mardi 15 juillet 2008 par Fraternité Matin

Les conducteurs de véhicules de transport en commun (gbakas et wôro-wôro et certains taxis) ont observé, dans la journée d'hier, un arrêt de travail pour protester contre la hausse du prix du carburant. Dans les communes de Yopougon et d'Abobo que nous avons sillonnées entre 10 heures et 11 heures 30, aucun véhicule de transport en commun ne circulait.

A la gare Lavage de Yopougon Sicogi, sur 600 taxis intercommunaux (wôro-wôro), 10 ont été mis en circulation par le syndicat des chauffeurs pour les urgences, les cas de maladie notamment. La voie qui part de la Siporex à la Gesco, habituellement embouteillée, est quasi déserte. Dans certaines stations-services, des taxis sont stationnés. Les arrêts de bus ont été pris d'assaut par de nombreuses personnes. A Abobo, la population s'est plutôt résignée à marcher. C'est le cas de Madame Monka. Cette dame, accompagnée de ses deux enfants dont un est porté au dos, est obligée de se rendre à Abobo à pied.




Cette grève se déroule au moment où les transporteurs ont augmenté le prix du transport. On s'en souvient, cette hausse qui varie de 50 à 100 francs en fonction des destinations, est intervenue dès l'annonce de l'augmentation du prix du carburant à la pompe. Ainsi, Adjamé-Sideci qui coûtait 300 francs est passé à 350 francs. Le coût du transport du quartier Niangon est lui aussi passé à 350 francs au lieu de 300 francs. Pour la destination Adjamé- Siporex, il y a eu une augmentation de 50 francs. En ce qui concerne Anyama, par contre, la hausse est de 100 francs. Et le coût du transport de Williamsville Macaci à Adjamé Saint Michel est passé de 200 à 300 francs.




La protestation d'hier vise, selon M. Diarrassouba Ibrahim, membre du Syndicat des conducteurs de taxis intercommunaux de la gare Lavage, à inciter le gouvernement à revoir à la baisse le coût du carburant. Car, la population n'arrive pas à supporter cette nouvelle hausse du coût du transport, a signalé M. Idrissa Bakayoko, président du Réseau des organisations syndicales des transporteurs routiers automobilistes de Côte d'Ivoire. Il affirme que le nombre de clients a considérablement baissé depuis une semaine.




Par contre, les conducteurs de gbakas qui font la ligne Abidjan-Bingerville en passant par la commune de Cocody n'ont pas observé d'arrêt de travail.




Nimatoulaye Ba




Port-Bouet, Koumassi Treichville Adjamé



Des milliers de passagers à l'assaut des bus



Déclenchée hier matin à Abidjan, la grève des transporteurs, a été largement suivie par les Gbaka et wôrô-wôrô à Adjamé et dans les communes d'Abidjan Sud. C'est-à-dire Port-Bouët, Koumassi, Marcory, Treichville. Sans qu'aucun acte de barbarie n'ait été déploré. C'est aux environs de 08 heures que tout a débuté à Adjamé, selon des témoignages. Les chauffeurs de gbaka et de wôrô-wôrô ont été invités par leurs pairs, à arrêter le travail, pour une période indéterminée, faute de quoi ils subiraient les conséquences de leur entêtement. La même démarche se poursuivait pendant ce temps dans les autres communes d'Abidjan. Ainsi, le mouvement de grève qui paraissait pourtant timide aux premières heures, va prendre de l'ampleur dans toutes les communes d'Abidjan Sud, aux environs de 09 heures. De Port-Bouët, à Treichville en passant par Koumassi et Marcory, les wôrô-wôrô ont fini par garer. Abandonnant ainsi, des milliers de passagers aux autobus de la Sotra et à quelques taxis têtus. Auxquels s'ajoutent les cars et autres véhicules de transport inter urbains. Quelques taxis intercommunaux, reliant la commune du Plateau à la gare de Bassam, à Treichville, étaient également de service hier jusqu'à la mi-journée. Selon M. Tehua N'Sôkô, président de cette gare, l'information invitant les transporteurs au débrayage ne lui est pas parvenue. En effet, explique-t-il, certains responsables des transporteurs appellent à cesser le travail pendant que d'autres invitent à sa poursuite.



Casimir Djezou



Anyama



La gare routière est restée vide



La gare routière d'Anyama qui grouille habituellement de monde était désespérément vide. Les taxis-villes et les minicars communément appelés Gbaka et qui assurent la liaison Anyama-Abidjan ont arrêté toute activité hier. Les transporteurs répondaient ainsi à un mouvement de grève dénommée ville morte lancé par un collectif de leur corporation pour protester contre la récente augmentation du prix du carburant. Toutefois, nos camions ont commencé à circuler tôt ce matin comme d'habitude. Mais, aux environs de 7 h 30 minutes, nous avons été informés de ce que des manifestants ont bloqué la voie principale au niveau du Banco, dans la commune d'Abobo. Par mesure de sécurité, nous avons tout arrêté, révèlent des responsables syndicats locaux de transporteurs de la cité de la cola, pour dire qu'ils ne se reconnaissent pas dans cette grève. Evidemment, cet arrêt de travail a sérieusement perturbé les autres secteurs d'activités économiques. Fort heureusement, tout le commerce était resté ouvert.



Par ailleurs, par peur de représailles, les véhicules en partance pour Abidjan étaient obligés de descendre leurs passagers au corridor de N'Dotré, situé sur la route d'Anyama. Ce lieu était ainsi devenu pour la circonstance une gare routière. Je viens de Bondoukou. J'habite Marcory et le chauffeur me laisse ici. Que vais-je faire? Se demande un passager, désemparé.



Cependant, la circulation était normale à Divo, Agvoville, Adzopé, Abengourou, Grand-Bassam, Bonoua, Yamoussoukro, Daloa



Kouamé Alfred



correspondant local



San-Pedro



Les taxis ont garé par prudence



Les Pétrussiens (habitants de San-Pedro) ont été surpris hier matin par l'arrêt de travail des chauffeurs de taxi. Selon M. Dassina Diomandé, secrétaire général du Syndicat des chauffeurs de taxi ville de San-Pedro (SYCTAS) joint par téléphone, cet arrêt de travail n'est pas un mot d'ordre de son syndicat. Dimanche, des individus qui certainement entendaient dénoncer la hausse du prix du carburant, ont parcouru les quartiers microphone en main, pour informer la population qu'il n'y aurait pas de marché lundi. Et que les magasins seraient fermés. Ce serait donc une ville morte. Par prudence, les chauffeurs de taxi ont préféré garer leur véhicule pour observer. Hier, jusqu'à 15 heures, aucun taxi ne circulait en ville. Le marché de la Cité (quartier de San Pedro), de même que les magasins étaient ouverts.



Martial Detchi



Correspondant régional

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023