mercredi 16 juillet 2008 par Fraternité Matin

Commencé le lundi 14 juillet, l'arrêt de travail observé dans le milieu du transport public a été reconduit avec beaucoup plus de fermeté hier dans toutes les communes d'Abidjan. Ceci, malgré l'annonce faite, la veille, par Coulibaly Délinpelna Gervais, porte-parole du Président de la République. Lequel, après avoir promis la sécurité aux transporteurs, les invitait à mettre fin à la souffrance des usagers en reprenant impérativement le travail. Sur les raisons de la remise en cause de tous les engagements pris, nous avons cherché à en avoir davantage auprès de personnes ressources.
Pour Diaby Ibrahim, du Syndicat national des transporteurs des marchandises et voyageurs de Côte d'Ivoire (Sntmvci), l'arrêt des véhicules de transport est imputable aux services de sécurité qui n'étaient pas au rendez-vous. Et il s'en explique: Les véhicules qui ont commencé à circuler très tôt le matin ont été pris à partie par des manifestants agissant par groupes isolés. A 8h 30 déjà, nous avons enregistré 12 véhicules cassés par les vandales. Il s'agit d'un taxi au Banco 1, onze minicars (gbaka), à savoir sept à Abobo et quatre à Yopougon.? Le secrétaire national de ce syndicat des transporteurs fait savoir que c'est bien parce que la sécurité n'était pas de mise que les conducteurs de gbaka et taxis ont levé le pied pour préserver l'outil de travail. Ceux des véhicules qui avaient circulé lundi ont finalement rejoint les autres, paralysant du coup toutes les dix communes d'Abidjan. Cette version des faits est partagée par Abdoulaye Sylla, président de la Fédération nationale des syndicats des chauffeurs (Fensc-ci). Il accuse les forces de l'ordre de n'être pas sorties à temps pour sécuriser les véhicules qui avaient commencé à rouler à Yopougon et Abobo.
S'agissant des taxis (compteurs, communaux et woro-woro), c'est un arrêt de travail qu'observent les conducteurs. Selon Coulibaly Ladji, le secrétaire général du Syndicat des conducteurs des taxis de Côte d'Ivoire (Sctci), la grève a été décidée par rapport à la nouvelle tarification des taxis. Il déclare: Nous attendons la signature de l'arrêté interministériel sur la nouvelle tarification. Laquelle, conformément à la hausse du carburant fait passer la chute de 30 à 40 f.? Coulibaly Ladji relève, en outre, un autre point de revendication des conducteurs de taxis. Ceux-ci protestent contre le maintien par leurs employeurs, de l'ancienne dotation journalière en carburant qui leur est octroyée. Celle-ci, portant sur 17 litres de gasoil dont le coût est retiré de la recette journalière ne suffit plus, selon leur porte-parole. Contrairement donc aux gbaka dont l'arrêt de travail est imposé pour raison sécuritaire, les conducteurs de taxis ont décidé, eux-mêmes de leur débrayage.

Landry Kohon




Yopougon et Cocody paralysées

La grève des conducteurs de transport en commun s'est radicalisée dans les communes de Yopougon et Cocody. Les conducteurs de taxis, qui dans la journée du lundi n'avaient pas observé un arrêt de travail, sont entrés dans la danse. Des détachements des agents des Forces de l'ordre sont déployés à tous les grands carrefours de ces deux communes. Bon nombre de personnes étaient obligées de marcher où d'emprunter les bus.
A Cocody, seules les voitures des particuliers circulent, rendant ainsi la circulation fluide. Quelques conducteurs de taxis travaillent à l'insu des initiateurs du débrayage. Par mesure de prudence, ils font passer les clients pour des membres de leur famille. Au dire d'un conducteur de taxi, qui n'a pas voulu décliner son identité, Les journées d'hier et d'aujourd'hui sont les plus chaudes. Car, les grévistes ne comptent pas lâcher prise.? Selon lui, le débrayage risque d'être illimité si les conducteurs n'obtiennent pas satisfaction au bout de 3 jours. Dans un taxi que nous avons emprunté, aux environs de 8 heures, la course d'Angré aux II Plateaux est fixée à 2500 francs. Compte tenu des risques encourus, le conducteur est obligé de faire de longs détours.
A Yopougon, par contre, les particuliers, avec l'aide des syndicalistes de conducteurs de wôro-wôro (taxis intercommunaux), s'adonnent au transport. En contrepartie, ils leur payent la somme de 200 à 300 francs par voyage, affirme Bertrand Philippe Rouan, membre d'un syndicat de conducteurs de wôro-wôro à la gare Lavage de Yopougon. Cela nous permet de juste avoir notre argent de poche. Et les particuliers ont, en retour, de quoi acheter leur carburant?, précise-t-il.

