vendredi 18 juillet 2008 par Autre presse

Xinhua - La plupart des fonctionnaires et agents de l'Etat de Côte d'Ivoire n'ont pas travaillé jeudi au premier jour de la grève "d'avertissement" de 48 heures lancée par le plus important syndicat du pays pour protester contre la cherté de la vie, même si des commerces et des services parapublics ont fonctionné, a constaté l'agence Xinhua.

A Abidjan, capitale économique du pays, de nombreux travailleurs ont préféré rester à la maison et un calme inhabituel régnait à la Cité administrative, un ensemble de cinq tours d'une vingtaine d'étages, qui abrite la majorité des cabinets ministériels et des services publics au Plateau le quartier administratif et des affaires.

Les ballets d'ordinaire incessants des ascenseurs entre les premiers et les derniers étages étaient inexistants. Point d'attroupement devant les ascenseurs dont les portes étaient désespérément closes au pallier inférieur.

La situation était identique à l'immeuble du Centre de commerce international (CCIA) et au Bloc ministériel.

Les travailleurs à leurs postes, majoritairement des chefs de service, sont "venus pour gérer quelques dossiers", en l'absence de leurs agents. D'autres sont arrivés au bureau "juste pour voir la situation et retourner à la maison".

"Nous sommes d'accord avec les revendications mais la procédure a été viciée et donc je suis tenue de venir au travail, s'il y a du boulot je travaille, sinon je vais rentrer à la maison à cause du problème de transport", indique une assistante de direction au ministère de la Fonction publique et de l'Emploi.

Un communiqué du ministre Hubert Oulaye a déclaré "illégale" cette grève de l'Union générale des travailleurs de Côte d'Ivoire (UGTCI), arguant que la centrale syndicale n'a pas respecté le délai de six jours prévu par la loi pour le dépôt d'un préavis de grève.

Mardi, l'UGTCI avait déposé au gouvernement un "préavis de grève générale d'avertissement de 48 heures à compter de jeudi", pour protester contre la hausse des prix du carburant qui, selon elle, va "induire une nouvelle flambée des prix des denrées de grande consommation".

La centrale syndicale réclame en compensation "le déblocage des salaires et avancements des fonctionnaires avec rappel, le réajustement conséquent des salaires du secteur privé et la suppression des impôts sur les pensions de retraite".

Depuis près de 20 ans, les avancements avec effets financiers des fonctionnaires ivoiriens ont été suspendus.

A la mi-journée jeudi, la quasi-totalité des fonctionnaires avaient déserté leurs bureaux et seuls quelques vigiles et autres petits vendeurs à la criée traînaient à l'entrée des immeubles.

Toutefois, les commerces sont restés ouverts et les établissements bancaires et financiers ont fonctionné.

Dans certains services parapublics également, les travailleurs ont vaqué à leurs occupations.

"On a eu peur que les grévistes s'en prennent à nos bus mais la situation est calme et nous sommes au travail", a indiqué à Xinhua, Magloire Kouassi, sous-directeur de la communication à la Société de transport abidjanais (Sotra, publique) dont les bus desservent les différents quartiers d'Abidjan depuis l'arrêt de travail des taxis communaux et intercommunaux.

De même, au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Cocody ( quartier chic abidjanais), "il y a beaucoup d'absents mais le service minimum est assuré", selon un infirmier, Bodjean Magloire, joint au téléphone.

Les travailleurs entament leur grève alors que les transporteurs poursuivaient jeudi, malgré une rencontre avec le président Laurent Gbagbo et un appel à la reprise du travail, un débrayage initialement de deux jours lancée lundi pour protester contre la hausse, depuis le 7 juillet, des prix du carburant de 30 à 44%.

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