lundi 23 juin 2008 par Fraternité Matin

A l'instar d'autres régions sous contrôle de l'ex-rébellion, les départements de Séguéla et Vavoua ont besoin de programmes d'urgence. La visite du Premier ministre Guillaume Kigbafori Soro dans le département de Séguéla a été mise à profit pour faire un bref état des lieux des villes de Séguéla et Vavoua. Deux départements qui relèvent de la zone 5 anciennement sous le contrôle du commandant Koné Zacharia qui a été relevé de ses fonctions le 18 mai et remplacé par Ouattara Issiaka dit Wattao. La ville de Séguéla, capitale de la région du Worodougou, laisse un sentiment de regret et de tristesse pour tout visiteur qui y fait un séjour. Et ce, du fait de plusieurs facteurs dont le premier et le plus évident est l'état désastreux de ses routes. La quasi-totalité des voies du centre-ville sont impraticables, le bitume n'étant qu'un vieux souvenir, à commencer par la voie principale. Partout, ce sont des nids-de-poule et l'image d'une ville à l'abandon. Et pourtant, c'est en ce lieu que se situent les services administratifs, le marché, les commerces, la gare routière. Seules deux voies ont encore leur bitume en bon état. Il s'agit de la route internationale et des voies du quartier résidentiel qui abritent la résidence du Chef de l'Etat occupée depuis le début de la crise par les Forces nouvelles, celle du préfet occupée par le contingent Banbat I de l'ONUCI. Qui depuis le début de ce mois, est en train d'installer son nouveau camp près de la préfecture réhabilitée. L'autre difficulté de Séguéla a trait à l'insuffisance de réceptifs hôteliers et la faible capacité de ceux existants dont la qualité laisse à désirer. A cela s'ajoutent les coupures d'électricité comme ce fut le cas le 16 mai et les difficultés de communication avec le cellulaire et la rupture de la connexion Internet. Si Séguéla a eu du mal à accueillir la délégation du chef du gouvernement, certains visiteurs ayant dû partager leur chambre quand d'autres ont été envoyés à Vavoua ou ont passé la nuit dans leur voiture, ce n'est pas quand le Président de la République s'y rendra que ce sera aisé. La honte dans ce domaine, est l'ex-hôtel Sietho, aujourd'hui totalement en ruine même s'il est occupé par des éléments des FAFN et leurs familles. C'est d'ailleurs en raison des difficultés d'hébergement et en prévision de la visite d'Etat que le Président Laurent Gbagbo promet d'effectuer dans la région que le Premier ministre a instruit le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Sidiki Konaté, de réhabiliter cet édifice de trois étoiles à deux niveaux. Selon l'un des occupants qui a requis l'anonymat, il faudra des milliards pour la rénovation de l'hôtel. La cour est devenue une plantation de maïs, la piscine n'existe plus que de nom, les portes et fenêtres sont endommagées par les intempéries et la moisissure. Les occupants ont la chance encore de bénéficier d'eau courante et d'électricité au niveau de certains paliers. Les images de la désolation et du déclin peuvent se compter à l'infini. Notamment le stade Losseni Soumahoro qui n'a plus de tribune officielle et le siège du PDCI-RDA, le parti cinquantenaire, qui n'a ni toiture ni portes et fenêtres et dont la cour sert de garage à des véhicules de transport. Après donc 5 ans de crise, Séguéla a besoin d'une volonté politique et d'actions urgentes et vigoureuses pour espérer retrouver son lustre d'antan. Ce que le maire à qui les activités de la commune ont été rétrocédées le 19 mai 2007 par le nouveau Com'zone, Issiaka Ouattara, ne pourra réussir. Lui dont la première préoccupation sera certainement la lutte contre l'insalubrité et la remise en état des services.
Sur le plan économique, c'est avec empressement que certains opérateurs économiques attendent la normalisation fiscale pour en finir avec les taxes multiples et exorbitantes payées aux barrages même pour des produits locaux.
