vendredi 18 juillet 2008 par Nord-Sud

Alors que la population croyait à un retour à la normale hier, après l`appel lancé mercredi par le collectif des chauffeurs, la commune d`Abobo s`est enfiévrée. Plusieurs jeunes ont érigé des barricades au niveau du rond-point du sous-quartier Samaké et de la gare routière pour empêcher les véhicules de circuler.

Des tables renversées, des bancs et des gros cailloux. Les jeunes n`ont pas lésiné sur les moyens pour ériger des barricades sur les principales artères de la commune d`Abobo. D`autres se sont attroupés aux différents carrefours pour empêcher toute circulation de véhicules et autres engins motorisés. Aucun véhicule ne roule aujourd`hui, lance un jeune homme excité. Au carrefour Samaké , des jeunes obligent les quelques automobilistes, surpris par la situation, à rebrousser chemin. Un automobiliste arrive et négocie avec eux. Certains sautent sur le capot de la voiture. La tension monte, mais le conducteur ne panique pas. Les meneurs du groupe lui demandent finalement de payer avant de passer. Ce qui est fait. D`autres véhicules, ralentissent et certains changent de direction. Nous ne cassons pas de véhicules, nous voulons que tout le monde arrête de circuler, tout comme les gbakas et les wôrôs, affirme l`un des jeunes manifestants. Ils sont en majorité des syndicalistes et des chauffeurs de véhicules de transport en commun. Un peu plus loin, à 300 mètres en allant vers la mairie, d`autres jeunes beaucoup plus excités ont brûlé des pneus sur la chaussée. Un véhicule de la police surgit à toute allure, les manifestants se dispersent. Mais, en réalité le véhicule de type 4X4 avec deux policiers à bord, cherche plutôt un passage. Il percute une table et continue vers la gare. Cette apparition semble avoir sonné l`alerte. Chacun pense que le véhicule sera suivi certainement d`un cargo de police. Les manifestants sont sur leurs gardes. Ils n`ont pas tord. Quelques instants après, un cargo de la police arrive en trombe sur les lieux. Les jeunes prennent la fuite. Une demi-dizaine de policiers descende pour dégager les voies et repartent. Après leur passage les manifestants ressortent pour ériger encore les barricades. A la gare d`Abobo où d`autres barrages ont été placés, la Compagnie républicaine de sécurité (Crs) a usé de grenades lacrymogènes pour disperser la foule. Les fortes odeurs de gaz ont contraint également plusieurs commerçants, installés sur les lieux, à fermer boutique. Jusqu`à midi, la police était encore sur les lieux. Dans l`après-midi Abobo avait l`allure d`une ville morte. Aucune activité. Les rues étaient désertes, seules les forces de l`ordre patrouillaient.

Raphaël Tanoh (Stagiaire)

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