jeudi 24 juillet 2008 par Notre Voie

Vive émotion et souvenirs douloureux ! Visitant le nouveau département de Tiapoum, Mme Gbagbo s'est rendu, hier, dans le village de Nouamou, qui a été érigé en chef-lieu de sous-préfecture et de commune l'année dernière. Selon ses propres termes, Nouamou, village natal de feu le ministre d'Etat Jean-baptiste Mockey, n'est pas n'importe quel village. Je découvre Nouamou avec beaucoup de joie. C'est la première fois que j'y mets les pieds. Quand on dit Nouamou, on dit Mockey. On y vient pour un souvenir de rectitude, de patriotisme, d'engagement et de militantisme. C'est pour cela que je suis contente d'être ici. Je suis sure que si le grand frère Mockey était encore vivant, il aurait été d'accord avec le message que je viens délivrer?, a déclaré Mme Gbagbo dont c'était le tout premier séjour sur la terre de Nouamou. Et elle s'est recueillie sur la tombe du disparu après y avoir déposé une gerbe de fleurs.
Dans ce village, le plus petit enfant connaît l'histoire du ministre défunt. Et personne ne doute que sa mort n'est pas accidentelle, contrairement à ce qui avait été dit en son temps. Né le 14 avril 1915, il est décédé le jeudi 29 janvier 1981 sur la route de Bassam alors qu'il se rendait à Abidjan.
A cette époque, le ministre Mockey et d'autres jeunes loups du PDCI réclamaient avec insistance un poste de vice-président à la tête de l'Etat. Le débat était chaudement en cours. Les membres de la famille racontent que la veille jeudi 14 avril, après une vive rencontre, il avait été décidé que le poste de vice-président de la République de Côte d'ivoire devait revenir au ministre d'Etat, ministre de la Santé Jean-Baptiste Mockey. Le président Houphouet n'avait pas pu résisté à la hargne des jeunes et avait dû promettre de faire les arrangements constitutionels nécessaires pour que le champion des jeunes soit installé dans le fauteuil de vice président.
Ce jeudi matin donc, selon les mêmes sources, le ministre d'Etat doit se rendre de Bassam il où réside à Assinie pour une réunion politique. Au moment il où veut monter en voiture, son téléphone sonne. C'est le président Houphouet lui-même qui l'appelle pour lui demander de venir urgemment au palais du Plateau pour affaires. Et surtout, il doit avoir sur lui les documents issus de la discussion de la veille. Mockey remet donc à plus tard la réunion d'Assinie. Pour son malheur, car il perdra la vie à 2 km seulement de Bassam. On a parlé d'accident pour nous tromper. Les vieilles qui ont lavé le corps ont vu que son cou était criblé de balles. Et puis les militaires ont empêché l'exposition du corps. Ce sont eux qui ont fait l'enterrement. Les populations ne l'ont jamais vu. De plus, après le faux accident, on l'a conduit chez le maire Porquet époux de Salimata Porquet. Or, Mockey disputait à Porquet, le poste de maire de Grand-Bassam. C'était son adversaire. Pour nous, c'est Houphouet-Boigny qui a tué Jean-Baptiste Mockey à cause de cette histoire de vice présidence?, soutiennent les villageois.
Après voir déposé les fleurs sur la tombe en présence de nombreux membres de la famille, dont Mme Guirandou, s?ur cadette du défunt, Mme Gbagbo a fait une longue prière. Elle a confié le destin de chaque membre de cette famille et chaque habitant de Nouamou à Dieu. Afin que la joie, la paix et le développement règnent.
Au du grand meeting qu'elle a animé dans la cour de l'école, Mme Gbagbo a affirmé que les difficultés économiques de la Côte d'Ivoire se sont accrues à cause de la guerre. Elle a déclaré qu'elle a été envoyée vers les populations par le président Gbagbo pour annoncer que la guerre est finie et qu'il faut à présent mettre en place tous les éléments nécessaires pour que la guerre ne revienne plus jamais. Des Ivoiriens qui voulaient devenir présidents de la République n'ont pas eu la patience de passer par les lois. Ils ont pris des armes et se sont fait aider par des étrangers vivant en Côte d'Ivoire et des étrangers vivant ailleurs, principalement en Europe. Aujourd'hui, il nous reste des actions à mener ensemble. La première, c'est le désarmement. La seconde, c'est l'organisation des élections le 30 novembre 2008. Nous devons les organiser, parce que la modalité choisie pour les successions à la tête du pays, ce sont les élections. Il nous faut tous accepter de pratiquer la démocratie () Il nous faut bannir les considérations d'ordre ethnique et religieux pour parvenir au pouvoir?, a-t-elle déclaré. Avant d'inviter les populations à sortir nombreuses pour se faire enrôler quand le moment sera venu, afin d'obtenir la carte d'électeur et la carte d'identité.
Avant la Première Dame, M. Boizi Aman a, au nom de la population, rendu hommage au couple présidentiel. En 2002, Mme Gbagbo a offert une broyeuse aux femmes du village et, l'année dernière, le chef de l'Etat a érigé Nouamou en chef-lieu de sous préfecture et de commune. Un rêve longtemps caressé et qui est devenu réalité grâce à votre époux. Nous apprécions tous ses faits et gestes et les actes de développement qu'il initie. Nous souhaitons le recevoir ici. Nous entendons installer officiellement notre sous- préfet en sa présence?, a-t-il dit.
Pour M. Abizi Niamkey, secrétaire général de la section locale du FPI, la présence de Mme Gbagbo rappelle la mémoire de feu Jean-Baptiste Mockey à tous. Il a demandé une minute de silence à la mémoire de feu Maître Boga Doudou qui a foulé le sol de ce village en 1990 pour parler du FPI. Plusieurs autres personnalités sont venues ensuite, dont M. Affi N'Guessan, le fédéral Aman Kadjo et le ministre Koffi Koffi Lazare. Le SG Abizi promet que Nouamou et ses 11 villages voteront pour le président Gbagbo à 95% des voix.
Le village de Nouamou est situé au bord de la lagune. Sa plage a été baptisée du nom de Mme Simone Ehivet Gbagbo.
Le deuxième meeting de la journée a eu lieu dans le village frontalier de Noé. Cette localité a également, été érigée en chef-lieu de sous- préfecture et de commune en 2007. Les populations ont fait la fête à Mme Gbagbo, qui a même dansé au son de la musique locale. Ensuite, elles ont souhaité la construction d'un établissement secondaire qui porterait le nom de la Première Dame.
Aujourd'hui jeudi, Mme Gbagbo anime un meeting à N'Guiéme, puis à Tiapoum, qui a récemment été érigée en chef-lieu de département.








Paul D. Tayoro Envoyé spécial

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