mardi 1 juillet 2008 par Notre Voie

L'étape de Sandégué a été la première du département de Bondoukou. Elle a débuté sous de bons auspices, avec une mobilisation pour le moins aussi grande que dans les premières.
Sandégué ! Plus de 100 km de piste après seulement 15 km de bitume menant à Bouméré. L'état de la voie fortement dégradée par ces temps de pluie, n'a pas empêché Mme Gbagbo de se rendre, lundi dernier, dans cette vieille ville pour entretenir la population. Et celle-ci lui a marqué son soutien par une mobilisation des grands jours. Gbagbo, ton pied mon pied. Le peuple barabo et Gbagbo, un mariage à vie, annonce une banderole déployée sur le lieu du meeting. Depuis le petit matin, des danses traditionnelles venues de toutes les régions de la sous-préfecture et des artistes locaux exécutent des prestations, alors qu'une fanfare et des jeunes parcourent les rues de la cité en scandant le nom de Mme Gbagbo et celui du président de la République. Les danses Naya de Talahini, Yagba de Kouassidougou, Palogo de Kouakankro, Kouroubi de Madam exécutée uni-quement par des femmes tenant des queues de b?uf ou de cheval, et Zémérékoutou de Yorobodi jouent sans discontinuer, à la grande joie de la population. Le vieux Lamine Ouattara, chef de canton, est présent avec tous les membres de sa cour. Il s'est, pour l'occasion, vêtu de ses habits d'apparat les plus précieux. Les chefs religieux, presque tous musulmans, sont également là au grand complet.
La longue attente n'enta-me en rien l'ambiance colorée de fête entretenue par le village depuis des heures que l'on rêve de voir apparaître la Première dame. Et la fête restera totale jusqu'à l'arrivée de la vice-présidente du FPI, à 11h 55. Elle a connu une crevaison de roue en chemin. Son arrivée donne lieu à un concert de son de fanfare, danses et chants. M. Ouattara Drissa, le maire qui a pris une bonne part dans l'organisation de la cérémonie accompagne la Première dame. A ses côtés, le député Ouattara Drissa et Mme Sita Ouattarra, ancienne député.
Après avoir rappelé que le président Gbagbo a déjà effectué une visite à Sandégué le 23 mai 2006, le maire se réjouit de ce que Mme Gbagbo a été présente à la cérémonie d'installation du sous-préfet de Yorobodi, à un moment où la région était dans la zone dite de confiance. Il demande à la Première dame de transmettre à son époux, la gratitude de la population pour les nombreux actes de développement qu'il a posés en peu de temps. Deux sous-préfectures et six communes dans le canton, avec la promesse de création d'un département à Sandégué. Le peuple barabo lui dit merci et attend patiemment la signature qui confirmera cette promesse, dira-t-il.
Au nom des populations locales, M. Ali Ouattara, censeur du lycée moderne de Tanda, dira que le peuple barabo reconnaît qu'il est un des parents riches de la politique de décentralisation initiée par le président Gbagbo. Le Barabo comptera désormais un département, trois sous-préfectures et sept communes. Nous aurons certainement un conseil général et avec les communes, le Barabo sortira de sa léthargie Il n'y aura plus de village sans école, sans centre de santé, sans lumière. Il n'y aura plus de mauvaise route. C'est un trésor immense que le président Gbagbo nous offre. Nous n'oublierons jamais cela. Vous n'êtes plus seulement, vous et votre époux, des êtres qui vivent, mais des êtres qui existent Soyez rassurésque nous ne vous tromperons pas. Ensemble, nous présenterons avec nos deux doigts, ce signe V comme valeur, vérité, victoire, voie de libération, comme vie. Comme chaque chose en son temps, le moment venu, nous dirons à la face du monde que si le couple Gbagbo n'avait pas existé, il aurait fallu l'inventer, soutiendra-t-il. Avant de s'adresser à la foule pour lui demander si elle consent de prendre Mme Simone Ehivet Gbagbo ici présente pour Première dame. Oui, répond la population. le mariage vient d'être célébré devant les 35 chefs traditionnels, conclu alors M. Ali Ouattara dans un tonnerre d'applaudisse-ments.
Dans un long chapelet de doléances, il demandera, entre autres, la création de nouvelles sous-préfectures, la reprise du programme présidentiel d'électrification car seulement 11 villages sur 35 sont électrifiés dans le canton, l'affectation de sages-femmes dans les centres de santé de Dimandougou, Banakagni-Sokoura, Namassi, Massadougou et Awahikro. Il souhaite également l'installation du sous-préfet de Dimandougou et l'érection du collège municipal de Sandégué en lycée.
Mme Simone Gbagbo, émue par tant de chaleur humaine et de générosité de la population qui lui a offert entre autres sept b?ufs, adressera un grand remerciement aux uns et aux autres. Avant de rendre hommage à l'ancien député Ouattara Sally qui est devenue sa soeur, et Kamagaté Souleymane, un fidèle parmi les fidèles du FPI, grâce à qui, selon elle, le parti a été connu et implanté à Sandégué.
Après avoir rassuré les populations quant à l'obtention prochaine de leur département, Mme Gbagbo s'interroge : Pourquoi malgré la crise, le président Gbagbo crée des départements et des communes ? Pourquoi ne fait-il pas comme le PDCI ? Pourquoi la crise est-elle arrivée ? Où compte-t-il aller avec les Ivoiriens ?. Autant de questions auxquelles la Première Dame a apporté des réponses avant d'avancer que ce que le président Gbagbo propose, c'est une nouvelle façon de gouverner, une nouvelle façon de distribuer les richesses du pays. Ce qui n'a pas marché dans la vision du PDCI et d'Houphouët Boigny, c'est que la richesse est restée en haut et n'est jamais descendue dans les villages. Dans le projet du FPI et de Laurent Gbagbo, il a été décidé que les biens du pays profitent à tous les Ivoiriens, qu'ils soient en ville ou au village. C'est pourquoi il crée les communes et les départements. C'est ainsi qu'il réalise sa promesse pour laquelle il disait : donnez-moi le pouvoir et je vous le rendrai, explique-t-elle. Avant de demander à la population d'accorder un autre mandat au président Gbagbo afin de lui permettre de réaliser pleinement son programme entravé par la crise.
Pour ce faire, les uns et les autres doivent comprendre la nécessité d'avoir les élections cette année. Et cela passe, selon elle, par le désarmement. Je ne parle pas de regroupement, je dis bien le désarmement des ex-rebelles. Ils ne font plus la guerre mais ils ont des armes et vont faire souffrir les gens. Il faut qu'on les regroupe et qu'on leur retire les armes, et que les FDS se déploient sur toute l'étendue du territoire avant les élections, martèle-t-elle.
Après Sandégué, Mme Gbagbo est encore reçue dans la commune de Manakagni-Tomora, où un accueil toujours chaleureux lui est réservé. Dans un village pavoisé aux couleurs nationales et où les hommes, les femmes et les jeunes se sont mobilisés pour Mme Gbagbo. Toujours avec chants, danses et fanfare.


Paul D. Tayoro envoyé spécial

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