vendredi 22 août 2008 par Le Nouveau Réveil

Dans le cadre de l'arrivée du président Bédié à Béoumi, nous avons rencontré le chef canton du peuple Kodè, Nanan Ago Yao Barthélemy et sa cour au quartier boualé pour nous livrer ses sentiments sur cette visite historique. Il a bien voulu se prêter à nos questions.

Monsieur, vous voudriez bien vous présenter à nos lecteurs ?
Je suis Nanan Ago Yao Barthélemy, chef canton de Béoumi. Comme devoir d'Etat, j'étais instituteur et je suis à la retraite.

Nanan Ago, Béoumi était une zone assiégée. Maintenant que tout semble se normaliser, pouvez-vous rassurer vos fils qui sont en dehors de Béoumi qu'ils peuvent rentrer au bercail ?
Vraiment, je vous remercie de m'avoir donné l'opportunité de parler de cette crise. Effectivement, je peux vous dire aujourd'hui que la paix revient à grands pas. Les responsables des Forces nouvelles et nous participons aux mêmes activités. Nous sommes beaucoup rassurés.

Il nous revient de façon récurrente que les Forces nouvelles font encore des exactions sur les populations. Qu'est-ce que vous en dites ?
Ce problème va finir progressivement. Actuellement, elles ne peuvent plus exercer des pressions sur les populations. Elles n'ont plus les mains libres, les recettes du marché reviennent désormais à la mairie, elles ne peuvent plus racketter les populations. Donc ces jours-ci, c'est moins.

Passons à l'actualité qui polarise l'attention des populations des de Béoumi avec l'arrivée de Bédié. Alors, en tant que chef du canton kodè, quels sont les sentiments qui vous animent ?
C'est un sentiment de joie puisque pas plus longtemps qu'en Pâques, nous avons reçu le président Laurent Gbagbo. Alors il ne saurait être autrement pour le président Bédié.

Vous, en tant que chef canton, avez-vous pris des dispositions particulières pour recevoir votre illustre hôte ?
Vous savez, un chef est au-dessus des partis politiques. Mais si les responsables politiques du PDCI viennent me porter l'information, je ferai ce qu'il y a lieu de faire pour réserver un accueil digne du rang de l'illustre hôte.

Certaines mauvaises langues disent que c'est parce que vous êtes militant du FPI que vous avez reçu Gbagbo en grande pompe. Que dites-vous ?
Très bien, cette question me va droit au c?ur. Même le président Gbagbo est issu du PDCI. Chacun de nous est né du PDCI. Moi, mon grand-père Boua Yao Ago Kouassi ont tous fait la prison de Grand-Bassam. Moi-même depuis 1958, après la mort de mon oncle, j'ai pris la relève. Jeune instituteur que j'étais en 1958, j'ai occupé des postes de responsabilité au PDCI-RDA jusqu'en 1998 date à laquelle je suis venu à la retraite. Mais depuis que l'on m'a présenté à la population comme chef canton, j'ai cessé toutes activités politiques. Alors que l'on cesse de raconter des histoires pour dénigrer les autres. A Béoumi, il y a un problème de leadership. Les cadres ne s'entendent pas. Ils sont divisés pour des problèmes de postes politiques. S'ils continuent de s'entredéchirer, nous allons prendre nos responsabilités.

Chef, à vous entendre, on comprend que vous en avez gros sur le c?ur. Quel appel allez-vous lancer aux cadres pour retrouver l'unité en leur sein pour le développement de Béoumi ?
Après mon intronisation, je vais inviter tout le monde à la cohésion entre les fils et filles de Béoumi. Nous allons leur confier le destin de Béoumi.

Nanan Barthélemy, votre dernier mot. Un v?u, un souhait ?
Vraiment, vous êtes venu pour l'événement concernant l'arrivée du président Bédié à Béoumi. Vraiment, nous l'attendions il y a longtemps. Quand nous avons appris l'information, nous croyons que c'était un rêve. Depuis le mois de Juillet, j'ai appris qu'il devait être là. Maintenant que c'est effectif qu'il vient le 26, nous sommes impatients et nous l'attendons. Nous allons l'accueillir avec tous les honneurs dus à son rang, comme quand il était président de la république.

Vous aurez des doléances particulières à lui soumettre ?
Plein ! Nous n'avons plus de routes, toutes les infrastructures tombent en ruines. S'il peut nous aider à désenclaver Béoumi, en reconstruisant le pont sur le Bandama, nous en serons heureux. Nous savons qu'il n'est plus au pouvoir mais il peut soulager nos peines. Nous allons pour le moment lui demander l'essentiel.
N'GUESSAN DENIS
Envoyé spécial

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