lundi 18 août 2008 par Nord-Sud

Les militants du Rdr ont empêché Zemogo Fofana, président de l'Anci, de tenir un conseil municipal samedi à Boundiali, faisant voler en éclats chaises, bâches, vitres

Il voulait coûte que coûte tenir un conseil municipal. Un conseil qui le légitimerait aux yeux de ses partisans. Pour ce faire, Zémogo Fofana est resté sourd aux menaces des partisans de la rue Le Pic de Boundiali. Ce conseil, le président de l'Alliance nouvelle pour la Côte d'Ivoire (Anci) l'a obtenu le samedi. Mais au forceps. Zémogo Fofana, le président de l'Anci, et maire ne s'imaginait pas que les partisans du RDR mettraient à exécution leurs avertissements. Il est tôt le matin, les militants du Rassemblement des républicains prennent d'assaut la cour de la mairie ! Les dozos commis à la sécurité des lieux prennent la clé des champs. Les militants furieux ont réussi en un temps record à être les maîtres de l?endroit. Une fois à l'intérieur, c'est la débandade, le sauve-qui-peut. Les partisans du maire adjoint Dao Losséni n'ont rien épargné sur leur passage. Chaises, bâches, vitres, tout a volé en éclats. Les proches de Zémogo, ont eux aussi pris la poudre d'escampette. Pendant ce temps, leur mentor était terré chez lui sous la protection des forces onusiennes. Il attendait qu'on lui fasse signe pour regagner les locaux de la mairie. Un confrère de la RTI pris de panique, s'est réfugié dans l'enceinte de la radio de Boundiali. Selon les mêmes sources, au moins 200 chaises ont été cassées. Des sources indiquent que le président de l'Anci aurait été exfiltré par l'Onuci. Interrogé, Konaté Fana a démenti cette information. Zémogo Fofana n'a pas participé aux obsèques du chef de canton de Korhogo, le responsable de la famille de son épouse.

Après les affrontements de la mairie, les jeunes se sont retirés en laissant sur place quelques uns d'entre eux. C'est ainsi que les amis de Zémogo sont revenus à la charge, plutôt en négociant. Prévus pour 9 h, le conseil s'est donc tenu autour de 14h. Mais on se perd en conjectures quant à la participation de la tutelle et même du nombre des conseillers présents dans la salle. Selon des sources présentes sur les lieux, le quorum n'était pas atteint. Dans la salle, on ne comptait pas plus de 9 conseillers , nous a-t-on indiqué. La tutelle non plus n'est pas venue. Le préfet aurait quitté très tôt la ville pour ne pas être témoin de ce qui allait se passer. A en croire Konaté Fana, un proche de Zémogo, c'est en présence du sous-préfet, Kouamé Bouadi, que le conseil s'est tenu avec la présence de 20 conseillers dont certains ont fait signer des procurations. Toujours selon lui, l'ordre du jour a été exécuté. Il s'agissait de l'examen et de l'adoption du programme triennal 2008-2010, de l'examen et de l'adoption du budget modificatif 2008, entre autres. Le représentant de l'Etat, le sous- préfet, aurait appelé à l'apaisement et indiqué que force doit rester à la loi. Quant à Zemogo, il aurait brandi une lettre du ministre de l'intérieur adressée au maire adjoint qui indiquait clairement que le président de l'Anci demeure le maire de Boundiali.

On se rappelle que le 22 mars 2008, la majorité du conseil municipal avait pris la décision de remplacer Zémogo Fofana à la tête de la commune par le maire résident, Dao Losséni. Une procédure avait été engagée par la saisine du ministère de l'intérieur via le préfet. L'affaire serait actuellement aux mains de la Cour suprême.

Mazola, Correspondant régional

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