mercredi 6 août 2008 par Notre Voie

Le capitaine de l'équipe de football d'Adaou (10 km d'Aboisso), Kablan Koutoua Saturnin dit Anitché, 29 ans, est décédé des suites d'une courte maladie le dimanche 27 juillet dernier. Prévue pour 10 h, le samedi 2 août, son inhumation a eu lieu à 18 h 15 mn au cimetière dudit village. L'enterrement n'a pas eu lieu à l'heure indiquée. Selon des témoignages recueillis sur place, à environ cent mètres du cimetière, le cercueil d'Anitché a contraint les quatre porteurs et le cortège funèbre à rebrousser chemin, créant la panique au village. Le cortège s'est alors ébranlé vers le domicile de l'oncle du défunt, Kablan Kadjo. Pour se déculpabiliser, l'oncle verse de la liqueur au sol. Les jeunes gens reprennent le cercueil et quittent le domicile de l'oncle. A leur grande surprise, un itinéraire leur est imposé par le corps d'Anitché. Le cercueil conduit de force ses porteurs au domicile de la vieille Djédjou Ebah. La cuisine en paillote de la vieille dame est frappée de plein fouet par le cercueil. La toiture s'effondre sur le foyer et la cuisine prend feu. En l'absence de la dame, la porte fermée à double tour est fracturée par le cercueil, qui contraint les jeunes porteurs à le déposer sur le lit après avoir traversé la salle d'attente. Des jeunes proches de la famille de l'accusée tentent en vain de faire sortir le cercueil. Le chef de village convoque une réunion pour tirer l'affaire au clair. On fait appel au Komian?, le féticheur du village. Ses démonstrations dévoilent Djédjou Ebah et la vieille Aimai Daouah comme des sorcières impliquées dans la mort de Kablan Koutoua. Elles passent aux aveux. Aimai Daouah reconnaît avoir livré Anitché, son petit-fils, à la confrérie en remplacement d'une proie que devait donner sa complice Djédjou. Cette dernière n'ayant plus d'enfant à livrer aurait demandé à Aimai Daouah de lui venir en aide. C'est ce qui a été fait. Les jeunes, très furieux et révoltés, tentent de lyncher la grand-mère du défunt. Heureusement pour elle, d'autres jeunes gens se sont interposés pour la sauver. A 18 h 5 mn, le corps accepte enfin d'aller au cimetière. Kablan Koutoua, faut-il le souligner, s'est rendu à Adaou, son village natal, le dimanche 27 juillet, pour traiter un mal au pied. Son mal a empiré, dit-on, à un kilomètre du village. Malheureusement, il a rendu l'âme ce même jour dès qu'il a mis pied dans son village.



Sam Kadet

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