs obtenus par l'Accord politique de Ouagadougou (Apo), fruit du dialogue direct inter-ivoirien encadré par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) et son Président, le Chef de l'Etat du Faso, Blaise Compaoré. Un accord dont les acquis indéniables ont amené l'Onu à baisser l'indice de sécurité de 3 à 2 dans la zone sud et de 4 à 3 dans les zones centre-nord-ouest. Ainsi que le réclamaient les Présidents Laurent Gbagbo et Blaise Compaoré. Faisant le bilan de l'Apo, en septembre 2007, devant l'Assemblée générale de l'Onu, le chef de l'Etat ivoirien déclarait: La Côte d'Ivoire va sortir de la crise, la Côte d'Ivoire sort de la crise. Elle a besoin, aujourd'hui plus que jamais, du soutien de la communauté internationale pour construire la paix et la stabilité à l'intérieur de ses frontières et dans la sous- région ouest-africaine. Dans ce contexte, compte tenu du climat d'apaisement qui règne dans le pays, je souhaite que les Nations unies revoient à la baisse l'indice de sécurité; la phase 3 ne correspondant plus à la réalité. Le message a été entendu. En attendant la levée partielle de l'embargo sur les armes pour permettre à l'Etat d'assurer l'ordre et la sécurité publique; pour ne pas que cette mission régalienne de l'Etat soit abandonnée aux individus et à des groupes privés.
Michèle Pépé
?Mgr Dacoury-Tabley dénonce une paix hésitante...
A l'occasion de la fête du jubilé d'argent du diocèse de Grand-Bassam, l'évêque des lieux, Mgr Paul Dacoury- Tabley, a énuméré les péchés structurels du pays. Notamment notre guerre , née, selon lui, du mensonge et qui est entrée aujourd'hui dans une phase de paix hésitante ; à cause du mensonge institutionnel qui accompagne les pas de cette paix naissante. Le prélat a indiqué que si les croyants de ce pays, toutes confessions confondues, se reconnaissent dans les péchés personnels et structurels, qui sont: le laxisme généralisé, la corruption rendue obligatoire, la sorcellerie traditionnelle et moderne qui décide en secret du sort des populations de la nation, ils s'en repentiront et se convertiront. Et la Côte d'Ivoire entière trouvera son salut dans la vérité libératrice de la parole du Seigneur. Car les blessures de la guerre sont encore béantes et profondes. Mais si en croyant, adultes et responsables reconnaissent leurs péchés devant Dieu et les hommes et qu'ils s'humilient et déchirent leur c?ur, Dieu dans sa miséricorde pansera les corps blessés et les c?urs meurtris par le repentir. Le ministre de la Solidarité et des Victimes de guerre, M. Louis André Dacoury-Tabley était présent à cette messe aux côtés des autorités politiques et administratives de la région.
M .A . Djidjé
?Le Conseil de sécurité veut réadapter la mission de l'Onuci
Treize des quinze membres que compte le Conseil de sécurité sont, depuis la nuit dernière, à Abidjan et rencontreront ce jour le Président de la République. Depuis juin 2007, c'est la deuxième mission du Conseil de sécurité. C'est une haute délégation onusienne qui vient donc prendre conseils mais aussi et surtout comprendre les ressorts de la sortie de crise. Dans cette étape, le Conseil de sécurité veut aussi prendre l'avis des autorités ivoiriennes pour essayer la question de la réorientation de la mission de l'opération des Nations unies et des forces impartiales en Côte d'Ivoire. La question du budget des forces de l'Onu encore au service du maintien de la paix et des charges de fonctionnement, 600 millions de dollars l'an, selon certaines sources alors que la Côte d'Ivoire, pour la phase de consolidation de la paix, doit s'attaquer aux chantiers du désarmement, du service civique et des élections. Sans moyens conséquents, il urge de conduire une réflexion et de réadapter ce budget.



F . A . Zagbayou

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