C'est sur un ton qui se voulait rassurant emprunt d'humour et d'ironie que le chef de l'Etat s'est adressé aux populations de Séguéla et de Vavoua avant-hier. l'essentiel du discours du président Laurent Gbagbo se résumait en ces quelques mots : La guerre est vraiment finie. Les élections auront bel et bien lieu le 30 novembre prochain. Intervenant une heure après son arrivée sur la place du meeting à 12h35, le président Gbagbo s'est dit très ému et heureux de se retrouver sur la terre du Worodougou. Parce que chargée de souvenirs pour lui. C'est au camp militaire de Djibrosso où j'ai passé sept mois en 1971 que j'ai écrit mon livre Soudjata Kéita, lion du Manding. Et je connais bien la région pour l'avoir sillonnée, s'est-il réjoui. Mais au-delà des peines et des joies que lui rappellent ses souvenirs, le chef de l'Etat a déclaré être porteur d'un message de paix pour le peuple Koyaka. Je suis venu vous dire ici à Séguéla que la denrée la plus rare , c'est la paix , a-t-il annoncé d'entrée. Pour lui , l'heure n'est plus au procès de la guerre. Mais plutôt aux actes concrets pour sortir de la crise. Car selon lui, c'est en cela que le monde entier jugera la capacité des ivoiriens à sortir de crise. Laurent Gbagbo estime, après l'échec des différents accords et des résolutions de l'ONU , que l'Accord politique de Ouagadougou donne l'opportunité aux Ivoiriens de le faire. C'est pourquoi, il a tenu à saluer le Premier ministre Guillaume Soro et le Président en exercice de la CEDEAO, le Président Blaise Compaoré du Burkina Faso pour avoir répondu favorablement à son appel au dialogue. C'est pourquoi, quand il y a une ombre qui survient, je ne peux pas le laisser seul à expliquer , a-t-il exprimé ainsi sa solidarité au Ppremier ministre. Avant d'ajouter : L'affaire est réglée et la guerre est finie. La guerre est réellement finie. Pour lui les événements douloureux qui se sont récemment déroulés à Séguéla et à Vavoua ne sont que des soubresauts normaux dus à des conflits d'intérêts liés à la sortie d'une économie de guerre pour une économie normale... Les moutons sont dans le même troupeaux, mais ils n'ont pas le même prix. Certains moutons vont à reculons, mais le troupeau avance , a-t-il ironisé sur les tensions vecues par les populations dans ces deux localités ces derniers temps. Le chef de l'Etat estime que les élections sont inévitables le 30 novembre prochain. Aussi a-t-il invité les populations de Séguéla à s'apprêter pour y prendre part. Nous devons montrer au monde entier que la paix est là. La communauté internationale n'attend de nous que nous fassions les élections pour montrer que nous voulons la paix. Bientôt les gens de la SAGEM et l'INS vont passer. Inscrivez-vous. Vous aurez la carte d'électeur et après les élections la carte d'identité , a-t-il conseillé. Le Premier ministre Guillaume Soro, pour sa part, a annoncé à la grande joie des populations que l'argent pour organiser les élections est dejà disponibles depuis le dernier sommet du Comité d'évaluation et d'appui de l'APO. Au nom des populations du Worodougou , le maire de Séguéla, le ministre Amadou Soumahoro, a souhaité que le Président de la République communique avant de partir la date de sa prochaine visite d'Etat dans la région. Car, pour lui, estime-t-il se sera l'occasion pour le peuple Koyaka de soumettre véritablement les difficultés que connait leur région. A cette doléance, non seulement le Président a répondu favorablement, mais il a laissé toute la latitude à ses hôtes de choisir la date qui leur convient le mieux en concertation avec le Premier ministre. Les populations du département de Séguéla ont tenu à faire des dons et des présents au chef de l'Etat avant son départ sur Vavoua. Au total, c'est avec sept b?ufs et un boubou de chef que Laurent Gbagbo a quitté le Worodougou. A vavoua dans l'après-midi, c'est le même message de paix et d'espoir que Laurent Gbagbo a livré aux populations Gouro, Sokya et Gnédéboua. Après l'intervention du président du Conseil général de Vavoua , M. Séraphin Hué Bi Séhi, il a tenu rassurer les habitants du département sur la fin de la guerre et à leur apporter son soutien. Demain nous allons voter. Le monde entier cherche le jour de notre élection. Beaucoup d'adversaires extérieurs croient que nous n'allons pas voter. Mais nous allons les faire mentir. C'est pourquoi, je vous invite à être prêt. Présentez-vous et faites vous inscrire. Mieux vaut faire la bataille électorale que la bataille avec les armes, a-t-il soutenu pour terminer.
Jean-Claude Coulibaly