mardi 29 juillet 2008 par Nord-Sud

Les autorités de Grand-Bassam veulent éviter que les édifices coloniaux soient abandonnés comme ce fut le cas à Grand-Lahou. De fait, la première capitale de Grand-Bassam se bat pour intégrer la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Située à 35 km d'Abidjan, sur une langue de terre entre la lagune Ouladine au nord et l'océan Atlantique au sud, la ville historique de Grand-Bassam se distingue par son architecture coloniale. Elle a été la porte d'entrée des colons avec Arthur Verdier de la Rochelle, premier résident délégué par Paris pour la colonie de Côte d'Ivoire. Marcel Treich-Laplène, agent d'Arthur Verdier et Louis Gustave Binger, premier gouverneur de la colonie de Côte d'Ivoire, ont aussi marqué son histoire. En 1900, cette fonction sera interrompue suite à une épidémie de fièvre jaune qui a décimé en grande partie la communauté des colons. Bingerville lui succède. En 1934, la capitale est transférée à Abidjan. Le périmètre qui renferme la ville historique. Grand-Bassam est divisée en quatre zones dont 3 font partie du périmètre de la ville historique retenu pour être classé sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. La zone commerciale, limitée à l'ouest par la rue Général Mangin, se termine à la place Abissa. Dans cette zone, les bâtiments choisis sur la liste d'intérêt patrimonial sont la maison Ganamet, le centre Jean Baptiste Mockey (ancien marché), la bibliothèque, le centre céramique, l'hôtel de France, l'ancienne Banque commerciale africaine, et plusieurs maisons. La zone administrative, limitée par la rue du général Mangin à l'est et par le boulevard Angoulvant à l'ouest, d'une superficie de 20 ha compte 80 bâtiments principaux et 41 annexes. Ses bâtiments d'intérêt patrimonial sont le palais du gouverneur, actuel Musée du Costume, le palais de Justice, la maison du patrimoine culturel, ancien poste de douane, l'évêché etc. On y trouve aussi des bâtiments tels que la Préfecture (ancienne sous préfecture), L'Eglise du sacré-c?ur. La zone résidentielle d'une superficie de 20 ha compte 87 bâtiments principaux et 44 annexes en dehors des complexes hôteliers. Cette zone regroupe des bâtiments exceptionnels d'intérêt patrimonial notamment le mess des officiers, la maison Diaw, l'ancienne école régionale (Ecole EPP4), l'ancien hôpital. Quant à la zone du village N'Zima, elle constitue une zone tampon, à l'intérieur de laquelle ne peut s'effectuer des travaux. Elle s'étend de la place Abissa à l'embouchure du fleuve. Le quartier France, patrimoine menacé. Long de 2 km sur le cordon littoral, pour une largeur de 350km, le quartier France abrite des bâtiments publics et administratifs, de grandes maisons de commerce, des résidences et monuments qui gardent leur prestige d'antan. Malheureusement, ces bâtiments prestigieux qui, pour la plupart, datent d'un siècle sont dans un état de dégradation avancée du fait notamment de l'embrun marin et l'action de l'homme. Au quartier France, l'insalubrité est causée autant par les habitants que les touristes qui laissent sur la plage leurs emballages en plastique. La position géographique de la ville n'est pas faite pour arranger les choses. Située à l'est de la zone industrielle d'Abidjan, Grand-Bassam reçoit les eaux usées, les affluents industriels. Aussi, l'érosion côtière a pour conséquence de rapprocher la mer du continent et de menacer les infrastructures touristiques le long de la plage. Le Député-maire de Grand-Bassam, a souhaité que les populations s'approprient le projet. Pour lui, la mairie fait des efforts pour l'embellissement de la ville et l'adressage des rues. Le gros problème, selon lui, c'est la prise de conscience collective relative à l'assainissement du quartier France. Selon le directeur de la Maison du patrimoine culturel, Assamoi About, c'est en 2005 que la Côte d'Ivoire a manifesté son intérêt de classer Bassam sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. La notion de patrimoine mondial, indique-t-il, a été officiellement reconnue par la conférence générale de l'Unesco de Paris en 1972 et est entrée en vigueur en 1975. Cette notion stipule que le patrimoine mondial de l'humanité doit être formé par les monuments, ensemble et sites ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science et par les monuments naturels, formation géologique, site naturel ayant une valeur exceptionnelle du point de vue esthétique ou scientifique . Les premières listes de sites inscrits au patrimoine mondial ont été établies en 1979 et depuis, elles sont complétées chaque année. En juillet 2003, elles totalisaient 754 sites situés dans 128 Etats. Emmanuelle Kanga (correspondante régionale)

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