Nimatoulaye Ba




Des véhicules personnels remplacent les taxis

La grève des transporteurs liée à l'augmentation du prix du carburant à la pompe a suscité une nouvelle catégorie de véhicules de transport en commun dans les gares routières. Certains travailleurs n'ont pas hésité hier à mettre leurs véhicules personnels à la disposition des usagers, face à la pénurie des taxis et autres minicars de transport en commun, appelés communément gbaka?.
Gare routière d'Adjamé, il est un peu plus de 14h.En face d'une des grandes compagnies de transport, qui dessert le centre du pays, se retrouvent un nombre impressionnants de voyageurs qui viennent d'arriver. Contrairement à son habitude, la grande gare d'Adjamé ne grouille pas de monde, la circulation est fluide. Les voyageurs, certains tenant des sacs à main, d'autres des sacs de vivriers à leurs côtés, attendent une occasion pour retrouver leurs domiciles respectifs. Je vais jusqu'à Koumassi. Je ne sais pas comment y arriver avec ces sacs d'igname?, se plaint dame Aya C. Au même moment, comme si ses plaintes avaient été entendues, elle est approchée par un des nombreux jeunes coxers qui lui propose les services d'un véhicule banalisé garé à quelques mètres d'elle. Madame, Koumassi c'est 500f. Mais je laisse tous les clients au grand carrefour?, lance le chauffeur, à l'endroit de la dame et des trois autres clients qui attendent d'embarquer.
Depuis le matin, nous confie un coxer, plusieurs véhicules banalisés s'adonnent à cette activité, sans respecter les tarifs appliqués habituellement.
Le constat est le même au niveau de la gare Siporex de Yopougon. Là encore, les voyageurs qui arrivent de l'intérieur du pays, sont soumis au même régime. A la différence d'Adjamé, ici, les plus courageux relient leur quartier à pied. Quand leurs bagages sont transportés dans des brouettes par des adolescents, moyennant la somme de 100f à 200f.
Outre ces voyageurs qui veulent se déplacer, nombre d'entre eux sont assis à côté de leurs bagages dans les différentes gares, en attendant une éventuelle occasion pour rejoindre leur domicile.
Selon des sources proches des transporteurs grévistes, dès ce matin, tous les véhicules personnels seront interdits de circuler, afin d'éviter de perturber le mouvement de protestation contre la hausse du prix du carburant.

Marc Yevou




Mabri appelle à la discussion

Rentré, hier soir, de Malabo, en Guinée équatoriale, où il était en mission, le ministre des Transports, El hadj Mabri Toikeusse, s'est prononcé à sa descende d'avion, sur la grève des transporteurs. Grève qui, rappelons-le, paralyse depuis lundi, la ville d'Abidjan. Pour le premier responsable du secteur, il est temps de discuter avec les transporteurs, afin de trouver une solution à leurs préoccupations. Qui, avoue-t-il, sont réelles. Je pense qu'il n'y a pas d'autres solutions que la discussion. Je vais donc les inviter dans les jours prochains afin qu'ensemble, nous trouvions un terrain d'entente pour le bonheur des populations. Nous parlerons de toutes les questions concernant le secteur des transports de sorte qu'une solution définitive soit trouvée. Et je sais pouvoir compter sur eux?, a-t-il promis. Le ministre des Transports, joignant l'acte à la parole, se propose de recevoir à 11 h les propriétaires et patrons de syndicats de transporteurs et à 15 h les syndicats de chauffeurs, certainement pour confirmer les résultats des discussions que le porte-parole de la Présidence a eues, hier, avec les acteurs de la filière.

