vendredi 18 juillet 2008 par L'intelligent d'Abidjan

Du 10 au 13 juillet 2008, a lieu à Abidjan la première édition de Ciné Droit Libre. Un Festival de films sur les droits humains et la liberté d'expression qui est au Burkina Faso à sa 4ème édition. En Côte d'Ivoire ce festival est porté par Ciné Connexion. Sangaré Yacouba, son président traduit dans cet entretien un engagement et une ferme volonté à poursuivre le combat pour le respect des droits humains.


Comment situez vous l'intérêt pour Ciné Droit Libre dont vous êtes en Côte d'Ivoire un relais, à travers Ciné Connexion ?

En initiant ce festival, nous voulons à travers des films qui interpellent nos consciences faire comprendre à la population qu'elle doit faire de la défense des droits de l'homme son cheval de bataille. Histoire justement d'éviter qu'elle soit de nouveau victime des violations que dénoncent les films que nous avons projetés. Enfin, avec ce festival, nous invitons le public à partager avec nous, un rêve, celui d'un monde plus droit, un monde plus juste.


De critique de cinéma à l'organisation d'un festival de films, vous levez toute censure tout en prônant la liberté d'expression qui est aussi essentiel pour vous en tant que journaliste. Qu'est ce qui a réveillé en vous cette idée ?

C'est d'abord la volonté de faire ?uvre utile. Ensuite, les droits de l'homme sont une préoccupation essentielle pour nous tous. En général, les gens ne se souviennent des droits de l'homme que lorsque leurs droits sont bafoués. Bien au contraire, nous devons nous mobiliser de tout temps pour que le respect des droits humains ne soit pas dans nos sociétés une exception, mais une habitude.


Pour une première organisation, les objectifs fixés ont-ils été atteints ? Quelles difficultés avez vous rencontrées ?

Nos objectifs ont été atteints. Car nous avons pu tenir le festival, respecter le planning de nos projections. Aussi, nous avons initié deux ateliers de formation, l'un au Goethe Institut et l'autre à la faculté de droit de l'université de Cocody. Ces deux sessions de formation ont suscité un réel engouement chez les jeunes. De même, le forum que nous avons organisé le samedi 12 juillet 2008 au Goethe Institut et qui a vu la participation d'éminents intellectuels comme Samba Koné, journaliste et ancien président de l'Olped et les Professeurs Séry Bailly et Mélèdje Djédjro, Doyen de la faculté de droit, a été, de l'avis des participants, un succès. Mais au-delà de tout cela, ce qui nous réjouit le plus, c'est d'avoir constaté au cours de ces quatre jours qu'a duré le festival, qu'il existe véritablement un public pour les films sur les droits humains. C'est un motif de satisfaction qui nous encourage à perpétuer cette initiative. Cela dit, nos difficultés ont été principalement d'ordre financier. Nous n'avons eu que le tiers du budget initialement prévu. Cela nous a beaucoup contrarié dans l'organisation car nous avons dû surseoir à beaucoup de choses. Plusieurs structures, que nous avons sollicitées, ont refusé de nous accompagner. Seuls le Goethe Institut et sa directrice générale, Mme Verena Passig-Oulaï, que je remercie vivement au passage, ont cru en nous et accepté de nous soutenir. Elle nous a été d'un précieux soutien. Au nom de mes collaborateurs, je lui réitère encore nos remerciements les plus chaleureux et sincères. On s'attendait un peu aussi à ces difficultés car c'était la première édition du festival. Et tout début, comme vous le savez bien, est difficile. Maintenant que nous avons porté sur des fonds baptismaux ce festival, nous avons foi en l'avenir.


La première édition de Ciné Droit Libre en Côte d'Ivoire permet ainsi d'asseoir le Festival de films sur les droits humains et la liberté d'expression. Le chemin est-il tracé pour voir dans la fréquence plusieurs autres éditions ?

Le festival sera annuel. Cela traduit notre engagement et notre ferme volonté de poursuivre le combat pour le respect des droits humains. Nous y tenons absolument. C'est pourquoi, chaque année, nous offrirons une plate-forme d'expression à tous ces films parias qui abordent des sujets préoccupants liés aux droits humains mais sont boudés par les diffuseurs ou encore les chaînes de télé. Pour nous, la lutte ne fait que commencer.



Comment situez-vous désormais les projets pour Ciné Droit Libre Côte d'Ivoire ?

Ciné Droit Libre en Côte d'Ivoire est plutôt un événement porté par une structure Ciné Connexion. Ciné Droit Libre sera donc, comme je l'ai dit tantôt, un rendez-vous annuel. Mais entre deux éditions, nous allons initier d'autres projets qui s'inscriront toujours dans la promotion des droits de l'homme à travers le cinéma. Au moment opportun, nous les porterons à la connaissance du public. Mais rassurez-vous, nous ne resterons pas inertes. Alors- là, pas du tout.

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