La première Coupe du monde en terre africaine semble hypothéquée. La Fifa, inquiète, prévoit déjà plusieurs pièces de rechange dont un plan B qui permettrait au Brésil de remplacer au pied levé, l'Afrique du Sud. Les autorités sud-africaines en ont été informées et le Brésil, programmé pour accueillir le Mondial en 2014, se dit prêt à honorer l'offre de la FIFA. Ainsi, les deux pays pourraient ainsi permuter, pour donner plus de temps à l'Afrique du Sud de se préparer. Une humiliation pour le continent tout entier.
Pourtant, il n'y a pas longtemps, le président Blatter, qui a promis ce cadeau à l'Afrique, donnait des assurances sur l'état d'avancement des travaux dans le pays.
Tout est parti d'une déclaration du secrétaire général de la Fifa, Jérôme Valcke, mardi. Il déclarait le stade de Porth Elizabeth, l'un des cinq nouveaux stades en construction dans le pays, forfait pour la Coupe des confédérations prévue en juin 2009.
C'est que le pays de Nelson Mandela doit injecter plus de 500 milliards de FCFA dans la construction et la rénovation des stades (10 au total) pour cette épreuve d'envergure. Un chantier gigantesque mis à mal par l'inflation, la fluctuation des taux de change et une augmentation des coûts liés au manque de main-d'?uvre qualifiée et d'équipement. En plus des retards considérables dans les travaux, certains détracteurs ne cessent de brandir l'argument de l'insécurité. Heureusement qu'il y a encore des soutiens de taille à ce beau projet de la Coupe du monde en Afrique. En effet, l'Allemand Franz Beckenbauer, surpris par la déclaration du président Blatter, a aussitôt réagi: Au comité exécutif, nous faisons tout pour que la coupe du monde ait lieu en Afrique du Sud, même s'il faut garder l'?il sur tout. Mais je suis convaincu que qu'elle y aura lieu, a déclaré le Kaizer, dans les colonnes du quotidien national allemand, Bild.
Hier après-midi, Danny Jordan, le président exécutif du comité d'organisation, a tenu à rassurer la Fifa sur la capacité de son pays à organiser cet événement.
Paul Bagnini