C. Djezou



Le mot d'ordre de grève levé

Les dernières négociations menées pendant plusieurs heures hier soir par Gervais Coulibaly, porte-parole du Président de la République, avec les responsables syndicaux des consommateurs, transporteurs et commerçants, ont été fructueuses. Ces derniers, qui se disent assurés d'être reçus incessament par le Chef de l'Etat, le Président Laurent Gbagbo, pour voir la suite à donner à leurs principales revendications par rapport à la cherté de la vie, ont unanimement décidé de la levée du mot d'ordre de grève. Au terme de la rencontre, chacun des dirigeants syndicaux a, à travers la presse, lancé à ses militants de base, une invitation à la reprise effective du travail aujourd'hui matin.
Front uni contre la cherté de la vie. Tel est le cadre dans lequel se reconnaissent les responsables de l'arrêt de travail depuis lundi dans le transport et le commerce. Il s'agit de Soumahoro Falikou, président dudit Front et président du collectif des associations des commerçants, Diaby Drissa, président des détenteurs de taxis,. Diakité Yacouba, président de la Fédération des chauffeurs, N'Guessan Kouakou, président de l'Union générale des consommateurs et de Bah Jean Enock, SG du Congrès pour la renaissance ivoirienne. Au nom de leurs organisations respectives, ces personnes ont décidé de la grève pour protester contre la hausse vertigineuse du prix du carburant, qui a conduit à une flambée généralisée des prix dans tous les domaines.
Si rien n'a filtré des discussions avec Gervais Coulibaly, les grévistes disent avoir été satisfaits de la réponse donnée à leur principale doléance du jour. A savoir, être reçus par le Président Laurent Gbagbo en vue de trouver les solutions adéquates à toutes leurs revendications liées à la cherté de la vie.

Gervais Coulibaly, porte-parole du Président de la République, les a rassurés en ces termes: Je transmettrai au Président de la République votre doléance et je puis vous affirmer que vous aurez la réponse dans les 24 h.?

Landry Kohon



Taxis-ville et taxis-brousse ont garé à Bassam

Sous un temps pluvieux, les habitants de la vieille ville balnéaire ont éprouvé mille et une difficultés pour vaquer à leurs occupations quotidiennes. Le secteur des transports n'a pas fonctionné, hier, à Grand-Bassam. Jusqu'à la mi-journée, taxis-ville et taxis-brousse n'ont pas roulé. Le mot d'ordre de boycott des différents syndicats de transporteurs et de chauffeurs est largement suivi. Rencontré tôt le matin à la gare d'Abidjan, un travailleur, la mort dans l'âme, n'a pu rallier son lieu de travail. J'ai appelé à mon service pour rendre compte à mon supérieur hiérarchique?, se complaint-il, amer, devant la situation qui prévaut. Interrogé, un gréviste confie que l'augmentation des prix à la pompe est excessive, inopportune et injustifiée?. S'il s'agit de 30 à 50 francs, cela peut se comprendre, mais monter jusqu'à plus de 180 francs le litre d'essence, c'est de la provocation , renchérit un groupe de jeunes coxers postés devant le grand marché pour bloquer les briseurs de grève et autres récalcitrants. Pourtant, à la gare d'Aboisso, les véhicules chargent des passagers pour Abidjan. Oh ! Ne vous inquiétez pas, ils les déposent au corridor puis rebroussent chemin?, m'interrompt, sèchement, un badaud. Taxis pas rouler aujourd'hui?, répètent-ils en choeur. Une commerçante rouspète devant le prix fixé par le propriétaire d'un pousse-pousse? qui réclame 500 francs au lieu de 250 francs qu'elle paie d'habitude pour le transport de ses bagages. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, elle agrée le deal: si je n'accepte pas, on ne mangera pas à la maison?. Seuls les transports sont paralysés. Les banques, la mairie, le palais de justice et autres administrations et services fonctionnent normalement, à Grand-Bassam.

