vendredi 18 juillet 2008 par L'intelligent d'Abidjan

Sensible aux difficultés que vivent les Ivoiriens depuis la survenue de la crise socio-politique en septembre 2002 et la flambée des prix des denrées de première nécessité intervenue au cours de ces derniers mois, la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture) a octroyé à l'Etat de Côte d'Ivoire, une aide financière, en vue du financement d'un programme d'assistance d'urgence. Le ministre ivoirien de l'Economie et des Finances et le représentant de la FOA ont paraphé le document, le jeudi 17 juillet 2008.


D'un montant global de 985185 dollars US, soit environ 410 millions de FCFA dont 204 millions de FCFA, pour une durée de 8 mois et 206 millions de FCFA, pour une durée de 6 mois, l'aide de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture consiste à financer la fourniture d'intrants agricoles et de rations alimentaires pour assister les ménages ruraux vulnérables affectés par le conflit et la flambée des prix en Côte d'Ivoire, a annoncé à Abidjan, Luc Genot, coordonnateur de programme d'urgence à la FAO, représentant de Madame Koyara Marie Noëlle, représentante Résident de la FAO en Côte d'Ivoire, empêchée pour des raisons de santé. Constatant les effets secondaires de la crise socio-politique en Côte d'Ivoire et la crise alimentaire due à l'augmentation de la forte demande en produits alimentaires dans les pays émergents et à la baisse des exportations des pays de céréales et surtout et la hausse du prix du pétrole, le coordinateur d'urgence à la FAO a trouvé nécessaire que les populations vulnérables soient assistées. A l'en croire, c'est dans cette optique que la FAO a agi, à travers ce programme, et qui fait partie des séries d'intervention de l'institution en Côte d'Ivoire depuis peu. Il s'agira à travers ce programme, explique le coordonnateur de programme d'urgence à la FAO, de mettre en ?uvre une opération de production rizicole d'urgence et à très court terme et d'élaborer un programme global de relance de l'agriculture à moyen et long termes. Les interventions de la FAO se dérouleront au cours du second semestre de l'année 2008 et se poursuivront en 2009. Le ministre de l'Economie et des Finances, Charles Diby Koffi a, au cours de la cérémonie qui a marqué la signature du programme d'assistance d'urgence, exprimé la reconnaissance du gouvernement ivoirien à l'agence humanitaire des nations unies. Aussi a-t-il précisé que c'est une bouffée d'oxygène que la FAO apporte à l'Etat ivoirien, au moment où la crise alimentaire se fait de plus en plus sentir à travers le rencherissement des prix. Il a terminé, en promettant au représentant de la FAO de faire en sorte que les ressources servent exactement aux populations vulnérables des zones rurales. Il faut dire que, depuis l'éclatement de la crise en Septembre 2002 en Côte d'Ivoire, les organisations humanitaires intervenant dans la sécurité alimentaire n'ont cessé d'assister les populations vulnérables dans divers pays. Leurs interventions ont été facilitées, entre autres, par des contributions financières de la FAO sur son Programme de Coopération Technique, et de celles des bailleurs multi et bilatéraux comme l'Office d'aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO), la Commission Européenne, le Royaume de Belgique, le Royaume de Suède, les Etats-Unis d'Amérique et le Fond Central de Secours d'Urgence des Nations Unies (CERF), avait également indiqué le représentant de Madame Koyara Marie Noëlle, le jeudi à la presse. Avant de préciser que, suite à la crise, la Côte d'Ivoire a fait face à une instabilité politique et à une insécurité généralisée, qui ont engendré l'effondrement des systèmes de productions vivrières en milieu rural, le déplacement interne de près de 500.000 personnes en dehors de leur exploitation agricole et la désorganisation du système de prestation des services agricoles dans les zones Centre, Nord et Ouest, du fait du départ de la grande majorité des agents. ?'En Côte d'Ivoire, le prix du riz importé, représentant plus de 50 % de la consommation nationale de riz, a augmenté de 40 % à 52 % entre septembre 2007 et avril 2008. Le prix du maïs a aussi régulièrement augmenté de 80 à 140 F CFA/kg de juillet à décembre 2007, soit une augmentation de 75 %. Cette flambée des prix des produits alimentaires de grande consommation a donc occasionné un renchérissement du coût de la vie, fragilisant davantage la sécurité alimentaire de la population et en particulier celle des ménages vulnérables. La situation dépeinte en fin d'année 2006 suite à l'étude approfondie sur la sécurité alimentaire menée par le PAM et la FAO, qui indiquait que 566 500 personnes (9 % des ménages ruraux) étaient en situation d'insécurité alimentaire, 1 109 600 (20 % des ménages ruraux) étaient en situation de risque élevé d'insécurité alimentaire et plus de 10 % des enfants de moins de cinq ans dans les régions du Nord Ouest et du Nord étaient victimes de malnutrition aiguë, s'est fort probablement détériorée'?, a commenté Luc Genot.



Honoré Kouassi

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023