Des bruits se font à nouveau entendre dans le secteur des examens de permis de conduire. Que se passe-t-il au juste dans ce secteur hautement stratégique ?
Nous avons essayé d"en savoir plus. De ce qui ressort, il convient de faire remarquer que pendant que des efforts sont faits pour réduire le nombre d'accidents en instaurant le permis à points on se rend compte qu'au niveau des Examens, on va de mal en pis. L'argent coule à flots aux yeux de tous sans que personne ne lève le doigt. Le nombre de candidats par examinateur croît de manière exponentielle. De 40 candidats par examinateur au début, on est passé aujourd"hui à 80 voire 100 candidats. Et au lieu de 20 minutes comme temps de passage par candidat on est aujourd'hui à 2mn pour l"évaluer au code avec seulement 3 questions.
Concernant le nombre d'admissions, il est multiplié aujourd"hui par 10. L'examen de moto, quant à lui, se fait sans examinateur dans bien de cas. Récemment, nous avons appris, selon des sources bien introduites, que certains ont même été suspendus par leur hiérarchie parce qu"ils ont été pris en flagrant délit. Un adjudant inspecteur a été convoqué par sa hiérarchie o๠il a été gardé pour nécessité d"enquête depuis près d"une semaine. Cela intervient dans les cas de pratiques o๠les examinateurs se font suppléer par d"autres collègues sans se soumettre aux exigences de formation. Ceux-là ne passent donc pas par l"OSER qui est habilité à former les examinateurs. A la même période, un autre a été suspendu. Car un candidat a échoué à son examen et l"auto-école qui l"a pris en charge a décidé de le reprogrammer afin de mieux le former avant. A la grande surprise de tous, le candidat, sans s"être rendu à nouveau sur les lieux d"examen, a été déclaré apte. Sur la plainte des responsables du Syndicat des auto-écoles auprès de la hiérarchie des gendarmes examinateurs, il a été suspendu.
Il convient également de souligner que la majorité des examinateurs n'ont pas reçu de formation à L'OSER. Ils viennent souvent en remplacement des anciens qui, eux, ont été formés et outillés. Selon nos sources. Comment des gens qui n'ont pas été formés peuvent examiner valablement des candidats à l"examen au Permis de conduire ? En tout cas, si rien n'est fait devant cette situation, tous les efforts du Gouvernement seront voués à l"échec.
Au regard de ce qui se passe actuellement, les auto-écoles se plaignent et demandent à croiser le ministre. Malheureusement, leur sollicitation s"avère jusque-là sans succès. Certains ont décidé de monter au créneau, les jours à venir, pour crier leur ras-le-bol. Le secteur des transports ne doit pas être en reste de cet élan dynamique qui est en marche pour le développement de la Câte d"Ivoire. Le ministre des Transports doit assainir pour sa part le secteur de sorte que l"examen du Permis de conduire s"obtienne dans un bon environnement, débarrassé des revers du passé.
JEAN PRISCA