vendredi 18 juillet 2008 par Notre Voie

Y a-t-il un président dans ce pays ??. C'est ce titre qui porte le sceau de l'irrévérence, que le journal du RDR, le Patriote, a mis hier à sa Une?. Dans cette parution, l'auteur de l'article fait le constat de l'ébullition sociale. Comme un bateau ivre () C'est l'image de la Côte d'Ivoire depuis maintenant quatre longs et périlleux jours.?, écrit-il, avant de prédire la mort certaine ou l'effondrement de la Nation ivoirienne du fait de la cherté de la vie. Ce qui se passe dans tout le pays en général et dans la capitale économique ivoirienne en particulier ressemble fort bien à l'histoire du bateau ivre. C'est un bateau qui s'apprête à couler? Et le journaliste de désigner le président ivoirien, Laurent Gbagbo, comme étant le coupable de ce malaise social. Et que fait Gbagbo ? Rien. Absolument rien?.
Pour lui, en dépit des cris de douleur, des lamentations, des pleurs et des appels au secours?, le président de la République reste de marbre?.
L'allusion au bateau ivre, qui navigue à vue certainement au gré des vagues déchaînées (front social), est faite à dessein.
Le porte - voix du RDR, qui porte bien évidemment la voix de ses maîtres, tente de faire de la récupération d'un fait social qui touche toute la planète pour disqualifier le chef de l'Etat ivoirien. Et, le faisant, il tente d'instrumentaliser la souffrance du peuple, qui touche toutes les populations sans distinction, pour présenter le parti dont il est l'émanation comme étant le seul recours.
Pis, il appelle ainsi à l'insurrection dans un pays qui ne fait que subir les contrecoups d'une hausse du carburant à l'échelle mondiale.
Il s'agit, en réalité, d'un appel à perpétrer un coup d'Etat tout simplement, étant entendu que la Côte d'Ivoire n'est pas encore sortie de la crise et que le premier tour de l'élection présidentielle n'est prévue que pour se tenir dans quatre mois.
Il est compréhensible de critiquer la politique d'un homme, d'un chef d'Etat mais lui dénier le fait d'être présent au sommet de l'Etat, alors qu'il est bel et bien présent et qu'il est au four et au moulin, c'est simplement appeler des forces tapies dans l'ombre à perpétrer un coup d'Etat.
Parlons de la supposé inactivité du chef de l'Etat ivoirien face à la souffrance des Ivoiriens : le président Gbagbo était à Vavoua et à Séguéla où il était en mission, comme il en a l'habitude depuis la crise déclenchée en 2002, pour faire taire les récriminations des ennemis de la paix quand les manifestations contre la cherté de la vie ont débuté. Pour discuter avec les associations de consommateurs, il a aussi commis le ministre Bohoun Bouabré, ministre d'Etat, ministre du Plan et du développement, pour rencontrer les transporteurs.
Il a rencontré lui-même, les organisations de chauffeurs, le mercredi 16 juillet, une fois revenu de son voyage à l'intérieur du pays.
Hormis ce fait, on se rappelle que le président Gbagbo a autorisé que l'Etat renonce, dès les premières conséquences de la hausse du prix du carburant au plan mondial, à certaines taxes afin que les denrées de première nécessité ne connaissent pas une hausse sur le marché. Cette mesure a été prise en avril et elle s'est étendue sur trois mois, soit d'avril jusqu'à juin. Cette mesure a été reconduite pour trois autre mois (juillet, août, septembre).
De même, le gouvernement sous Gbagbo a subventionné le carburant depuis 2005.
Certaines sources avancent que de janvier jusqu'à ce mois, l'Etat, du fait de la subvention du carburant, a cédé 18 milliards de FCA.
Alors d'où vient que l'on parle de Gbagbo qui serait insensible à la souffrance de son peuple ?
L'opportunisme doit avoir des limites.







Serge Armand Didi sardidi@yahoo.fr

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