Seck Momar
Correspondant local



Taxis et gbaka ont roulé à Daloa

Les journées d'hier et d'avant-hier ont été des jours ordinaires à Daloa. Comme à l'accoutumée, la gare routière a grouillé de monde. Les mini-cars communément appelés ?'Massa'' et ?'Gbaka'' stationnés, ont normalement circulé; faisant le plein en direction d'Abidjan ou des autres villes de l'intérieur du pays.
Les taxis communaux n'étaient pas en reste. Aucun trafic n'a été perturbé dans la cité des Antilopes. De leurs côtés, les commerces sont restés ouverts. On aura compris ; l'opération ville morte, initiée par certains syndicats de transporteurs pour protester contre la récente hausse des prix du carburant, n'a pas été suivie à Daloa durant ces deux jours. Touré Aboubacar, responsable du bureau local du Syndicat de transports des marchandises et voyageurs de Côte d'Ivoire que nous avons rencontré, a relevé qu'il n'a pas été informé de cette opération. Nous n'avons pris aucune disposition dans ce sens, a-t-il précisé. Mais il a toutefois ajouté: Une fois que nous serons officiellement saisi des événements, nous allons rapidement entrer dans la danse.

Emmanuel Kouadio
Correspondant régional


La grève suivie à Agboville

Contrairement au lundi 14 juillet 2008 où la vie suivait son cours normal à Agboville, hier, les transporteurs ont décidé de garer leurs véhicules répondant se conformant au mot d'ordre lancé contre l'augmentation du prix du pétrole.
Ainsi, les mini-cars assurant les liaisons Agboville-Abidjan, Agboville-Yamoussoukro, les taxis-ville et taxis-brousse n'ont pas travaillé. Cela au grand dam des usagers qui ont marché longtemps pour rallier services et commerces. Pour ce chauffeur de taxis-ville sous le couvert de l'anonymat, "cette situation est pénible pour tous. On a augmenté le prix du taxi de 200f à 250 f mais ça ne marche pas. De plus, je viens de faire mes visites ; j'ai un manque à gagner énorme à rattraper ".
Précisons par ailleurs que c'est mardi que le nouveau tarif Abidjan-Agboville (1.500 F au lieu de 1.200 F, soit une augmentation de 300 F) devait entrer en vigueur conformément à la décision des transporteurs réunis la veille. De plus, les journaux n'ont pu arriver à Agboville ce mardi 15 juillet.
Enfin, notons que les services et les commerces fonctionnent normalement.

Diallo Aly
Correspondant régional



Le prix du transport a... baissé à San-Pedro

Il y a eu hier une reprise timide du trafic à San Pedro. Selon des informations issues de la cité balnéaire, le prix des transports des taxis communaux aurait été revu à la baisse. Il serait passé de 300 à 250 francs.

Le mouvement ignoré à Yamoussoukro

L'opération Ville morte lancée par des transporteurs et des associations de consommateurs n'a pas été suivie à Yamoussoukro.
Ici, les taxis et mini-cars de transport qui rallient les villes environnantes ont roulé. Interrogé à cet effet, l'un des responsables syndicaux rencontré au siège de son syndicat, a indiqué ne pas avoir reçu de mot d'ordre des leaders qui sont à Abidjan. En conséquence, ceux-ci ne peuvent demander à leurs militants d'immobiliser les véhicules. Signalons aussi que le marché et les commerces ont tous ouvert. Toutefois, depuis la hausse des coûts du carburant, divers prix sont pratiqués par les taxis communaux de la cité des Lacs. Ils vont de 250 à 300 FCFA au lieu de 200 FCFA auparavant.