Paulin N. Zobo
Envoyé spécial à Séguela

Vavoua à la recherche de ses marques

La ville de Vavoua qui a connu également les affres de la guerre avec les attaques rebelles et les bombardements de l'armée régulière, est à la recherche de ses marques. Le premier adjoint au maire, Cissé Mamadou, et le deuxième, résident, Fofana Karamoko se réjouissent de la reprise de leurs activités après l'appel qui leur a été lancé il y a un mois. A ce jour, indique M. Cissé Mamadou, deux services uniquement sont fonctionnels : l'état civil et le service technique. Depuis la reprise des activités, les élus ont constaté après des séances de travail avec le préfet, qu'il n'existe plus de lots à attribuer pour la construction. Aussi, se contente-t-on de la régularisation des transactions faites durant la crise entre acquéreurs et propriétaires terriens.
Le premier souci aujourd'hui de la municipalité, c'est le contrôle des taxes aussi bien sur les marchés qu'ailleurs. Nous devons faire face à l'insalubrité de nos villes. Il y a aussi beaucoup de maladies, mais pas de services sanitaires adéquats. Nous avons par conséquent besoin de beaucoup de moyens, a déclaré le premier adjoint au maire. Cet appel à la normalité est devenu réalité puisque les Forces nouvelles ont rétrocédé la gestion des services sensibles à la municipalité depuis le 23 mai. Ainsi, progressivement, la collecte des taxes municipales et la gestion des recettes, le nerf de la guerre, seront confiées à la mairie. D'ailleurs, le maire central a donné des instructions dans ce sens, a-t-il précisé. Autres soucis des élus locaux, la voirie qui a besoin d'un entretien après 5 ans de crise et l'adduction d'eau. Des démarches sont en cours, a indiqué le maire Cissé, pour que la direction de l'eau du ministère des Infrastructures économiques puisse construire le deuxième forage qu'il avait promis afin de faire face à la pénurie. L'unique barrage dont dispose présentement la ville est rempli de boue. La situation des infrastructures sanitaires est également décriée par le directeur de l'hôpital général, Dr Kouadio Norbert, redéployé à Vavoua depuis 2006.
Il attend que la réhabilitation de l'hôpital qui a été promise par le Conseil général soit effective. Les délais qui étaient prévus (trois mois) sont dépassés aujourd'hui alors que 11 millions sur les 20 nécessaires ont été versés à l'entrepreneur par le Conseil général.
Les priorités, d'après l'analyse situationnelle, portent aussi bien sur la réhabilitation que l'équipement. Notamment les équipements généraux, le rééquipement des laboratoires de radio et du bloc opératoire qui a été pillé pendant la crise. Ensuite, le renforcement des capacités opérationnelles qui manquent de services de chirurgie et de pédiatrie.
Il se réjouit de ce que le ministère de la Santé et de l'Hygiène publique qui lui est d'un apport considérable va bientôt équiper le cabinet dentaire. Nous sommes présentement en situation promotionnelle. Certes il y a un léger mieux, mais nous sommes limités, a déclaré Dr Kouadio Norbert en guise de bilan.
Il serait également difficile de parler de Vavoua sans évoquer l'état des routes et des pistes rurales qui attentent leur réfection.
P. N. Zobo

Repères

TRESORERIE. Le Trésorier général de Séguela depuis 2004, Kouadio Koffi Gérard, a été installé officiellement en décembre 2007 mais à Daloa. C'était tout simplement lié au fait que toutes les conditions n'étaient pas remplies pour que le Trésorier général soit à Séguéla.
Entre autres conditions, la présence de structures bancaires. Vous savez qu'il n'y a pour l'instant aucune structure bancaire. C'est la condition sine qua non. Il faut au moins une banque privée, à défaut, l'ACCT, c'est-à-dire la banque du Trésor. Mais là, il faudra la construire. Quant à mon bureau, il a été réhabilité, il reste la résidence?, a expliqué M. Kouadio.
NORMALISATION. Les mairies de Séguéla, Vavoua, Bouaké, Botro, Bodokro, Béoumi, Diabo, Sakassou ont été retrocédées aux élus locaux conformément aux instructions du Premier ministre Guillaume Soro lors de sa visite dans le Worodougou.
