samedi 5 juillet 2008 par Notre Voie

La dernière visite rendue par les populations du département de Toulepleu au chef de l'Etat a suscité une vive polémique. Pourtant pour le député Bernard Gbon Guy, il n'y a pas de quoi fouetter un chat.
Notre Voie : Monsieur le député, la dernière visite que les populations du département de Toulepleu ont rendu au président de la République a fait couler beaucoup d'encre et de salive. Certains journaux ont fait croire que le chef de l'Etat a traité ses hôtes de libériens. Qu'en est-il exactement ?
Bernard Gbon Guy : Je vous remercie de l'opportunité que vous m'offrez de parler de ce sujet. Sur la question, il y a eu effectivement beaucoup de commentaires. Je m'interroge sur le but de toute cette agitation. Ceux qui s'agitent autour des propos du président de la République veulent-ils nous faire croire qu'ils nous aiment ? Ces personnes qui se sont répandues dans les journaux pensent-elles qu'à Toulepleu il n'y a pas suffisamment d'intellectuels pour analyser à sa juste valeur, le message du chef de l'Etat ? Est-ce que cette levée de boucliers vise à opposer le peuple de Toulepleu au président Gbagbo. Voilà autant de questions qui me sont venues à l'esprit.

N.V. : Laquelle des hypothèses vous apparaît plausible ?
B.G.G. : Je pense qu'on peut deviner aisément l'objectif de ceux qui s'agitent. Je crois qu'il y avait beaucoup d'intellec-tuels dans la délégation qui a rendu visite au chef de l'Etat. Je peux citer M. Tiéoulou Félix, magistrat de formation et secrétaire général du gouvernement, le préfet Mohiro René, préfet de la région du Fromager, le professeur Voho Sahi, conseiller spécial du président de la République et bien d'autres cadres de Toulepleu qui ont pris part à la visite. Ceux-là peuvent valablement décortiquer un message ; et celui que le président Gbagbo a livré ne leur a pas paru insultant ou déshonorant.

N.V. : Quel est donc selon vous l'objectif visé ?
B.G.G. : Nous pensons que le seul objectif recherché par ces personnes est d'opposer les populations de Toulepleu au président Gbagbo. Mais c'est peine perdue car personne ne peut opposer le département de Toulepleu au président Gbagbo. Tous ceux qui crient au scandale aujourd'hui ne sont pas fait entendre quand notre région était le théâtre de la guerre. Il y a eu des morts, des villages ont été rasés. On n'a pas entendu ceux qui aiment tant Toulepleu. Ils estiment que le président nous a insultés et traités de libériens. Ce qui est archi-faux.

N.V. : Honorable, pouvez-vous restituer la quintes-sence de ces propos du chef de l'Etat et dire comment vos populations les ont perçus ?
B.G.G. : Le président a tenu un discours de près de trente minutes sous les applaudissements de la population. Je n'ai pas à commenter les propos du chef de l'Etat qui est un grand historien et un patriote convaincu. Je suis sûr d'une chose. C'est qu'il n'y a aucun nuage entre le président Gbagbo et les populations de Toulepleu. Le président s'est rendu déjà trois fois à Toulepleu. Il y est allé en 1991, en 1996 et le 16 juillet 2006. Laurent Gbagbo n'a jamais insulté le peuple de Toulepleu qu'il aime beaucoup.

N.V. : Monsieur le député, pouvez-vous dire un mot sur la situation géographique de votre département ?
B.G.G. : Il faut savoir que chez nous à Toulepleu, il y a deux grands fleuves que sont le Nuon et le Cavally. Le Nuon fait office de frontière naturelle entre la Côte d'Ivoire et le Liberia. Le fleuve se jette dans la mer au niveau de Buchana qui abrite le deuxième port du Liberia.
Quant au fleuve Cavally, il prend sa source dans le mont Nimba et traverse les départements de Danané et Toulepleu. Pendant la période coloniale, avant le tracé des frontières, le territoire de Toulepleu appartenait déjà à la France et les populations parlaient le français. Mon grand père qui était chef de tribu gérait des villages qui se trouvent aujourd'hui au-delà de la frontière. Il s'agit des villages de Niko, Blowouè, Tehibly et j'en passe. Les populations desdits villages sont nos frères. Nous avons des totems communs. Avec le tracé des frontières, ces frères se sont retrouvés au Liberia.

N.V. : Quel est aujourd'hui, l'état d'esprit des populations de Toulepleu après cette visite au président et les commentaires qui l'ont suivie ?
B.G.G. : C'est dans les journaux que j'ai appris qu'il y a eu un choc au niveau de la population. La réalité est tout autre. Les populations sont parties satisfaites de chez le président de la République. Elles sont heureuses des liens forts qui les lient au chef de l'Etat et ne manqueront pas d'occasion pour les raffermir. Il n'y avait rien de négatif dans ce que le président a dit. Ceux qui tirent les ficelles pour en tirer des dividendes politiques perdent leur temps. A Toulepleu, c'est le FPI qui a pignon sur rue et rien ne pourra nous détourner de notre militantisme au FPI et de notre attachement à la personne du président Laurent Gbagbo.


Interview réalisée par Junior Dekassan

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023