mardi 24 juin 2008 par Le Patriote

Une fête tirée par les cheveux. Annoncée pour être un événement titanesque, la célébration de la fête de la musique qu'organise le District d'Abidjan, chaque 21 juin de l'année, a été pour cette édition un véritable coup foiré. Cette année, la fête, qui s'est voulue éclatée sur l'ensemble des dix communes du District d'Abidjan, n'a pas suscité l'engouement des fêtes des grands jours auprès des mélomanes. La séquence programmée à l'Université de Cocody, par le District d'Abidjan, en collaboration avec la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (FESCI), s'est réduite à un attroupement d'un maigre public entassé sous deux bâches de fortunes, dressées pour l'occasion, sur l'esplanade de l'université. Prévue à 14h, c'est à 17h que s'achève la mise en place, pour faire place à des prestations de chorales et celles d'étudiants du département de musicologie de l'Université de Cocody. Suivent les animations "ambiance facile" ou " woyo" et quelques prestations d'artistes en herbe zouglou. La grande surprise, pour une fête d'une telle envergure, c'est qu'aucun artiste confirmé n'était de la partie. C'est dans une symphonie quelque peu inachevée, que cette séquence de l'université a pris fin.
Autre lieu, autre flop, le spectacle programmé à l'Espace "Henri Konan Bédié" d'Attécoubé. Là, des groupes chrétiens notamment Inspiration Divine, Abidjan Ouaga, Saraman Boy's, Buisson Ardent, Trompette et bien d'autres formations anonymes étaient programmés. Malheureusement, le spectacle n'a pas eu lieu à l'endroit indiqué, mais dans un maquis de la commune, sans que les mélomanes n'aient été avertis. A Port- Bouët également, les plateaux annoncés ont été purement et simplement annulés sans raison valable. C'est le cas du mythique groupe ivoirien de rock & roll : le Black Devils, avec leur inénarrable chef d'orchestre Désiré Bamba. Aucune communication n'ayant été faite autour de la prestation de ce groupe, qui draine d'ordinaire du monde, c'est devant les habituels clients du restaurant "le Réservoir" qu'ils ont grincé leurs guitares, avant de plier bagage pour la résidence de l'Ambassadeur de France, à Cocody. Comment a t-on pu en arriver là ?
Directeur de la Promotion Humaine et du Tourisme au District d'Abidjan, Guy Dogbo tente de d'expliquer ce flop : Dans l'ensemble, les deux tiers (2/3) de nos manifestations n'ont pas été une réussite. A Attécoubé et à Port- Bouët, les spectacles n'ont pas connu de succès. Cette année, nous avons voulu expérimenter la gestion de la Fête de la musique par chaque commune . Pour lui, ce revers est imputable au refus de certaines autorités municipales de mettre la main à la poche pour l'organisation des spectacles dans leurs différentes communes.
Autre chose invoquée par M. Guy Dogbo, c'est le penchant du public à voir prester les vedettes de la musique. Les artistes confirmés tuent la fête. La fête de la musique, c'est un plateau où l'on met des instruments à la portée de ceux qui ne sont pas confirmés en suscitant l'engouement populaire autour d'eux. Alors, quand le public voit que la brochette d'artistes n'est pas de renom, il ne se déplace pas , ajoute t-il. Tous s'accordent à dire que la fête de la musique 2008 a été un véritable bide. Pour les éditions à venir, le District gagnerait à reprendre les choses en main pour faire de la Fête de la musique, "un bal populaire" comme à ses débuts.
Moussa Keita

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