vendredi 22 août 2008 par L'intelligent d'Abidjan

Cinq mois après la parution de Parulies Rebelles, sa première ?uvre poétique, Toh Bi Emmanuel a publié Djelèmin-min pour toi mon Afrique , son deuxième bébé . Si l'on remarque dans son style des influences de Zadi Zaourou, le maître inégalé , ou de Memel Foté, le professeur Toh Bi Emmanuel qui a trouvé ses repères sous l'ombre de ses devanciers de maîtres, veut incontestablement tracer son chemin à l'instar de ceux-ci. De lui, René Gnalega, le préfacier de l'?uvre poétique, dira un poète est né en Côte d'Ivoire avec la fougue juvénile qui le caractérise . L'une de ses particularités, dans cette écriture, même si celle-ci retrouve le chemin d'illustres poètes africains et panafricains, c'est sa passion partagée pour le continent noir qui constitue un exemple à suivre . Pour une étude critique de son ?uvre, le docteur Adom Marie Clémence rattache, dans le bon sens, le titre Djelèmin-min pour toi mon Afrique à une danse de funérailles, un recueil marqué par la stigmatisation de la mort (Pages 46-47). L'écriture traduit une danse sans instrument, mélodieuse et harmonieuse. Faisant lecture de certains passages, Adom Marie s'interroge s'il s'agit bien de la même Afrique dont on donne pour mort . Pourquoi ressasser encore des scènes pathétiques ?, a-t-elle voulu comprendre car des personnages bien connus apparaissent : Patrice, Ana Zenga Cependant, cette ?uvre qui ne met pas en évidence une danse macabre n'est plus qu'une danse (stylistique) d'éveil de conscience, un chant d'espoir. En pays Gouro où est originaire l'auteur, la danse Djelèmin-min est exécutée pour exalter la vie et conjurer le mauvais sort. L'on se retrouve donc face à un récit plein d'espoir pour l'Afrique. L'aiguillon de la mort ne peut vaincre l'arbre gigantesque qui ombrage le village. Ses racines promettent toujours des projets énormes , lit-on à la page 31 de l'?uvre. Les avis sont alors communs avec la pensée de Hien Sié, le directeur de cabinet du ministre de la Culture Augustin Comoé, qui fait savoir que Djelèmin-min pour toi mon Afrique est une invite à la résurrection de l'Afrique. Ainsi, danser, c'est se régénérer, a-t-il traduit sa pensée. Vous nous amenez à penser que l'Afrique d'hier, ça suffit. Il faut penser à l'Afrique de demain , explique Hien Sié qui ajoute qu'une ?uvre qui naît, participe au développement de la culture. Ce qu'il y a lieu de comprendre, à travers la vision de l'auteur, dans l'?uvre, c'est une opération énergétique de l'Afrique qui est guidée par une symphonie vibratoire du tam-tam sacré. Djelèmin-min pour toi mon Afrique , danse pour célébrer les funérailles d'une Afrique morte est une oeuvre critique pour une Afrique nouvelle.

Koné Saydoo

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