Option/ Objectif : reconstruction
Après la guerre et la résistance à travers l'effort de guerre qui s'est mué en effort de paix, l'heure est désormais à la reconstruction du pays. L'Accord politique de Ouagadougou, signé le 4 mars 2007 par le Président de la République, Laurent Gbagbo, et le leader de l'ex-rébellion, Guillaume Soro, nommé, depuis lors, Premier ministre, ouvre la voie à la normalisation de la vie politique, économique et sociale. C'est ainsi que le processus de redéploiement de l'administration générale, qui a commencé par une phase pilote à l'ouest du pays au plus fort de la crise et qui s'est généralisée dans toutes les zones ex-assiégées (ou centre, notre, ouest), a connu une dynamisation. Aujourd'hui, les derniers secteurs d'activités, à savoir l'administration financière et douanière, ont été redéployés dans le nord. Dans cette même dynamique, la gestion des communes a été rétrocédée aux maires des localités des zones CNO. C'est le cas des mairies de la région de la Vallée du Bandama, de Séguéla, chef-lieu de la région du Worodougou, de Vavoua, dans la région du Haut Sassandra
La rétrocession de la gestion des activités communales permet aux différents responsables de faire l'état des lieux de leurs cités et de dégager les priorités en matière de reconstruction. Mais d'ores et déjà, le constat fait est alarmant. En effet, les années de crise ont créé une situation de dégradation générale des infrastructures socio-économiques, de l'environnement, une déréglementation dans le fonctionnement de l'administration. Dès lors, les maires et leurs conseils ont pour souci premier de restaurer le fonctionnement normal des services, la récupération de la gestion des recettes municipales. Ensuite, engager les travaux de restauration des services socio-éducatifs, lutter contre l'insalubrité par le ramassage des ordures ménagères, le traçage des voies et l'entretien des routes. Autant les maires ont des contraintes en matière de développement, autant les conseils généraux ambitionnent de reprendre les programmes initiés avant le déclenchement de la crise militaro-politique. Des besoins qui se sont accrus en raison de la guerre qui n'a pas permis de bénéficier des moyens annoncés initialement dans le cadre de la décentralisation.
Par Paulin N. Zobo
Yué Bi Séhi, Président du Conseil général de Vavoua :
Nous avons opté pour un reprofilage léger sur 350 km
Monsieur le président du Conseil général, sur les 20 millions que vous avez promis pour la réhabilitation de l'hôpital général de Vavoua, vous avez versé 11 millions à l'entrepreneur. Et à ce jour, les travaux n'ont été réalisés qu'au quart alors que leur fin était prévue pour avril 2008. Qu'est-ce qui explique ce retard?
Les explications ne peuvent venir que de l'entreprise elle-même et non de moi. Nous avons confié la réhabilitation des travaux à une entreprise, mais comme vous le savez en matière de gestion des finances publiques, on ne paie qu'après que le service a été fait. Nous avons effectivement avancé 20 millions pour réhabiliter 5 services. L'entreprise a commencé les travaux et elle a même fait une grande partie. Seulement, la finition des premiers travaux réalisées ne nous a pas totalement donné satisfaction si bien que nous avions demandé que l'entrepreneur finalise tout avant que nous ne décaissions le reliquat. La réalité, c'est que nos entreprises locales ont souvent plusieurs marchés sans avoir la capacité d'achever rapidement les travaux. Malheureusement, n'étant pas sur le terrain, à travers notre service technique pour suivre le déroulement des travaux, l'entrepreneur a donc pris du retard. Cependant, lors de la dernière réunion du conseil qui s'est tenue le 17 mai 2008, il a été recommandé qu'on lui mette la pression pour qu'il achève les travaux. L'explication, c'est donc la défaillance de l'entreprise et non celle du conseil. Qu'en est-il de l'équipement de l'hôpital général?
