lundi 9 juin 2008 par Nord-Sud

En visite dans le département de Tiassalé, samedi, Laurent Gbagbo, président de la République a révélé à la population sa nouvelle priorité: l'éradication de la corruption dans le pays.





Laurent Gbagbo veut désormais sévir contre la corruption généralisée dans le tissu socio-économique et administratif du pays. La fin de la guerre et la tenue d'élections en novembre, selon lui, doivent jeter les bases du retour à une vie institutionnelle normale et résolument tournée vers le travail et le développement. Il a partagé cette nouvelle vision, samedi, lors d'une tournée organisée dans le département de Tiassalé sur initiative de son conseiller spécial Danielle Boni Claverie, originaire de la région. De Tiassalé à Ahuakro en passant par Bodo, le message du chef de l'Etat à l'endroit des populations s'est axé autour de deux thèmes majeurs : La lutte contre la corruption et Le développement des localités amorcé à travers la politique de décentralisation et de communalisation.





Lutte contre la corruption





Selon le chef de l'Etat, la corruption a atteint des proportions inacceptables en Côte d'Ivoire. M. Gbagbo a indiqué qu'il y a quelques temps, ses priorités étaient de mettre fin à la guerre. Aussi, la sortie de crise en cours, lui permet-il désormais d'avoir la latitude de s'attaquer aux dysfonctionnements structurels du pays. Le premier combat que j'ai mené était de mettre fin à la guerre. La guerre est maintenant finie. Mon nouveau combat, c'est de lutter contre la corruption. Il faut rendre la Côte d'Ivoire propre en la dépouillant du fléau de la corruption. Nous allons combattre la corruption, a déclaré Laurent Gbagbo. Le chef de file de la refondation a fait remarquer que le phénomène de la corruption dépasse, aujourd'hui, le simple cadre des Forces de défense et de sécurité (Fds). Il a soutenu que les populations elles-mêmes ont toujours prêté le flanc au phénomène en le favorisant. Aujourd'hui, les Fds sont entrain de se dépouiller de la corruption. Mais, force est de constater que le racket existe parce que ceux qui ont les véhicules le préfèrent au lieu d'avoir toutes les pièces de leur voiture, a-t-il déploré. Pour Laurent Gbagbo, cette situation doit cesser. Aussi, a-t-il invité ces derniers à régulariser la situation de leur véhicule. Le premier des Ivoiriens a également fait remarquer que la corruption sévit derrière les bureaux feutrés de l'administration.





Politique de décentralisation et de communalisation





Aujourd'hui, il faut certes lutter contre la corruption. Mais, les policiers et les routiers ne sont pas les seuls à être remis en cause.

Le racket est organisé aussi à l'échelle administrative, a-t-il révélé. M. Gbagbo a par conséquent invité Mamadou Koulibaly, président de l'Assemblée nationale, présent à Tiassalé, à prendre des dispositions pour mettre sur pied dans un bref délai une législation contre la corruption.

La politique de communalisation et de décentralisation a été l'autre volet de l'intervention du chef de l'Etat au cours de cette tournée. Devant les remerciements des porte-parole des localités d'Ahuakro et de Bodo d'avoir érigé leurs villages en commune, le chef de l'Etat a tenu à préciser les fondements de sa politique de décentralisation. Selon lui, l'objectif de cette stratégie est de permettre aux populations d'être les acteurs de leur propre développement. Les communes ne sont rien. Ce sont les populations elles-mêmes qui constituent le moteur de son développement. Il faut que les peuples de Côte d'Ivoire soient capables de se prendre en charge. Il faut que les administrations se rapprochent des administrés. Pour ma part, j'ai fait mon travail. Il convient à la population de faire désormais le sien, a-t-il souhaité. Pour ce faire, le chef de l'Etat a demandé aux populations d'élire des maires compétents qui travailleront au développement des localités.

DMS, Envoyé spécial

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