Koffi Kouamé
correspondant régional



Deux poids, deux mesures

Le prix du carburant à la pompe a connu une hausse depuis hier dans les zones Centre-ouest-nord (CNO). Un jour après la énième annonce de fin de guerre du Chef de l'Etat. A Séguéla, donc en zones CNO. Et huit jours après la décision gouvernementale d'ajustement du tarif sur le territoire national.
Ces nouveaux prix en vigueur dans ces zones connaissent de légères majorations. Le super est passé de 550 F le litre à 565 F, soit une hausse de 15 F, alors que le gasoil est quant à lui passé de 600 F à 650 F (50 F d'augmentation). Les tarifs annoncés le 7 juillet dernier par le gouvernement sont respectivement de 795 francs contre 615 pour le litre du super sans plomb (180 F de hausse), 785 contre 545 F pour le gasoil (240 F de hausse). A Bouaké, M. Kouamé Kouadio, le délégué général des Forces nouvelles (FN) a indiqué que ces prix sont indicatifs par rapport au stock de carburant disponible dans les cuves et demeurent transitoires jusqu'à l'obtention des résultats des négociations avec les fournisseurs .
Les zones CNO ne font-elles toujours pas partie de la Côte d'Ivoire réunifiée ? On ne peut donc pas parler de la fin de la guerre et continuer de faire vivre une économie de la guerre. En effet, le fournisseur de carburant de cette partie du pays soutient que de Korhogo à Bouaké, la citerne est taxée à 100.000 F sans compter les frais d'escorte. Cet argent va dans les caisses des Forces nouvelles, selon le fournisseur de carburant. Qui a donc dit qu'il y a désormais unicité des caisses en Côte d'Ivoire? L'administration douanière est redéployée à Ouangolo. Ce qui suppose que quelle que soit la provenance des produits pétroliers, ils doivent être soumis aux mêmes taxes, une fois sur le territoire national. Que font donc ces agents de l'Etat, donc fonctionnaires dans cette partie du pays ?
A l'époque, les FN accusaient Abidjan et d'interdire l'approvisionnement des villes sous leur contrôle en produits pétroliers de la Société ivoirienne de raffinage (Sir). Est-ce toujours le cas ? Si oui ! et pourquoi ? Les Ivoiriens du sud sont fatigués de supporter la guerre, les impôts et les déplacés de guerre. Si le pays est vraiment réunifié, il faut mettre fin à la politique de deux poids, deux mesures entre les habitants des zones CNO et ceux du sud.

Doua Gouly



Des prix transitoires fixés à Bouaké

En vue d'harmoniser les prix des produits pétroliers au niveau de la zone 3 et éviter l'anarchie dans ce secteur, une séance de travail s'est déroulée hier, au secrétariat général des Forces nouvelles entre le cabinet du secrétaire général des Forces nouvelles, le commandant de la zone 3, le cabinet du secrétariat national à l'Economie et aux Finances et les gérants de stations-service de la ville de Bouaké. A l'issue de cette rencontre, les différentes parties, de commun accord, ont décidé d'envoyer très prochainement une mission auprès du fournisseur principal des produits des hydrocarbures. Afin de planifier la livraison de carburant dans les zones CNO.
En attendant cela, elles ont fixé du 15 au 20 juillet à minuit, les prix du litre d'essence à la pompe à 565 F (anciennement 550 F) et celui du gas-oil à 650F (l'ancien prix était 600F). Selon Kouadio Kouamé, délégué général des Forces nouvelles du département de Bouaké, ces nouveaux prix sont indicatifs par rapport au stock de carburant qui se trouve dans les cuves au sein des différentes stations-service de la ville de Bouaké. Pour la mise en application de ces prix sur le terrain, le délégué général des Forces nouvelles dit ne pas se faire de souci. Parce que les responsables techniques chargés des questions d'hydrocarbures, aidés en cela par les populations, devaient pouvoir informer les Forces nouvelles si d'aventure ces prix n'étaient pas respectés par les gérants desdites stations.
Le porte-parole de l'Association des distributeurs d'hydrocarbures du centre, a déclaré que ces prix transitoires ne les arrangent pas. Mais compte tenu de la situation de paupérisation du département de Bouaké, les distributeurs ont accepté de faire des sacrifices pour éviter d'asphyxier davantage les populations dont le pouvoir d'achat s'est totalement amenuisé du fait de la crise. Cependant, il espère des négociations fructueuses et bénéfiques pour toutes les parties. Il a tenu à rassurer les populations que ces prix seront inférieurs à ceux pratiqués dans les autres villes de la Côte d'Ivoire, parce que le carburant qu'ils vendent dans les zones CNO provient du Togo et du Bénin et n'a pas le même coût que celui vendu en zone gouvernementale.