Il faut à peu près 80 millions, ce qui n'est pas à notre portée, quand vous avez 190 millions de subventions de l'Etat. Le budget du conseil repose essentiellement sur les subventions de l'Etat et le fait que nous soyons en zone assiégée nous n'avions pas la part belle. Par rapport aux besoins, nous ne pouvions pas nous engager dans ce secteur au risque de ne rien faire d'autre. Les fonds dégagés ont juste permis de réhabiliter des édifices. Qu'est-ce qui empêche le Conseil général de déménager aujourd'hui à Vavoua puisque la situation s'y est améliorée? D'ailleurs, vous y tenez vos conseils. Rien ne nous empêche de déménager. Nous avons ici une représentation, les services du conseil doivent en fait être à Vavoua. Le premier problème que nous avons eu -car notre tout premier conseil s'est tenu le 20 avril 2007- le budget voté visait à aménager des bureaux provisoires à Vavoua pour déménager. Il faut reconnaître que Vavoua souffre d'un déficit de bâtiments administratifs. Il n'en existe même pas. Or dans les autres départements, les conseils généraux ont profité de l'existence d'anciens bâtiments administratifs - qu'il ont réhabilités rapidement, pour installer leurs services. Bien avant la guerre, nous souffrions de cette situation. La solution était donc de faire rapidement quelque chose. Nous avons donc identifié un terrain appartenant à l'ancien service des grandes endémies; un accord avait même été trouvé avec la direction départementale de la santé. Mais au moment de libérer les lieux -puisque le site est actuellement occupé par des squatteurs (commerçants) - des conditions nous ont été posées que nous ne pouvions pas accepter. Ce qui a retardé le démarrage des travaux. Dès lors, nous étions obligés de choisir un autre site où il fallait aussi procéder à une étude architecturale. Le nouveau plan vient d'être adopté et dans le courant de ce trimestre, nous allons pouvoir démarrer les travaux de sorte à déménager, d'ici à la fin de l'année, les services. Pendant ce temps et compte tenu de la décrispation marquée par la rétrocession par les Forces nouvelles des mairies et de tous les services aux collectivités décentralisées, nous allons voir comment, très rapidement, installer à Vavoua quelques services, notamment le service technique pour suivre les travaux. Les conseils généraux ont aussi pour mission d'entretenir les routes. Certaines routes réalisées semblent n'avoir pas été bien faites. L'on fait état de dégradation de routes reprofilées et de ponts dont la finition laisse à désirer. Cela serait-il dû à votre éloignement?
(Rires). Avez-vous emprunté les pistes?
Nous avons échangé avec la population de Vavoua.
Vous savez, les gens racontent plein de choses. Il faut savoir que Vavoua est un département très vaste qui est resté fermé pratiquement pendant 5 ans, avec son occupation par la rébellion. A la faveur de l'Accord politique de Ouagadougou, nous avons décidé d'engager un certain nombre de travaux dont les routes. Nous étions face à un dilemme à cause de notre budget qui était de 205 millions pour les routes. Nous avons identifié les routes qu'il fallait dégager, soit 350 km de routes. Il ne s'agit que des principales. Nous avions le choix de faire soit un reprofilage léger pour les ouvrir soit un reprofilage lourd. Pour le reprofilage lourd, il faut rechercher entre 2,5 et 3 millions. Or en divisant 205 millions par 350 Km, vous avez à peu près 580.000 par Km ; nul ne peut faire un reprofilage lourd avec un tel montant. Si nous voulions faire un reprofilage lourd, nous aurions réalisé 68 Km avec notre budget. Fallait-il le faire et/ou commencer? Vous connaissez les populations, si vous choisissez 68 Km de tronçon, elles vont se plaindre et si je commence chez moi, on dira que le président Nous avons donc opté pour un reprofilage léger de 350 km et négocier avec l'entreprise adjudicataire. En réalité, nous n'avons budgétisé que 205 millions, alors que le travail coûte 405 millions. L'entreprise est prête à faire le travail en attendant de reprogrammer les 200 millions restants sur un ou deux ans. Nous avons fini pratiquement la zone forestière, il reste maintenant la zone de savane. Avec le début de la saison des pluies, le programme risque de prendre un coup. Pour les parents, le travail n'est pas bien fait parce que c'est un reprofilage léger mais en réalité ce qui est fait est conforme au marché. C'est un reprofilage léger et non lourd, j'ai eu à l'expliquer longuement. Cela a fait l'objet d'un long débat au conseil. Ce sont les échos de ce débat que vous avez eus puisque, vous êtes arrivé juste après. Concernant les ponts, je pense que les buses ont été installées normalement puisque je suis allé jusqu'à Minoré lors du démarrage des travaux. Cependant, nous avons pris l'option d'acheter nos engins parce que les routes sont une priorité pour nous. Le reprofilage doit être fait tous les ans au risque d'y mettre beaucoup d'argent. Nous avons commandé nos engins, une partie est arrivée au port mais n'est pas encore dédouanée. Une autre suivra.
