vendredi 18 juillet 2008 par Notre Voie

La légitime colère des chauffeurs de woro-woros et taxis compteurs qui font face depuis peu à l'augmentation du prix du carburant est politiquement récupérée. Le maire d'Abobo est l'homme commis aux basses besognes.
Les transporteurs devaient reprendre le travail hier jeudi suite à un appel lancé par leurs représentants qui avaient été reçus la veille par le président de la République, Laurent Gbagbo. Mais, après quelques mouvements des taxis et autres wôrô-wôrôs, ils ont dû arrêter sous la menace de syndicalistes? armés de gourdins et circulant à bord de véhicules réquisitionnés pour s'en prendre aux récalcitrants? à la grève. Hier encore, les Ivoiriens ont vécu les affres de la grève des transporteurs. Il semble qu'une aile dure de la corporation a opté pour le débrayage envers et contre tout. Après Yopougon et Abobo qui sont totalement paralysées depuis le premier jour, les efforts de ces syndicalistes? visent à présent à tuer? toutes les autres communes de la capitale économique.
Le mouvement est parfaitement coordonné. Le mercredi, une psychose a été provoquée à travers la population. Des SMS avertissaient tout le monde que, jusqu'à midi, il n'y aurait plus de carburant dans les stations services. Pendant que, de l'autre côté, des vandales menaçaient de mettre le feu aux stations qui s'entêtaient à rester ouvertes. Résultat, les stations ont toutes été prises d'assaut par les propriétaires de véhicules, et très vite, certaines ont dû fermer suite à l'épuisement précoce de leur stock. D'autres, par contre, ont fermé par crainte des représailles des vandales. Quelques-unes, cependant, sont restées ouvertes et ont fonctionné normalement, mais sous la bonne garde d'éléments des Forces de défense et de sécurité.
Toutes ces actions, selon une source bien introduite, visent à rendre désertes les rues d'Abidjan et même des autres villes de la Côte d'Ivoire. Des sources indiquent que les premiers acteurs de ce plan seraient des hommes politiques, notamment ceux du RDR.
Mardi dernier, contrairement à beaucoup d'autres communes, la mairie d'Abobo a fermé bien avant l'heure. Raison avancée, le manque de taxis pour permettre aux travailleurs de venir au travail. Pourtant, à la tombée de la nuit, il se serait, à la mairie, tenue une curieuse réunion entre des responsables du RDR et des jeunes gens. Selon notre source, les jeunes présents auraient reçu des consignes pour mener à bien le plan de paralysie de la Ville d'Abidjan.
Et d'autres rencontres du même genre ont suivi. Toujours au même lieu.
Notre source ne dit pas si le maire Adama Tounkara était personnellement présent à cette rencontre ou non. Elle souligne seulement que les locaux de la mairie d'Abobo ont été prêtés à ces personnes pour une réunion nocturne où il était question de mener des actions subversives. La mairie est aux mains du RDR. Il n'est donc pas étonnant que cette commune ait connu le mouvement le plus radical de l'arrêt de travail des transporteurs.



Paul D. Tayoro

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