vendredi 18 juillet 2008 par Le Nouveau Réveil

L'opération ville morte n'était jusque-là pas ressentie à Yamoussoukro où les taxis et autres véhicules de transport roulaient. Mais depuis hier, notre capitale politique et administrative est entrée dans la danse.
Le collectif des chauffeurs s'est voulu clair en ralliant le mouvement. " Depuis la hausse du prix du carburant, nous roulons à perte. On se ravitaille dans les stations mais on roule sans clients car ces derniers préfèrent marcher en raison du prix élevé du taxi (300 f au lieu de 200 f par le passé).Cette situation est intenable et inacceptable. Nous sommes donc solidaires d'avec nos amis d'Abidjan et des autres villes ", voici en substance les raisons de l'entrée en scène des chauffeurs de Yamoussoukro données par des membres du collectif des chauffeurs. Ainsi, la ville dépourvue de taxis, de dynas et de cars est paralysée. De nombreux habitants allant qui au marché qui effectuer des courses ont été contraints de marcher sous une pluie qui arrosé certains quartiers de la ville.
Par manque de taxis également, les agents de nombreux services de la ville n'ont pu se rendre au bureau. La mairie, la préfecture et les directions régionales des ministères ressemblaient ainsi à des " No man's land ".
L'absence des travailleurs dans les services, dans des sociétés et dans des structures est aussi due au mot d'ordre de grève lancé par l'UGTCI.
Des agents du Programme national riz (PNR) qui sont restés chez eux et qui devisaient tranquillement dans le quartier ont expliqué qu'ils obéissaient au mot d'ordre lancé par leur centrale syndicale.
" Tout le monde doit se sentir concerné par cette situation car même si c'est à des degrés divers, nous subissons tous le coup de cette hausse des prix ", estiment-ils alors.
De fait, contrairement aux déclarations faites sur les antennes de la télévision nationale par des représentants d'organisations de transporteurs reçus par Gbagbo et par le représentant du ministre Hubert Oulaye, la ville de Yamoussoukro est paralysée.
Soulignons qu'un incident s'est produit au quartier Habitat, à la gare de l'INP HB, dans la matinée d'hier.
Des chauffeurs qui avaient barricadé les voies ont été pris à partie par un groupe de militaires de la sécurité de Gbagbo qui revenaient d'une partie gastronomique dans un maquis. De passage à bord de 3 véhicules 4X4 de type Pajero dont l'indication de l'immatriculation commence par le préfixe D 10, ils ont marqué un arrêt au niveau des barricades puis sont descendus des véhicules pour bastonner deux chauffeurs. Les gardes dont certains ont été aperçus avec des bouteilles d'alcool (liqueur) en main, ont déchiré et dégonflé les pneus de plusieurs taxis, avant de passer. Il a fallu l'intervention de l'un de leurs chefs pour qu'ils abandonnent cette besogne.
Signalons aussi que les principaux supermarchés de la ville sont restés fermés. Le mouvement risque de se durcir aujourd'hui et d'atteindre les marchés et autres commerces de la ville, si l'on s'en tient aux informations qui circulent dans les différents milieux.
Pascal Kouassi


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