S'il y avait un bilan à mi-parcours à faire depuis votre élection, quelles en seraient les grandes lignes au terme du dernier conseil et les priorités immédiates?
Durant toute la période de guerre, nous avons mis l'accent sur l'assistance sociale tout en mettant cette période à profit pour élaborer un Plan de développement stratégique avec le Bureau national d'études techniques et de développement (BNETD). Les priorités ont d'abord trait à la remise à niveau des infrastructures socio-économiques de base. Ce sont les routes, l'eau potable. Bien que nous ne soyons pas sur le terrain, nous avons décaissé près de 60 millions en 2005 pour réhabiliter les pompes hydrauliques. Sur 255 qui étaient pratiquement toutes en panne, nous en avons réhabilitées près de 93. Nous devions faire une deuxième phase quand le gouvernement a décidé, dans le cadre du programme de réhabilitation de 7500 pompes par le ministère des Infrastructures économiques, de faire les 153 restantes. Le travail a été fait partiellement, il reste à le compléter. A Vavoua, il n'y a pas d'adduction d'eau dans aucun village, c'est donc une priorité pour nous. Sur notre budget de 2008, il est prévu de construire 5 systèmes d'hydraulique villageoise améliorée dans 5 localités ; mais c'est une goutte d'eau dans la mer des besoins en la matière. Après l'eau, il y a la santé. Nous avons à peu près une dizaine de centres de santé. Pendant cette période, nous avons équipé la plupart de ces centres en matériel médical sur notre budget. Nous avons reçu du Canada du matériel médical estimé à 40 millions que nous avons remis à l'hôpital général. Nous avons également prévu de construire deux centres de santé. Notre souhait, c'est que les villages de plus de 5.000 habitants puissent être dotés d'un centre de santé. A cela, il faut ajouter l'éducation. A ce niveau, nous avons commencé par l'acquisition de 2754 tables- bancs, une partie a été livrée et l'autre est en instance. Cette année, nous allons en acheter encore et dans notre budget, il est prévu de réhabiliter des établissements. Nous avons déjà apporté un soutien au Lycée moderne en matériel de bureau, tables bancs. Nous allons réhabiliter le foyer du Lycée. Ce qui est prévu dans notre plan de développement stratégique, c'est de construire un autre Lycée à Vavoua et de construire des collèges dans les deux chefs-lieux de sous-préfecture. Sur la carte scolaire, nous avons été autorisés à ouvrir un à Dania. Reste à trouver les financements.
L'autre souci des populations n'est-il pas aussi de sortir des ténèbres?
Justement, nous avons un programme d'électrification parce que sur 79 villages, seulement 5 sont électrifiés. C'est un gap énorme. Nous avons fait l'étude, malheureusement ça coûte très cher. Il faut 13 milliards pour que les 74 villages restants soient électrifiés. Je ne sais pas si le budget du Conseil général peut le faire et en combien de temps. Nous pensons donc que l'Etat a un rôle important à jouer à ce niveau en construisant au moins les moyennes tensions, quitte au conseil d'électrifier progressivement les villages en construisant les basses tensions. L'électrification d'un village coûte entre 50 et 60 millions. On pourra même en faire deux à trois par an. A moins qu'avec la fin de la crise, l'Etat puisse augmenter la subvention allouée aux conseils généraux en passant de 100- 200 millions actuellement à près de trois à quatre milliards.
