vendredi 4 juillet 2008 par Nord-Sud

La mutinerie des ex-combattants des FAFN dans le Worodougou est en train de s'estomper. La démobilisation a effectivement commencé.

Les soldats des Forces nouvelles (FN), qui s'étaient mutinés le 28 mai dans les villes de Séguéla et Vavoua (centre-ouest de la Côte d'Ivoire), ont accepté hier de cesser leur mouvement et certains à être démobilisés, a-t-on appris auprès des FN. Une soixantaine de mutins de Séguéla, qui s'étaient retranchés dans un camp à l'extérieur de la ville, ont été transportés dans l'après-midi sous escorte des casques bleus de l'ONU et des soldats français de l'opération Licorne dans la ville de Kani (environ à 50 km au nord). Un autre groupe est parti peu avant 20H00.


A Kani, chaque mutin a perçu sa "prime de démobilisation" de 90.000 Fcfa, une allocation mensuelle prévue par l'accord de paix de Ouagadougou signée en mars 2007 entre les FN et le président Laurent Gbagbo.


Les autres mutins seront regroupés en plusieurs "vagues", selon le porte-parole militaire des FN, Seydou Ouattara.


A Vavoua, "tout est rentré dans l'ordre. Ils ont présenté des excuses", a ajouté Seydou Ouattara, précisant que l'état-major allait rapidement répondre aux "griefs" des mutins de Vavoua qui réclamaient de meilleures conditions de vie


Le général Soumaïla Bakayoko, chef d'état-major des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN) s'est rendu à Séguéla et à Vavoua le 2 juillet pour mettre fin au mouvement d'humeur de ses hommes. Le premier responsable des FAFN a connu des fortunes diverses à Séguéla et à Vavoua. A Séguéla, la rencontre avec les militaires dans la matinée n'est pas allée à son terme. Le général a dû quitter le camp génie? qui sert de lieu de regroupement des ex-combattants suite à des propos discourtois du caporal Bakayoko Bakary qui a annoncé que les soldats de Séguéla ne reconnaissent que Koné Zakaria, comme seul commandant de zone. Ce dernier a été déchu le 15 mai dernier par l'état-major des FAFN. C'est pourquoi, ils lancent un ultimatum de 72 heures pour que celui-ci soit rétabli dans ses fonctions. Et d'ajouter que seul Zackaria peut les désarmer. Une sortie qualifiée d'acte d'indiscipline et d'insubordination et qui a poussé le général à quitter les lieux. Après ce couac, le général Bakayoko a mis le cap sur Vavoua dans l'après-midi. Contrairement à Séguéla, la rencontre de Vavoua dans les locaux de la scierie SIFCI a permis au général et aux soldats d'aborder les problèmes qui ont poussé à la mutinerie, selon le caporal Soro Zana Yaya dit ''Yanez'', un des chefs de file du mouvement. Selon notre source, les éléments de Vavoua ont expliqué au général que leurs conditions de vie se dégradent depuis un mois. ''Nous ne sommes plus pris en compte dans les traitements médicaux. Nos ordonnances ne sont plus payées par le com secteur. Et plus grave, nos rations alimentaires, appelées généralement popote ont été diminuées, expliquent-ils. Aussi les éléments ont l'impression qu'on veut se débarrasser d'eux, car dit Yanez, ce sont ceux qui reviennent du regroupement qui subissent ce genre de traitement. Les soldats de Vavoua ont exprimé leur solidarité au secrétaire général des FN par le biais du chef d'état-major, le général Soumaïla Bakayoko et au nouveau commandant de zone Issiaka Ouattara dit Wattao. Se désolidarisant de leurs camarades de Séguéla, les soldats de Vavoua ont exprimé leur attachement à Wattao comme leur com zone en remplacement de Koné Zakaria. Nous ne sommes pas contre l'arrivée du commandant Wattao à la tête de la zone. Notre soulèvement est pour obtenir une meilleure condition de vie, soutiennent-ils Et d'ajouter que cela est une décision de la hiérarchie. Les soldats que nous sommes, ne pouvons que nous y soumettre, précise-t-il. En attendant la suite que le général a promis leur apporter dans quelques jours, les manifestants ont décidé et obtenu que leur chef de sécurité Yéo Dramane dit cimetière? et leur com secteur Hié Charles, quittent leurs postes respectifs de Vavoua. Ceux-ci sont désormais à Séguéla. Nos tentatives pour rentrer en contact avec le com zone, Wattao n'ont pas abouti. Les populations de Séguéla ont marché mercredi matin. Ainsi, jeunes, femmes, chefs de villages, guides religieux et vieux des cinq grandes familles traditionnelles de Séguéla ont sillonné les principales artères de la ville pour crier leur ras-le-bol et exiger l'application stricte des accords politiques de Ouagadougou. En remettant la motion rédigée à ce propos, le porte-parole des marcheurs, Bakayoko Mamadou, a exprimé au préfet de Séguéla Fofana Brahima, le responsable de l'ONUCI et le commandant qui ont reçu chacun copie, que les populations de Séguéla sont fatiguées de la guerre. Elles ont cependant exprimé leur soutien à l'accord de Ouagadougou et exigé son application, seule voie de sortie de la crise. Selon les populations, l'accord de Ouaga est le garant du désarmement, gage du retour de la sécurité à Séguéla. Les destinataires du message ont salué la démarche et promis rendre compte à qui de droit.


Bayo Fatim Correspondant regional

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023