Adjé Jean-Alexis
Correspondant régional



La voie Bassam-Aboisso n'a connu aucune activité

Dure journée que celle qu'ont connue les voyageurs et autres usagers de la voie internationale Bassam-Aboisso. Au deuxième jour de la manifestation contre la cherté de la vie et l'augmentation du prix du carburant, les usagers de cette voie ont payé le prix fort. Les véhicules de transport en commun 505, Dyna et cars qui relient quotidiennement Abidjan ou Aboisso via Bassam étaient invisibles sur lesdits tronçons, ce mardi 15 juillet. A la gare STB de Bonoua, gros cars et mini cars express étaient tous stationnés au parking. Les responsables de la société n'ont voulu prendre aucun risque en lançant? les cars. Au dire des voyageurs qui depuis le petit matin attendaient un hypothétique départ; des barrages érigés au niveau d'Abidjan expliqueraient cette situation. En effet, explique une employée de la compagnie le patron a donné l'ordre de ne lancer aucun car, compte tenu des mouvements au niveau de Gonzagueville et Port-Bouët?. Les travailleurs résidant qui quotidiennement font la navette entre Abidjan et Bonoua sont tous retournés à leur domicile. C'est le cas de M. Victorien N., fonctionnaire au ministère du Commerce qui ne s'est pas fait prier pour rentrer à la maison et attendre que la situation s'apaise?. Inspiré par l'expérience de la veille. En effet, explique-t-il hier, c'est avec beaucoup de peine que j'ai pu rentrer à Bonoua. Les véhicules étant rares, j'ai été obligé, d'abord, de négocier avec un particulier qui m'a descendu à Bassam, ensuite de décomposer pour venir arriver à Bonoua?. Les propos de l'infortuné Victorien sont corroborés par ceux de dame Amian Jeanne, elle qui a dû passer la nuit du 14 au 15 chez l'une de ses soeurs du village à Koumassi?. Après de longues heures d'attente, confie-t-elle, j'ai pris la décision d'aller dormir chez elle pour rentrer à Bonoua ce matin?.

Arsene Kanga
Correspondant régional


L'appel au calme du Roi d'Abengourou

Sa Majesté Nanan Boa Kouassi III, le Roi de l'Indénié, est monté, hier, au créneau pour appeler les grévistes à la raison. Chers enfants, calmez-vous; l'affrontement ne donne rien. Et rien ne peut se régler dans la pagaille. Celui qui s'entête à paralyser ma ville, j'essayerai de le faire partir?, s'est-il exprimé dans un message délivré par N'Da Antoine, 1er vice-président et secrétaire général du Syndicat national des transporteurs de marchandises et voyageurs de Côte d'Ivoire (Sntmvci). Car le mouvement des chauffeurs et transporteurs d'Abengourou s'est, semble-t-il, radicalisé. La seule chose que nous demandons à l'Etat, c'est la baisse du prix du carburant. Peu importe l'augmentation des tarifs du transport qui peut nous aider. C'est la diminution du coût du carburant que nous revendiquons. Et tant que cela n'est pas fait, aucun véhicule de transport ne va rouler dans le Moyen-Comoé en général et dans la ville d'Abengourou en particulier.? Voici en substance les propos tenus ce mardi 15 juillet 2008, par les propriétaires et chauffeurs de taxis-ville à N'Da Antoine, SG du Sntmvci.
En effet, c'est aux environs de 6 heures du matin, que les chauffeurs et propriétaires de taxis-ville d'Abengourou ont décidé de ne pas rester en marge des manifestations de protestation contre la cherté de la vie. Si le commerce est resté ouvert, toutes les sociétés de transport en commun (cars et taxis-ville) ont garé, refusant de transporter les passagers.
Les manifestants ont dressé des barricades sur la voie principale de la ville et dans les points stratégiques. Empêchant ainsi la circulation à tout véhicule. Ils ont ensuite envahi les autres rues de la ville. Diakité Brahima dit IB, propriétaire et chauffeur de taxi, a souligné que avec l'augmentation du prix du carburant, les véhicules qui faisaient 22.000 F de recette se retrouvent avec 3 000 F?. Selon Kouamè Beniè Nestor, vice-président des propriétaires et chauffeurs des taxis-ville, leur situation devient de plus en plus critique. Car il leur faut faire le plein du véhicule à 16.000 F pour ne récolter que 5.000 F de recette. Brou Amoakon ne dit pas le contraire. Pour lui, c'est la troisième fois que l'Etat augmente le carburant avant de discuter avec les consommateurs et ces discussions n'ont jamais donné de résultats: J'accuse le syndicat des transporteurs qui ne fait rien pour nous. Mon souhait est que le gouvernement fasse quelque chose?.
N'Da Antoine qui a appelé les transporteurs à la table de négociation, leur a demandé de quitter les rues et de ne pas empêcher les autres de circuler.

Souri Koné
Correspondant Régional

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