vendredi 18 juillet 2008 par Notre Voie

Nombre de citoyens, pour justifier leur opposition aux nouveaux prix des produits pétroliers, comparent les prix pratiqués en Côte d'Ivoire à ceux de certains pays de la sous-région. Cette comparaison n'est pas heureuse. Car tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne.
En effet, il n'est un secret pour personne que la Côte d'Ivoire est le poumon économique de la sous-région. Il s'en suit que le niveau de vie de l'ivoirien est plus élevé que celui du citoyen des autres pays. A titre d'exemple, là où, en Côte d'Ivoire, un travailleur peut toucher 80 à 100 mille francs par mois, ailleurs, c'est à peine si le même travailleur touche 20 mille francs par mois. Or, tout le monde sait très bien que le coût de la vie est toujours lié, entre autres, au niveau de vie des populations. C'est l'une des raisons pour lesquelles le prix d'une même marchandise varie très souvent d'un pays à un autre.
D'aucuns diront que le coût de la vie peut aussi dépendre de la capacité de l'Etat à subventionner les prix de certains produits. Mais c'est justement de ce système que l'Etat de Côte d'Ivoire est aujourd'hui victime dans le domaine du pétrole. La Côte d'Ivoire est en effet, l'un des rares pays qui n'a pas procédé à l'augmentation des produits pétroliers au cours des trois dernières années. Ailleurs, il y a eu deux ou trois augmentations. Non pas parce que cela ne s'imposait pas à la Côte d'Ivoire, mais parce que le gouvernement, dans sa volonté de protéger le portefeuille du contribuable a, pendant ces années, subventionné les prix pétroliers. Aujourd'hui, l'Etat est à bout de souffle du fait de la guerre qu'il a connue. De sorte qu'il est contraint à réduire la subvention.
Il y a, enfin, une dernière raison, celle-là plus technique, donnée par un expert dans le domaine du pétrole. Elle tient à la qualité de l'essence consommée selon les pays de toute la sous-région. Selon cet expert, l'essence utilisée en Côte d' Ivoire est de qualité supérieure. Il explique que, si l'on achète deux véhicules de même marque et de même puissance chez un même concessionnaire, et qu'il met les deux véhicules en circulation le même jour, et dans les mêmes conditions, l'un utilisant l'essence de Côte d'Ivoire et l'autre l'essence venue d'un autre pays de la sous-région, le moteur du véhicule utilisant le carburant venu d'ailleurs s'usera plus vite que le moteur du véhicule utilisant l'essence de Côte d'Ivoire.
A titre d'illustration, au temps fort de la crise que traverse la Côte d'Ivoire, le Mali s'est vu contraint à se détourner d'Abidjan pour trouver d'autres sources d'approvisionnement en produits pétroliers. A la longue, les responsables maliens ont constaté que leurs cuves de stockage s'usaient à un rythme effrayant. De même, les automobilistes ont fait le constat que les moteurs de leurs véhicules s'usaient également. De sortent qu'ils ont souhaité la fin rapide de la crise pour revenir au Port autonome d'Abidjan. Car, selon eux, l'essence raffinée à la Société ivoirienne de Raffinage (SIR) est de qualité supérieure.
Pour toutes ces raisons, il n'est pas raisonnable de comparer les prix des produits pétroliers pratiqués en Côte d'Ivoire à ceux qui se pratiquent ailleurs. Ici, l'adage qui dit que comparaison n'est pas raison? trouve tout son fondement. Même si, malgré tout, le carburant est plus cher au Sénégal qu'en Côte d'Ivoire. En effet, au pays d'Abdoulaye Wade, le gasoil coûte 813 FCFA et le super, 823 FCFA.


B.S.

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