vendredi 18 juillet 2008 par Le Patriote

Chers amis, après les élections, vous recevrez vos cartes d'identité. Cela fait bientôt presqu'une semaine que le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo a fait cette déclaration à Séguéla, à l'occasion de la visite qu'il a effectuée dans cette partie de la Côte d'Ivoire. Un véritable pavé dans la marre, quand on sait que cette décision va à l'encontre de l'accord politique de Ouagadougou, qu'il a signé le 4 mars 2007 dans la capitale burkinabé. Ainsi, au grand dam du chef de l'ex-rébellion, devenu depuis lors son Premier ministre, le chef de la Réfondation tente de changer les règles en plein jeu. Là n'est pas le problème, car c'est son droit en tant que candidat à la présidentielle de vouloir ou même tenter de détourner le processus électoral en sa faveur. Mais là où le bât blesse, c'est le silence inquiétant de l'opposition politique regroupée au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) et des forces nouvelles dont le leader est l'acteur principal de la mise en ?uvre du processus de sortie de crise. Silence d'autant plus inquiétant que la question des cartes d'identité a toujours été au centre de la crise ivoirienne et motif principal de la prise des armes par les forces nouvelles contre le régime Gbagbo en vue d'instaurer un nouvel ordre politique. On se rappelle qu'à maintes reprises, le chef de l'ex-rébellion, Guillaume Soro, a dit à la communauté internationale que si Gbagbo nous donne nos cartes d'identité à midi, nous désarmons à quatorze heures . Certes, depuis lors, la situation des forces nouvelles a changé. D'une situation de belligérance avec le régime d'Abidjan, elles en sont arrivées à celle de cogestion intelligente du pouvoir d'Etat avec Laurent Gbagbo. Cependant, en tant qu'entité structurée, les forces nouvelles continuent d'exister. Et nous n'osons pas croire que leur position a changé sur la raison fondamentale de leur action de prise d'arme. Le compromis est pourtant clair sur la question. En effet, dans le chapitre intitulé Du processus électoral , l'accord de Ouaga stipule que l'électeur qui n'aura pas pu retirer sa carte d'électeur dans le délai prévu dans le paragraphe ci-dessus, pourra néanmoins voter avec sa nouvelle carte d'identité s'il est régulièrement inscrit sur la liste électorale . Ce qui veut clairement dire que les cartes d'identité sont primordiales par rapport aux cartes d'électeur qui ne sont que circonstancielles voire facultatives pour certains citoyens. Et ce, pour respecter l'esprit du combat des forces nouvelles. Pourquoi restent-elles silencieuses après la sortie de Laurent Gbagbo ? L'opposition politique qui participera aux prochaines joutes électorales, doit également prendre le problème à bras le corps pour situer l'opinion nationale et internationale ou ses militants en particulier. Ces différents mutismes qui durent presque une semaine face à cette autre crise larvée suscitent bien d'inquiétudes et incompréhensions.
Ibrahima B. Kamagaté

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