samedi 5 juillet 2008 par Le Patriote

Marcoussis ! Il ne s'agit surtout pas de la banlieue parisienne qui a abrité les toutes premières négociations sur entre les belligérants de la crise ivoirienne. C'est plutôt la dénomination du Grin, espace d'échanges et de débats entre militants du RDR du quartier Wasakara, dans la commune de Yopougon. Marcoussis n'a vraiment rien d'extraordinaire. Juste un petit espace coincé entre plusieurs habitations et magasins au bord d'une voie très fréquentée dans le quartier populaire de Wassakara. C'est là que, avant-hier nuit, une patrouille de police a enlevé des militants du RDR au nombre de 18. Conduits tout d'abord au commissariat du 16e Arrondissement de Yopougon, ils se sont par la suite retrouvés à la préfecture de Police, au Plateau. Sans trop savoir ce qui leur était exactement reproché. Il a fallu attendre 22 heures pour que les plus chanceux soient remis en liberté. Les autres ont passé la nuit au violon de la préfecture de police. Avant de regagner leurs domiciles le lendemain c'est-à-dire hier à 5 h du matin. En fin d'après midi, ils ont été accueillis en héros dans leur ?'grin'' après leur libération. Et parmi les illustres personnalités qui sont venues leur apporter soutien et réconfort, figurent le premier responsable du RDR dans la commune de Yopougon, Imbassou Ouattara et le maire de la commune de Ouaninou, Diomandé Amara.

Le calvaire des ?'détenus''
Bakayoko Aliou, porte-parole des 18 militants enlevés a raconté leur calvaire : Nous nous expliquons difficilement les raisons de notre arrestation. Nous étions ici comme à notre habitude. Notre débat portait sur l'enquête qui se déroule dans la filière café cacao. N'étions-nous pas libres de parler de ce problème? Nous continuons encore de nous interroger. Ce qui est certain, c'est que nous avons décidé pendant nos heures creuses de parler de tout ce qui concerne la Côte d'Ivoire. Et cela, personne ne peut nous empêcher de le faire. Quoiqu'il en soit, nous sommes obligés de faire la politique ou de la subir. Nous nous, avons choisi la première option. Si c'est qui gène ceux qui nous ont arrêtés, nous pensons que c'est peine perdue, parce que cette arrestation et celles qui suivront ne nous effraient pas. Nous sommes une structure légale, et tout ce que nous faisons est su de tous nos riverains. ?'Légal'' est en effet la qualification qui convient à l'existence de ce ?'grin'' qui dispose de statuts et règlements intérieurs enregistrés sous le No 4599/ DGA du 24 octobre 2007. Ce n'est pas le cas pour les nombreux agoras et parlements qui sont des tribunes d'injures et de calomnies de l'opposition. Et puis, contrairement aux animateurs de ces agoras, qui sont des vagabonds, nos militants ont des activités. Ils viennent ici (NDLR dans le ?'Grin'') quand ils ne sont pas au travail. Ce ne sont donc pas des bandits a tenu à préciser Imbassou Ouattara: Nous prônons la discipline. Si nous remarquons que l'un des nôtres a un comportement qui ne rentre pas dans notre ligne, nous le rappelons à l'ordre a ajouté Sié Rémi, président de ce ?'Grin''. Avant de préciser que cet espace n'est pas qu'une tribune politique. C'est aussi et surtout une tribune sociale. Nous exposons nos problèmes sociaux pour tenter d'y apporter des solutions.. Mais une chose est sûre, les animateurs de cet espace et les militants du RDR n'entendent pas se laisser intimider par ces enlèvements. Nous sommes déterminés. Ce qui s'est passé les années passées ou nos amis et frères ont été enlevés et assassinés ne se répétera plus. Nous allons continuer nos débats. Car il y va de notre avenir et de celui de nos enfants ont-ils lâché presqu'en ch?ur.
Yves-M. ABIET

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