Au-delà du volet infrastructures, il faut créer la richesse. Cela passe par des projets économiques. Pour y arriver, nous avons signé une convention avec une institution bancaire pour financer près de 50 jeunes résidant à Abidjan. Malheureusement, le remboursement n'a pas bien suivi si bien que le projet a pris un coût. Nous ne sommes pas prêt de continuer sur cette lancée. Nous avons mis en place un fonds de garantie de près de 15 millions permettant aux jeunes d'emprunter entre 500 mille et 1 million. Une convention a été signée avec une ONG en liaison avec l'Anader pour les projets ruraux. Les financements sont en cours et nous attendons que la zone soit totalement sécurisée. Mais ce qui est prévu dans notre plan comme projet de grande envergure, a trait au développement agricole à travers des cultures diversifiées. Nous espérons mettre tout cela en ?uvre avec l'appui de tous. Donc, en termes de bilan à proprement parler, nous pensons avoir fait beaucoup au plan social. Précisément pour les femmes, nous avons créé une grande coopérative appelée Coopérative de commercialisation de produits vivriers des femmes de Vavoua (Cocopava) qui marche très bien. Nous l'avons soutenue avec un fonds de 20 millions en vue de sa mise en place. Que vous inspire le changement intervenu à la tête du commandement militaire de la zone 5 et la révocation de Koné Zacharia?
Les Forces nouvelles font des efforts pour rassurer la population. Et les premiers responsables notamment le nouveau commandant de zone, le Cdt Wattao, a indiqué que c'était une question militaire, d'ordre disciplinaire et que les dispositions sont prises pour rassurer la population. Je crois que dans la foulée, lors de la rétrocession des activités de la commune au maire, une décision a été prise au profit des populations et portant sur la suppression des laissez-passer. Par ailleurs, le regroupement a déjà commencé, c'est un bon signe. Je pense honnêtement qu'on ne devrait pas avoir d'inquiétudes. On ne devrait pas penser que la zone pourrait constituer une arête dans la gorge du processus, c'est une situation qui devrait être maîtrisée très rapidement. A mon avis, je pense que les Forces nouvelles font preuve de beaucoup de bonne foi pour que la situation soit apaisée. Je leur fais confiance.
Interview réalisée par Paulin N. Zobo
Focus : Le centre socio-culturel, un don du Cdt Zacharia
L'acte notable que l'ex-com'zone aura posé est la construction du centre socio-culturel et sportif près de la mairie de Vavoua. En tout cas, aussi bien les élus que les populations lui sont reconnaissants pour cette réalisation qui permet aujourd'hui à la jeunesse d'avoir un lieu de divertissement. Le complexe comporte une grande salle de spectacle, un terrain de sport et un grand bar fonctionnel. Il a été inauguré, selon le directeur général de la radio Kavokiva (en Gouro : demeurons unis), par le PCA de la CIE-Sodeci, Zadi Kessy Marcel le 3 avril 2008. Et c'est d'ailleurs par cet évènement que la 71e radio de proximité a fait son lancement. Elle est l'oeuvre d'un opérateur privé qui attend le soutien de bonnes volontés pour la doter de logiciels adaptés L'autre satisfaction se situe au niveau de la sécurité dans la ville. Il n'y a plus de braquages ni d'incidents, affirment les élus. Une information confirmée par les responsables de la radio locale Kavokiva, MM. N'Goran Kouassi Steevens et N'Doua, enseignants au Lycée municipal, où un agent a été détaché pour veiller sur la quiétude des élèves et du personnel. Mieux, les Forces nouvelles, ont dit tous les intervenants, ont pris des dispositions particulières en faveur des fonctionnaires et agents de l'Etat si bien que ces enseignants invitent ceux qui avaient encore des doutes à les rejoindre.
P. N. Zobo

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