mercredi 23 juillet 2008 par Le Nouveau Réveil

Désiré Tagro. Personnage atypique dans la crise ivoirienne. Qui rime avec amalgames, obstacles et troubles dans le processus de sortie de crise. Il se signale de nouveau dans l'enrôlement des Ivoiriens pour la confection des listes d'électeurs. Il tiendrait à sa disposition des milliers d'enrôleurs à placer sous la tutelle de l'ONI.
Après avoir semé la zizanie pour imposer, en vain ! l'INS comme leader du processus électoral,.il a mis l'ONI au devant de l'enrôlement et de l'identification, faisant ainsi ombrage à la CEI à laquelle revient de droit ce rôle dans le processus électoral. Par là, homme fort du régime faible tente encore un passage en force comme il en a l'habitude. Dès lors, l'opinion s'interroge : qu'est-ce qu'il y a dans la paix et le retour à la normalité qui ne plait pas à cet homme ? Qu'est-ce qui fait courir tant cet Ivoirien qui doit son émergence à l'avènement de la crise militaro-politique ? Autant de questions qui collent bien à l'actualité ivoirienne et qui devaient situer l'opinion sur son activisme. Ce refondateur de dernière heure, à la compétence réfutable, refuse de converger vers l'apaisement tant souhaité par et pour tous. En tout cas, c'est le seul habitant sur 16 millions environ qui s'active, à travers chaque acte qu'il pose, à bloquer le processus de sortie de crise par une élection juste et transparente. A voir la question de fond en comble, on s'aperçoit que pour lui, il n'y a que son mentor qui compte.. Pas les Ivoiriens dont lui et son mentor Gbagbo font pourtant partie. Vaille que vaille, le candidat Gbagbo doit être élu pour quelques nouvelles années de calvaire supplémentaire pour les habitants de ce pays. Comme la débâcle est imminente pour son candidat Laurent Gbagbo, il faut trouver les voies et moyens pour rendre impossible l'élection présidentielle du 30 novembre 2008. A défaut, retarder les prochaines étapes qui restent à franchir pour rendre normale et paisible la Côte d'Ivoire. A sa convenance, on doit s'attendre à un autre blocage de l'étape de l'identification. En accélérant le recrutement des agents recenseurs placés sous la tutelle de l'ONI, en activant le réseau de préfets et sous-préfets à sa solde, il définit clairement sa volonté de contrôler l'enrôlement des électeurs. L'effet attendu, c'est que de nombreux électeurs supposés favorables à l'opposition soient omis ou carrément exclus des listings. De sorte que les militants du Fpi et les partisans de Laurent Gbagbo soient numériquement supérieurs pour le faire triompher au soir du 30 novembre 2008. C'est un jeu d'enfants que l'homme de main du chef de l'Etat sortant, tente de jouer. Cette option paraît plausible et en vienne à rajouter à certains hauts faits de fraudes massives déjà signalées par l'opposition. Entre autres faits, il y a le cas de Duékoué où des équipes des audiences foraines n'ont pas visité, sur instructions, de nombreux Ivoiriens favorables au Pdci. Informé, le parti d'Henri Konan Bédié a saisi le CPC afin que le tir soit rectifié. Dans la région du Centre-ouest, notamment Saioua et Issia, on a fait mention de ce que des individus en mission commandée auraient arraché des jugements supplétifs délivrés par les juges sur instruction. D'aucuns disent qu'il s'agit du ministère de l'Intérieur. Alors question : que veut le ministre Désiré Tagro dont le nom ou le département qu'il est censé diriger revienne chaque fois au c?ur de la polémique ? Il a orchestré de nouvelles man?uvres pour s'opposer à la CEI et à Sagem. Cet opérateur français, retenu pour l'enrôlement et la confection des listes et des pièces électorales, est tout à fait prêt. Sagem dispose de ses kits : mallettes et autres outils de travail pour la Côte d'Ivoire où l'opération attend de démarrer. Cette identification qui devait commencer depuis le début du mois de juillet se trouve toujours à la case départ. Par la faute des refondateurs qui avaient engagé une vraie fausse bataille en vue d'imposer l'INS aux dépens de Sagem Mais l'échec n'a pas assagi le ministre de l'Intérieur, Tagro. Le voici remettant le couvert pour court-circuiter la Cei. A la vérité, il tente le tout pour le tout. Quitte aux structures en face de laisser faire ou de réagir. Déjà Désiré Tagro, par les soins de l'Oni, a fait recenser près de 3460 agents. Cela fait donc deux sons de cloche, y compris celui de la CEI, sur la même étape du processus électoral. Le ministre Désiré Tagro veut manifestement créer un clash de plus qui viendrait chambouler la chronologie des faits et autres étapes. Soit c'est de la provocation délibérée pour bloquer le processus et franchir la date fatidique du 30 novembre sans élection. Soit c'est le moyen de susciter le grabuge après avoir raté le coche avec l'augmentation du prix du carburant. Dans tous les cas, les Ivoiriens voient le ventre du nageur.
Marc Koffi

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