lundi 30 juin 2008 par Le Nouveau Réveil

La journée du vendredi 27 juin dernier a été très pénible pour les populations de la zone 5, à savoir les villes de Vavoua et de Séguéla. Et pour cause ! Demandant le retour de Zakaria Koné, l'ex-commandant de zone et réclamant le paiement des primes de 90. 000 frs, des éléments mécontents armés se réclamant proches du comandant Zakaria Koné ont manifesté bruyamment, paralysant ainsi toutes les deux villes. Il faut rappeler que depuis le 18 mai dernier, le commandement de la zone 5, Séguéla, a changé de commandant de zone suite à une sanction militaire qui a été prise contre l'ex commandant Zakaria Koné. Depuis cette date, le commandant Ouattara Issiaka alias Wattao a été nommé commandant intérimaire de la zone 5.
Aux environs de 7 heures 30 mn, ayant appris des bruits de bottes dans le camp dénommé''Highlander'', de l'ex-peloton mobile de la gendarmerie, camp de Zakaria Koné, situé au nord de la ville, sur l'axe Séguéla-Kani, deux responsables militaires, à savoir les lieutenants Silué, directeur de cabinet au commandement de la zone 5 et Konda, décident d'aller calmer lesdits éléments de ce camp. Arrivés à 08 heures 15 mn, ils ont essayé de calmer les éléments en colère. Chose qu'ils réussiront quelques temps après. Selon une source bien introduite, ''c'était les éléments de la première rotation qui manifestaient parce qu'ils n'avaient pas encore perçu les primes de 90. 0000 frs Cfa ". Pendant ce temps, à 9 heures 30 mn, d'autres nouvelles venant de Vavoua faisaient état de soulèvement des soldats de cette contrée.

Deux chefs militaires pris en otage à Vavoua
Ayant réussi à calmer et ramener les soldats à la raison, les chefs militaires ont été pris en otage par des soldats surexcités qui avaient pris position dans toute la ville de Vavoua. Le lieutenant Silué, le lieutenant Konda accompagnés du sergent Guy Charles seront bloqués à Vavoua. Selon toujours notre source, des tirs d'armes automatiques auraient été entendus dans toute cette cité.
Une fois de plus, la quiétude des populations a été troublée. A Vavoua comme à Séguéla, dès les premières heures de détonations d'armes automatiques suivies du vaste mouvement et circulation de voitures militaires, les populations affolées seront terrées chez elles jusqu'à hier dimanche matin.
Constatant des tirs nourris dans les villes et les différentes patrouilles militaires avec leurs armes, les commerçants et autres petits vendeurs ont fermé magasins, boutiques, marchés, commerces et gares. Une panique générale s'est emparée des deux villes.

La résidence de
Wattao attaquée
Parti à Bouaké, la veille, c'est-à-dire le jeudi soir, pour l'accueil du premier ministre dans le cadre de la célébration de l'an 1 de l'attentat contre le Fokker 100, le commandant de la zone a vu sa résidence être prise pour cible. Aux alentours de 14 heures, maitrisant une partie de Séguéla, les soldats dissidents se sont dirigés au quartier résidentiel. Une fois là-bas, ils vont s'attaquer à sa résidence. Les éléments commis à la sécurité, fidèles au nouveau commandant de zone, Wattao, vont riposter. Cette violente bataille entre ces deux factions va durer environ une heure. Les dissidents seront repoussés par la garde de la résidence. Par la suite, les soldats fidèles à Wattao vont boucler le périmètre du quartier résidentiel et l'Ouest de la ville. Vers 16 heures, la ville de Séguéla sera divisée en deux. Les parties Nord et Est seront aux mains des insurgés se réclamant de Zakaria. L'Ouest de la ville sera dirigée par les éléments de Wattao. Ils vont barricader les différentes artères afin de parer à toute éventualité.
A peine arrivé à Bouaké, Wattao, informé de la situation de sa nouvelle zone, s'organise et déploie de gros moyens. A bord de pick-up, des militaires puissamment armés prennent la direction de Séguéla et de Vavoua.

Les insurgés demandent
la protection de l'Onuci
Après leur forfait de la journée, voyant leur rêve brisé, les soldats insurgés, au cours de la nuit, demanderont pour certains, la protection à l'Onuci. Tandis que d'autres ont pris la poudre d'escampette, craignant des représailles.

Le calme est revenu à Séguéla et à Vavoua
Hier, dimanche 29 juin, l'an 1 de l'attentat contre l'avion du Premier ministre, les populations de Séguéla et de Vavoua sont enfin sorties pour se ravitailler. Quelques boutiques, magasins et autres petits commerces ont rouvert leurs portes. Les marchés également avaient été pris d'assaut très tôt le matin par les populations. Jusque dans l'après midi, un calme précaire régnait sur les deux villes qui avaient été le théâtre de vives tensions entre soldats mécontents et ceux fidèles à Wattao.

Bilan : 1 mort et 2 blessés
Selon toujours notre source, les différents affrontements et le soulèvement du vendredi dernier, auraient occasionné une perte en vie humaine et deux blessés. Information confirmée, plus tard, par la hiérarchie militaire à Bouaké.
Ayant eu les échos des évènements de Vavoua et de Séguéla, un impressionnant dispositif de sécurité a été mis en place dans la capitale des Forces Nouvelles. Afin de parer à toute éventuelle attaque.
DELMAS ABIB

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023